Le Pentagone annonce un important exercice de lutte antimines près du Golfe. Les Etats-Unis "incapables" de déminer le Golfe (commandant iranien).
Les Etats-Unis ont entamé la construction d'une station radar sur un site tenu secret au Qatar afin de servir d'alerte avancée en cas de lancement de missiles iraniens, c’est ce qu’a rapporté mardi le Wall Street Journal.
Cette mesure vise notamment à "rassurer Israël et d'autres alliés inquiets en montrant que le Pentagone prend des mesures pour contrer l'Iran après des mois de négociations apparemment stériles avec Téhéran sur son programme nucléaire", ajoute le quotidien.
Le radar d'alerte avancée qui doit être mis en service au Qatar est censé repérer et suivre la trajectoire de missiles balistiques lancés du territoire iranien.
Un radar similaire est déjà déployé sur le mont Keren dans le désert du Néguev (entité sioniste) depuis 2008 et un autre est installé en Turquie dans le cadre du bouclier antimissile de l'Otan.
Ces radars sont couplés à des intercepteurs embarqués à bord de navires américains croisant en Méditerranée orientale.
L'Otan doit par ailleurs déployer d'autres missiles antimissile en Pologne et en Roumanie.
Selon le Wall Street Journal, le Pentagone pourrait également déployer le système antimissile THAAD, qui intercepte les missiles à haute altitude, dans les prochains mois, vraisemblablement aux Emirats.
Les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région et ont prévenu Téhéran que toute tentative de blocage du stratégique détroit d'Ormuz constituerait une "ligne rouge".
Téhéran a de son côté mis en garde contre une agression militaire visant ses territoires.
Le Pentagone annonce un important exercice près du Golfe
Poursuivant sa politique de provocation contre l’Iran, le Pentagone a annoncé mardi que les Etats-Unis et une vingtaine d'autres pays conduiront en septembre un important exercice multinational de lutte antimines à proximité du Golfe.
Ces manoeuvres, doublées d'un symposium, se dérouleront du 16 au 27 septembre et impliqueront "plus de 20 pays" qui n'ont pas été précisés, selon le porte-parole du Pentagone George Little.
Il s'agit selon lui d'un "exercice défensif visant à préserver la liberté de navigation dans les eaux internationales au Moyen Orient".
"Ce n'est pas un exercice visant à délivrer un message à l'Iran", a-t-il prétendu.
Le scénario de l'exercice multinational, baptisé IMCMEX 12, "se concentre sur la menace hypothétique posée par une organisation extrémiste de miner les eaux internationales stratégiques du Moyen Orient, dont la mer Rouge, le golfe d'Aden, le golfe d'Oman et le golfe Persique", rapporte dans un communiqué le Centcom, le commandement américain chargé du Moyen Orient.
L'exercice lui-même ne se déroulera pas dans le détroit d'Ormuz, qui ferme le Golfe, indique le Centcom.
Les Etats-Unis "incapables" de déminer le Golfe (commandant iranien)
En réponse à l'annonce par Washington d'un prochain exercice antimines, le responsable des opérations des forces navales des Gardiens de la révolution iraniens, a affirmé mercredi que les Etats-Unis seraient "incapables" de déminer le Golfe en cas de conflit.
"Les Américains parlent beaucoup (...) mais nous n'avons aucun doute qu'ils ne pourront pas mener à bien une opération de déminage" dans le Golfe et le détroit d'Ormuz, a déclaré le général Mahmoud Fahimi, adjoint du chef des forces navales des Pasdaran.
Le général Fahimi a ironisé sur ces drones, affirmant que les Etats-unis "sont si faibles qu'ils veulent utiliser des démineurs sans équipage".
L'Iran est en revanche fort "de nombreux experts" et d'"une production importante" de mines, a-t-il ajouté.
Notons que l'Iran dispose d'un arsenal d'environ 2.000 mines marines qui peuvent être larguées par la dizaine de sous-marins ou les nombreux vedettes rapides dont dispose Téhéran.
Montée en puissance militaire dans la région
Rappelons que Washington a multiplié depuis le début de l'année, les signes publics d'une montée en puissance militaire dans la région face à l'Iran.
Les Etats-Unis ont ainsi déployé une base navale flottante, l'USS Ponce, destinée à fournir un soutien logistique dans la lutte antimines.
Ils ont doublé, en portant à huit, le nombre de chasseurs de mines présents dans le Golfe, et déployé quatre hélicoptères MH-53 Sea Stallion de lutte contre les mines ainsi que des drones sous-marins.
Deux porte-avions américains, leur escorte et les 80 avions et hélicoptères que chacun emporte, continuent également de croiser dans le Golfe ou à proximité.