La résolution a été adoptée par 10 voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité. La Chine, la Russie, l’Allemagne, le Brésil et l’Inde se sont abstenus.
Le colonel libyen Mouammar Kadhafi a changé de tactique pour des raisons « humanitaires » et ne prévoit plus d'attaquer la ville de Benghazi, fief des rebelles, a annoncé jeudi soir la chaîne CNN,
peu après que l'ONU eut approuvé un recours à la force contre le régime libyen.
"Je viens juste de recevoir un appel d'un des fils de Kadhafi, Seif (al-Islam)", a indiqué un correspondant de CNN à Tripoli, Nic Robertson. "Il a dit qu'ils étaient en train de changer de tactique autour de Benghazi, que l'armée n'allait pas entrer à Benghazi. Elle va prendre position autour du bastion" des rebelles, a ajouté le correspondant.
Le leader libyen avait auparavant affirmé que les forces gouvernementales allaient attaquer dans la soirée Benghazi, fief de la rébellion dans l'est du pays, dans un message sonore retransmis par la télévision libyenne.
"La raison (à ce changement de tactique) est qu'ils s'attendent à un exode humanitaire. Ils s'attendent à ce que les gens aient peur de ce qui va arriver et il (Seif al-Islam) a dit que l'armée allait être là pour les aider à sortir" de la ville, a expliqué le journaliste de la chaîne américaine.
Les troupes libyennes "vont prendre position en dehors (de la ville). Le gouvernement va uniquement envoyer (à Benghazi) la police et des forces spécialisées dans la lutte antiterroriste afin de désarmer les rebelles", a ajouté le correspondant de CNN citant toujours Seif al-Islam, soulignant qu'il avait reçu l'appel du fils du colonel Kadhafi peu avant le vote à l'ONU.
Seïf al-Islam Kadhafi a en outre déclaré, à l'émission de télévision américaine ABC News Nightline, que la Libye n'a "pas peur" après le vote à l'ONU d'une résolution prévoyant des frappes aériennes contre les forces gouvernementales.
"Nous n'aurons pas peur. Allez! Nous n'aurons pas peur. Vous n'allez pas aider le peuple si vous allez bombarder la Libye pour tuer des Libyens. Vous détruisez notre pays. Personne n'est content de cela", a-t-il dit.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé une résolution en faveur d'un recours à la force contre les troupes de Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye.
La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne pour empêcher l'aviation du colonel Mouammar Kadhafi de pilonner ses opposants.
Le texte a été adopté par 10 voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité. La Chine, la Russie, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde se sont abstenus.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a prévenu qu'aucun soldat allemand ne participera à une intervention militaire en Libye, qui comporte des "risques et des dangers considérables".
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Naaim, a estimé que la Libye était prête pour un cessez-le-feu contre l'insurrection mais avait "besoin d'un interlocuteur bien précis pour discuter de sa mise en oeuvre".
A Benghazi, la décision de l'ONU a été accueillie par des tirs de joie et des coups de klaxons dans les rues.
Plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés devant le siège du Conseil national de transition, l'instance dirigeante mise en place par les insurgés, pour célébrer l'événement.