« Entre palestiniens et israéliens, tout réside dans la différence de culture »
Mitt Romney ne revient pas en héros de sa tournée internationale, marquée par des déclarations controversées lors de l'étape londonienne et en « Israël ».
Pas de chance… Le candidat républicain multimillionnaire comptait sur sa tournée au Royaume-Uni, en « Israël » et en Pologne, tous d'importants alliés des Etats-Unis, pour se forger une stature d'homme d'Etat et amener les médias à parler d'autre chose que de sa fortune et de ses déclarations d'impôts.
Malheureusement pour lui, sa visite à Londres a surtout été marquée par la réaction outrée des Britanniques aux critiques qu'il a formulées à l'égard de l'organisation des jeux Olympiques.
Les Palestiniens se sont quand à eux indignés des propos du candidat expliquant l'écart entre le niveau économique des Palestiniens et celui d'Israël par une différence de "culture": "Quand on vient ici en Israël et qu'on voit que le PIB par habitant est d'environ 21.000 dollars, alors qu'il est de l'ordre de 10.000 dollars tout juste de l'autre côté dans les secteurs gérés par l'Autorité palestinienne, on constate une différence énorme et dramatique de vitalité économique", faisait valoir à Jérusalem Mitt Romney lors d'un petit-déjeûner organisé le 30 juillet pour lever des fonds au profit de sa campagne.
"C'est la culture qui fait toute la différence. Et lorsque je regarde cette ville (Jérusalem) et tout ce que le peuple de cette nation (Israël) a accompli, je reconnais pour le moins la puissance de la culture et de quelques autres choses", avait-il ajouté.
Dans leurs rapports, la Banque mondiale et le Fonds Monétaire international (FMI) soulignent régulièrement que les restrictions imposées par Israël à la liberté de mouvement des personnes et des marchandises constituent un facteur clef freinant le développement économique des Territoires palestiniens. Mais Mitt Romney s'est bien abstenu de mentionner ce fait.
La veille, le candidat républicain à la Maison Blanche avait déjà suscité la colère des Palestiniens en qualifiant Al Qods de "capitale d'Israël". Les Etats-Unis ne reconnaissent pas officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël. Leur ambassade, comme pratiquement celles de tous les pays représentés dans l'entité sioniste se trouve à Tel Aviv.
Mais pour Aaron Miller, ancien conseiller de secrétaires d'Etat de droite et de gauche, ces anicroches devraient peser moins lourd lors du scrutin du 6 novembre que ses signaux adressés depuis Jérusalem à l'électorat juif et surtout chrétien évangélique, pour qui la défense d'Israël est devenue sacro-sainte.
"Vis-à-vis de l'électorat pro-israélien, je pense que le voyage l'a aidé",
observe M. Miller, du centre de réflexion Woodrow Wilson. "Mais s'il s'agissait
de démontrer sa sagacité en matière de politique étrangère et sa capacité à
réagir de façon intelligente, substantielle et sage, je pense qu'il n'a pas été
à la hauteur", observe l'expert, qui donne un 4/10 au candidat républicain.
Source : Express et autres