Samedi, des manifestants ont protesté devant l’ambassade américaine au Caire pour dénoncer "l’ingérence américaine dans les affaires intérieures" égyptiennes.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est entretenue dimanche au Caire avec de hauts responsables militaires égyptiens, après avoir apporté son "soutien ferme" à la transition du pays vers la démocratie.
Cette visite intervient en pleine épreuve de force entre le nouveau président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, les militaires, à qui Hosni Moubarak avait remis le pouvoir lors de sa chute en 2011, et la justice, qui a annulé une partie des législatives de cet hiver, remportées par les islamiques.
Au lendemain de sa rencontre avec M. Morsi, premier président égyptien qui ne soit pas issu de l'armée, Clinton a rencontré pendant un peu plus d'une heure le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA).
"Ils ont parlé de la transition politique et du dialogue en cours entre le CSFA et le président Morsi", a déclaré un responsable du département d'Etat.
Dimanche, Clinton a également discuté de l'aide américaine à l'économie égyptienne en berne, et le maréchal Tantaoui a souligné que "remettre leur économie sur les rails" était "ce dont les Egyptiens avaient le plus besoin maintenant", selon le responsable du département d'Etat.
L'aide comprend 250 millions de dollars de prêts pour les PME, de même que la mise en place d'un fonds américano-égyptien de 60 millions de dollars pour les entreprises. Clinton a d'ailleurs rencontré l'équipe d'un "incubateur d'entreprises", qui soutient les petits entrepreneurs.
Samedi, une foule de manifestants avait protesté devant l'ambassade américaine au Caire pour dénoncer "l'ingérence américaine dans les affaires intérieures" égyptiennes, selon l'agence officielle Mena.
Rappelons qu'Armée et président sont à couteaux tirés depuis que le CSFA s'est attribué le pouvoir législatif à la mi-juin, après que la Haute cour constitutionnelle (HCC) a invalidé l'Assemblée en raison d'une soi-disant irrégularité dans la loi électorale.