L’ex ministre des Affaires étrangères, Ilter Turkman, a déclaré «Nous sommes prisonniers de notre discours», soulignant que « toute intervention militaire turque contre la Syrie est une folie»..
« La Turquie n'a pas d'hostilité avec la Syrie » !!! Des propos qui surprennent surtout qu’elles émanent du président turc Abdullah Gul !!
Lundi, il a déclaré que la Turquie n'avait ni problème bilatéral, ni hostilité et conflit d'intérêts avec la Syrie, son pays voisin.
Tactique ou aveu d’impuissance face à une situation qui semble désormais échapper à leurs règles !!, a rapporté le site Guysen international.
En effet, après le ton menaçant des responsables et dirigeants turcs dirigé contre la Syrie, suite à l’affaire de l’avion de chasse turc abattu par la DCA syrienne, aucune action grave n’a émané de la part d’Ankara, faisant du fameux dicton « l’aboiement turque est plus retentissant que sa morsure » une réalité amère!!
D’ailleurs, le même dicton peut-être appliquée dans l’affaire de la flotte humanitaire turque «Mavi Marmara» qui se dirigeait vers la bande de Gaza, attaquée par les forces de commandos israéliens et provoquant la mort de neuf turcs, en 2010.
Or ce qui transparaït à tarvers ces deux incidents, c’est que la Turquie paraît en surface féroce, tandis que sur le terrain elle est impuissante.
La Turquie est une puissance régionale jouissant d’une capacité militaire des plus importantes au Moyen-Orient, ce qui a poussé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a se rendre chez les pays voisins qui sont en crise et en guerres dans le but de mettre en œuvre la politique «zéro problème».
Durant la dernière décennie, la Turquie a gardé son alliance étroite avec « Israël », a évité une confrontation avec l'Iran, et a procédé à nouer des amitiés avec des pays ennemis, y compris la Syrie et les Kurdes en Irak.
Mais l'attitude de la Turquie a commencé à s'effondrer après la guerre d'Israël contre la bande de Gaza en Décembre 2008, et l'échec des Turcs dans la médiation pour parvenir à un accord de paix entre « Israël », la Syrie sur le Golan.
Bien qu’ Ankara ait accueilli l'opposition syrienne et a offert un sanctuaire pour les mercenaires de l'armée syrienne libre et a ouvert des camps pour les réfugiés syriens, elle a confirmé qu’elle ne prendrait aucune action militaire sans l'appui de l'Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) ou de l'ONU à travers le Conseil de sécurité, ce qui suggère un rétrécissement des options de la Turquie.
Sur le plan interne, la Turquie est confrontée à une rébellion des Kurdes dans le sud-est qui se poursuit depuis près de 30 ans et qui a tué 40 mille personnes, dont environ 500 dans l'année écoulée.
Selon le quotidien turc Taraf, Ankara doit suivre une politique plus prudente dans la crise syrienne, soulignant que «la politique turque trop franche a provoqué le régime d'Assad».
Pour sa part, l’ex ministre des Affaires étrangères, Ilter Turkman, a déclaré que son pays «n'a pas suivi une politique sage, car elle s’est retournée du jour au lendemain contre le président Assad pour passer de son ami à son rival», ajoutant qu’il refuse le soutien de la Turquie aux combattants de l'opposition syrienne.
Et d’ajouter : «Je ne pense pas que la Syrie post-Bachar sera reconnaissante et quand un nouveau gouvernement sera en place , tous les vieux problèmes avec la Turquie remonteront en surface , y compris le différend sur le territoire de Hatay ».
Et de regretter : «Nous sommes prisonniers de notre discours», soulignant que « toute intervention militaire turque contre la Syrie est une folie».
Selon l’expert stratégique , Hugh Pope, dans le Groupe des crises internationales, «la Turquie peut vendre des biens économiques au Moyen-Orient, mais leur capacité à exercer une influence dans ces pays est très limitée».