La délégation avait apporté un stylo-caméra à seif el Islam et tenté de lui faire passer une lettre codée de son ancien bras-droit, lui aussi activement recherché par la justice libyenne.
Près d’un mois après l’emprisonnement de quatre fonctionnaires de la Cour pénale internationale (CPI), la Libye a annoncé lundi leur libération.
Cette information, donné à la presse, peu après l'arrivée sur place du président de la CPI, le Sud-coréen Sang-Hyun Song, provient du commandant de la brigade qui détient le fils de Mouammar Khadafi, Seif el Islam.
Melinda Taylor, une avocate australienne travaillant à la défense de celui-ci, ainsi que l'interprète libanaise Helen Assaf, le Russe Alexander Khodakov et l'Espagnol Peralta Losilla, avaient été arrêtés le 7 juin à Zenten alors qu'ils venaient visiter Seif al-Islam, arrêté en novembre.
Les autorités libyennes ont accusé la délégation d'avoir porté atteinte à la "sécurité nationale".
Mme Taylor est en effet accusée d'avoir apporté un stylo-caméra lors de sa visite au détenu et d'avoir essayé de lui transmettre une lettre codée de l'ancien bras droit de Seif al-Islam, Mohammed Ismaïl, l'un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne.
M. Ajmi, le commandant de la brigade de Zenten, a expliqué à la presse qu'il s'était attendu à ce que des partisans de l'ancien régime cherchent à faire évader Seif al-Islam, longtemps considéré comme successeur potentiel de son père, mais qu'il n'imaginait pas que cela puisse venir de membres d'une institution internationale respectée.
Selon le ministre adjoint libyen aux Affaires étrangères, Mohammed Abdelaziz, leur libération intervient dans le cadre d'un accord entre la Libye et la CPI, qui s'est engagée à poursuivre sa propre enquête sur l'affaire et tenir Tripoli informée.
Il a précisé que les quatre fonctionnaires faisaient toujours l'objet d'une procédure judiciaire en Libye, et qu'un éventuel verdict serait transmis à la CPI pour qu'elle en tienne compte. Seif al-Islam, 39 ans, fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des « crimes contre l'humanité » commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.
Il est l'un des plus importants responsables de l'ère Kadhafi détenus en Libye, avec l'ancien Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, extradé de Tunisie le 24 juin et incarcéré près de Tripoli.