La présence de l’armée sera renforcée à la frontière avec la Syrie.
Après une réunion marathon de sept heures, le Conseil des ministres, soutenu par le président de la République Michel Sleiman, a réussi à désamorcer les crises à répétition frappant le pays, via des compromis qui font l’affaire de tout le monde.
L'affaire des 2 cheikhs
L’affaire de la mort à un barrage de l’armée, le 20 mai, des cheikhs Ahmad Abdel Wahed et Mohammad Merheb, n’a pas été transférée devant la Cour de justice, comme le réclamaient les familles des victimes et les députés de la région.
Toutefois, une solution convenable pour tous a été trouvée après des concertations entre les différentes parties, auxquelles ont prispart le commandement de l’armée et le mufti du Akkar, ainsi que desdéputés et notables.
Le gouvernement a décidé d’élargir l’enquête, qui sera placée directement sous la supervision du procureur général auprès de la cour de cassation, Saïd Mirza.
Les officiers et soldats, libérés il y aquelques jours, pourraient être arrêtés de nouveau pour complément d’enquête.
En soirée, le député Khaled Daher a annoncé que les mesuresd’escalade prévues n’avaient plus lieu d’être, ce qui signifie que la situation devrait revenir à la normale dans la région de Akkar.
Renforcer la présence de l'armée
Dans le sillage de ce dossier, le Conseil des ministres a décidé de confier à l’Armée libanaise la sécurité aux frontières Nord, où les accrochages se multiplient entre des miliciens (libanais ou syriens ?) et les troupes régulières syriennes.
Le président Sleiman a lu devant le Conseil desministres un rapport détaillé établi par les services de sécurité, montrantque de nombreuses régions sont désormais utilisées pour lancer desattaques contre le territoire syrien, ce qui risque de provoquer de gravesdébordements.
L’Armée libanaise devrait donc renforcer son déploiementdans ces régions, où une brigade supplémentaire devrait être envoyée en renfort.
Tentative d'assassinat de Boutros Harb
Autre sujet important examiné en Conseil des ministres, la tentative d’assassinat du député Boutros Harb. Dans ce cadre, le gouvernement a évité de violer la loi 140, tout en autorisant les services de sécurité à obtenir les informations qu’ils exigent sur les communications téléphoniques susceptibles de conduire à l’identification des coupables.
Le président Sleiman s’est montré favorable à la transmission de ces donnéesaux services concernés, affirmant que le contraire serait perçu commeinjustifié, voire suspect.
Après un long débat entre ceux qui souhaitent donner toutes les datas des télécommunications aux services et ceux qui préfèrent être sélectifs, il a finalement été décidé d’accorder les données complètes, avec leurs caractéristiques techniques appelées IMZI, mais dans des zones géographiques bien précises et non pas à l’échelle nationale.
Le Conseil des ministres a décidé d’amender la loi 140 réglementant cette question afind’en éliminer toutes les confusions et les interprétations contradictoires.
A coup de compromis, la région de Akkar a été réintégrée dans le giron de l’Etat. Maisjusqu’à quand?
Source : Mediarama