"Israël" veut raser 8 villages palestiniens dans le sud de la Cisjordanie pour mener des entrainements militaires.
Le gouvernement israélien cherche l'appui de la justice pour raser huit villages palestiniens de Cisjordanie au motif qu'ils se trouvent dans une zone dont l'armée israélienne a besoin pour s'entraîner, selon des documents juridiques.
Dans une réponse à la Cour suprême israélienne qui lui avait demandé des explications sur les ordres de démolition des villages, le gouvernement a déclaré dimanche que ces ordres concernaient des structures permanentes construites par les Palestiniens sur des terrains servant d'entraînement au tir, donc interdits aux civils.
"Nous sommes prêts à laisser entrer les Palestiniens dans la zone de tirs pour qu'ils puissent s'occuper de leurs champs et faire paître leur bétail quand il n'y a pas d'exercice en cours (le week-end et pendant les périodes de fêtes en "Israël")", indique le texte, ajoutant que les fermiers palestiniens pourront accéder à leurs terres pendant deux mois supplémentaires par an, qui restent à déterminer.
Exercices militaires dans régions semblables au sud-Liban
Pour l’expert palestinien Abdel Hadi Hantach, la décision de détruire ces villages est « très dangereuse » et a comme objectif d’installer « une zone tampon » le long des frontières entre la Cisjordanie et les territoires occupés en 1948.
Hantach a déclaré au quotidien AsSafir, qu’ « Israël » entend par cette décision expatrier les habitants du sud d’AlKhalil (Hébron) et mener des exercices militaires sur ces territoires vu la ressemblance entre les reliefs de ces villages avec ceux du Sud-Liban.
Un désastre pour 2000 personnes
Pour sa part, l'ONG israélienne (ACRI) a demandé à la Cour Suprême d'empêcher les démolitions des villages de Majaz, Tabban, Safa, Fakhit, Halawa, Merkez, Jenba et Kherba.
Les destructions provoqueront un "désastre humanitaire immédiat pour environ 2.000 personnes", souligne l’ONG israélienne.
"La plupart des habitants sont nés et ont grandi dans ces villages, au sein de familles qui vivent dans cette zone depuis plusieurs décennies, bien avant 1967", ajoute l'ACRI, faisant référence au début de l'occupation israélienne de la Cisjordanie à l'issue de la guerre des Six Jours.