Mesurant parfois plus de 7 cm de long, rapides, résistants à toutes sortes d’insecticides et se reproduisant à vitesse grand V… Ils sortent des égouts la nuit, poussés par une chaleur étouffante

Encore ensevelie par la crise des poubelles, la ville de Naples fait face à un nouveau fléau… Les cafards ! Et pas n’importe quels cafards ! Des cafards pouvant atteindre 7 centimètres de long…

Un fléau d’autant plus grave que ces mignons sont rapides, très résistantes à toute sorte d’insecticide et se reproduisent à vitesse grand V.                                                                                                                                                                 

Face à l’ampleur du problème, la mairie s’est réunie en session extraordinaire et décidée d’accentuer les opérations de désinfection pour lutter contre ces blattes géantes sorties en nuée ces derniers jours des égouts, ont annoncé les autorités locales.

Prolifération accentuée par la canicule

La prolifération de ces insectes, accentuée par la canicule qui sévit sur le centre-sud, l'humidité et les matériaux organiques, a relancé la polémique sur l'hygiène à Naples, régulièrement critiquée pour sa gestion des ordures ménagères.

Le quotidien "Repubblica" a parlé d'"invasion de cafards gigantesques" et des experts de la santé publique ont évoqué des risques de maladies, comme le typhus et l'hépatite A.

 

Cette invasion est telle que panique généralisée s’en suit aussi bien chez les touristes que chez les habitants. Il faut dire que chaque nuit depuis maintenant deux mois, ces insectes très peu avenants envahissent les rues… Qu’elles soient pauvres ou riches… ceux-ci ne pratiquent aucunes discriminations, tout le monde y a droit…

Maria Bonacci, porte-parole de la Mairie de Naples tente de minimiser l’ampleur du phénomène en répliquant qu’"il n'y a aucun risque sanitaire". "Les experts écartent tout danger pour la santé des habitants. Il n'y a pas de situation d'urgence, c'est juste un phénomène qui touche certaines zones", a-t-elle souligné. Selon elle, il n'est pas question de parler d'"invasion" même si le nombre de blattes a sensiblement augmenté par rapport aux étés précédents.

Mais comme le rappelle le Corriere Del Mezzogiorno, qui relaye les conseils des experts en santé, ces risques sont bel et bien réels, car « les cafards vivent dans les eaux insalubres et se nourrissent de déchets. Ils sont ainsi potentiellement porteurs de virus, d’agents pathogènes et de bactéries responsables de maladies de gravité variable pour l’homme ».

Manque de moyens

Outre la chaleur et une absence de pluie, cette situation s'explique aussi par un manque de moyens de la municipalité et de la société qui collecte les déchets, a avancé le patron de l'ASL."Le problème d'organisation pour la gestion des égouts et des déchets est une des causes de ce phénomène", a estimé Maurizio Scoppa.

Il a pointé du doigt "le manque de personnel de la mairie", dont la présence est nécessaire pour que les employés de l'ASL puissent accéder aux égouts pour les désinfecter.

En outre, les Napolitains doivent déposer leurs ordures "après 20h, mais elles ne sont ramassées que le lendemain matin, car je suppose que le travail de nuit coûte cher". "Les déchets restent toute la nuit dehors alors que les températures sont très élevées. Les hôtes des égoûts sont donc attirés", a-t-il noté.

De leur côté, les habitants tentent de s’organiser comme ils le peuvent en bouchant par exemple les bouches d’égout. Mais en faisant cela, ils ne sont certainement pas au courant qu’ils ne font qu’agrandir le problème. Parceque, qui dit réduction d’oxygène dit perçage des bas-fonds par ces blattes géantes.