16-11-2024 02:18 AM Jerusalem Timing

Un bataillon spécial pour surveiller le Hezbollah

Un bataillon spécial pour surveiller le Hezbollah

Faisant partie de l’unité d’infanterie, il est chargé de surveiller les villages et localités du sud-Liban, pour en déceler les positions secrètes du Hezbollah.



Le correspondant militaire

du quotidien «Maariv», Amir Bouhbot, a révélé l'existence dans le Commandement du Nord d'une force spéciale pour lutter contre la résistance libanaise, baptisée «  le bataillon de l’avant-garde » ou « Hamovil » en hébreux.

Avant le retrait israélien du Liban en l’an 2000, il existait une unité similaire connue sous l’appellation d’Oguz

Mais à la différence avec cette dernière, ce nouveau bataillon n’est pas une unité à part. Il fait partie du bataillon 869 de l’unité d'infanterie, baptisé Chahev, chargé de la collecte d’informations dans le commandement nord. Il est lié directement au commandant de l’unité  91 le général Youil Streek.


Selon le site de l'armée israélienne, Hamovil est chargé de tâches spécifiques. Le journal «Maariv» est arrivé jusqu’à le qualifier « de l'œil de l'État ».

Le correspondant du Maariv révèle que le bataillon Hamovil  a achevé la semaine dernière son entraînement au nord destiné à simuler une confrontation avec le Hezbollah.
 

Citant le commandant de compagnie le capitaine Tamir, il rapporte : «Nous sommes en attente d'une erreur de la part du Hezbollah, d’un instant, qui puisse nous aider à comprendre ce qu'ils font, d’une fenêtre qui s'ouvre dans une nouvelle maison ou d'un couvercle qui tombe d’un appareil, pour que ça devienne une information dans la Banque des objectifs de l'armée israélienne ».

Et Tamir d’ajouter : «  En temps de guerre avec lui, nous allons voir un bon nombre des bâtiments voler dans les airs parce que nous savons comment collecter des informations précises sur la vie quotidienne ».


Selon «Maariv», chaque semaine le capitaine Tamir et ses combattants scrutent la clôture à la frontière avec le Liban et observent les villages à partir d’embuscades, pour collecter des renseignements secrets sur les militants Hezbollah dans la région. Il affirme que cette mission est réalisée quelque soient les conditions météorologiques et les dangers et si les soldats sont découverts, la seule façon pour eux de rester vivants seraient de se battre.


Le Maariv explique que les investigations sur la seconde guerre du Liban de 2006 ont révélé de grands échecs de renseignement, surtout en ce qui concerne le système mis au point par le Hezbollah dans les villages proches de la barrière, et les abris souterrains à partir desquels étaient lancés les obus et les roquettes pendant la guerre.

Concernant les périodes qui ont précédé, les rapports de surveillance montrent que les responsables n’avaient pu  déceler le grand nombre d'abris construits dans les maisons fortifiées et les magasins sous le nez de l'armée israélienne.


Mais aujourd'hui la situation est différente. Les soldats de ce bataillon s’entrainent moralement et physiquement pour pouvoir transporter des charges lourdes et volumineuses, et effectuer de longues marches sous couverture générale et de fondre complètement dans le voisinage dans des conditions climatiques difficiles.

«  Je ne me souviens pas que notre entrainement a été annulé en raison de la pluie ou du froid. Nous avons le meilleur équipement pour les missions de terrain » souligne le capitaine selon lequel la mission de ce bataillon ne se limite pas à recueillir des renseignements de qualité, mas aussi à utiliser tous les facteurs de feu au moment nécessaire.

«  C’est nous qui devrons diriger l’artillerie, les hélicoptères de combat, les chars, les combattants d'infanterie et les unités spéciales équipées d’armements délicats pour qu’ils puissent frapper les cibles que nous avons observées », a-t-il indiqué.



Quelles sont les informations qu’ils collectent ? «  … jusqu’aux informations les plus intimes. Les combattants, (appellation donnée aux éléments de ce bataillon)  connaissent tous les habitants des villages, comment ils vivent, comment ils passent leur journée. Chaque combattant  parmi nous sait où est situé  chaque village, quand les gens prient, dans quelle mosquée ils prient, ce qu’ils font dans leur maison, quelles mères frappent leur enfants et quels maris frappent leurs épouses ; nous voyons les situations de trahison conjugales », poursuit le capitaine.



La clandestinité est à la tête de leur priorité. Le bataillon s’entraine sur les procédés de rester  cachés dans des situations différentes.
«  Nous avons des vêtements spéciaux et des menus alimentaires spéciaux, conçus pour les longues embuscades ; nous taisons tout, mais l’essentiel est que nous devons distinguer entre la bouteille au cou fin, et celle au cou épais », poursuit-il en riant. La première bouteille étant conçue pour boire alors que la seconde pour y uriner.


Les villages sont divisés entre chrétiens, sunnites et chiites. Selon le capitaine israélien «  chaque village a son propre train de vie. Nous devons tout le temps suivre, voir comment l’ennemi s’habille, comment il change son look, pour nous échapper. Dans les villages chiites, ils portent des pantalons marrons et des chemises kaki, et leur vêtements sont usés. Alors que dans les villages chrétiens, ils portent des habits modernes, et leurs femmes aussi et ils font la fête. Mais c’est dans les villages sunnites qu’il y a les voitures les plus sophistiquées. Les villages bédouins sont les plus instables …»


De retour chaque «  combattant » se devrait de rédiger un rapport : « on nous demande d’expliquer et de rechercher. C’est un travail de cerveaux ; nous sommes tout le temps à la recherche de leurs moindres erreurs, d’une toute petite opération qui nous guide à un gibier de taille ; pour cela nous savons tous ceux qui rentrent dans une maison, en sortent, le nombre des enfants pour chaque famille et autre », précise le responsable du bataillon.


Les informations sont par la suite transmises aux officiers de renseignements du bataillon, qui mettent au point à travers elles une banque d’objectifs.

«  Nous sommes meilleurs que les « Golanis » et les « parachutistes », une information que tu as donnée pourrait devenir un objectif, c’est un travail pour les intelligents, nous devons toujours réfléchir et déduire », estime le capitaine Tamir.



Et de conclure : «  il faut qu’ils se souviennent d’une seule chose, s’ils sont découverts par des « Hezbollah » lors d’une mission est qu'il faut qu’ils abandonnent leur matériel et se jettent  sur l’ennemi pour l’éliminer ».