Les Tunisiens craignent par dessus tout que leur révolution soit confisquée par les Américains qui étaient de fervents alliés du président déchu Ben Ali.
Selon l'AFP, une centaine de personnes ont à nouveau manifesté mercredi dans le centre de Tunis contre la visite de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, attendue dans la soirée en Tunisie, a constaté l'AFP.
"Non à la normalisation, la Tunisie est libre et n'est pas à vendre", "La Tunisie est un pays arabe, ni impérialiste ni sioniste", "USA dehors", ont scandé les manifestants surveillés par un important déploiement de forces de l'ordre: deux hélicoptères de l'armée, un blindé équipé d'un canon à eau et plusieurs dizaines de policiers anti-émeute.
Sur des pancartes et banderoles on pouvait lire: "le martyre a laissé un message: non à la tutelle américaine", "non à l'hégémonie, oui à l'égalité".
Une première manifestation contre cette visite avait eu lieu mardi près du ministère de l'Intérieur.
"Nous sommes contre la visite de Hillary Clinton, ou de n'importe quel représentant américain, nous n'avons jamais oublié les crimes américains en Irak", avait lancé Sofiane, un étudiant de 22 ans.
La secrétaire d'Etat américaine avait quitté les Etats-Unis dimanche pour une réunion du G8 à Paris consacré à la Libye, avant de se rendre en Egypte puis en Tunisie.
Concernant ces deux pays, dont les présidents ont été renversés par la pression de la rue en janvier et février, Hillary Clinton avait souligné la semaine dernière que pour Washington "c'est un enjeu énorme" de faire en sorte que ces deux pays "soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir".