Craignant une crise gouvernementale, Netanyahu se résigne et s’engage à élargir le service militaire aux juifs ultra-orthodoxes et aux Palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948.
Des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv pour réclamer un service militaire pour tous, y compris pour les juifs ultra-orthodoxes qui en sont exemptés, une question qui divise la coalition gouvernementale de Benjamin Netanyahu.
La police a chiffré le nombre des manifestants à "au moins 10.000" tandis que les organisateurs en revendiquaient trois fois plus.
Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Marre d'être pris pour des c..." et "Un peuple = une conscription", les protestataires se sont rassemblés devant le Musée d'Art de Tel-Aviv.
Le président d'une commission israélienne, le député Yohanan Plesner, a proposé cette semaine une conscription obligatoire pour les juifs ultra-orthodoxes jusqu'à présent dispensées d'obligations militaires.
Le service militaire obligatoire est de 3 ans pour les hommes et de 2 ans pour les femmes.
"Nous avons le devoir de formuler une nouvelle loi sur la conscription, faute de quoi quelque 60.000 jeunes juifs orthodoxes seraient considérés comme déserteurs à compter du 1er août", a préconisé Plessner.
Il faisait allusion à la "loi Tal" qui exempte de facto du service militaire les juifs ultra-orthodoxes et les palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948. Cette loi a été jugée anticonstitutionnelle par la Cour suprême et doit être remplacée d'ici le 31 juillet.
Selon les sondages, les recommandations de la commission Plessner répondent aux voeux de l'écrasante majorité des Israéliens, choqués par les inégalités devant le service militaire.
Netanyahu se résigne pour échapper à une crise gouvernementale
Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui hésitait à provoquer un clash avec ses alliés historiques, le parti religieux sépharade Shass (11 députés) et le Judaïsme unifié de la Torah ashkénaze (5 députés), s'est résigné.
Il s'est engagé dimanche à élargir le service militaire aux juifs ultra-orthodoxes et aux Palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948.
"Nous allons procéder à un changement historique dans la répartition de la charge (du service militaire). Nous allons augmenter considérablement le nombre de ceux qui portent le fardeau, tout en conservant l'unité du peuple", a-t-il dit.
Samedi, le vice-Premier ministre Shaul Mofaz, chef du parti Kadima, présent à la manifestation à Tel-Aviv, a en effet sommé Netanyahu d'entériner les recommandations sur la conscription des ultra-orthodoxes, faute de quoi il menace de quitter le gouvernement.
"La communauté ultra-orthodoxe doit servir davantage (dans l'armée)", a expliqué samediMofaz, mais il a reconnu que certaines exemptions resteraient en place.