Une troisieme visite du secrétaire d’Etat américain en Israël pour dire que l’Iran ne sera pas bombardé
Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a exclu mercredi le recours à une option militaire dans l'immédiat contre les installations nucléaires iraniennes lors d'une conférence de presse avec son homologue israélien Ehud Barak.
"Nous devons épuiser tous les efforts" avant de recourir à l'option militaire, a affirmé M. Panetta à Ashkelon dans le sud d'Israël lors d'une visite d'un site du système anti roquettes "Iron Dome" (Dôme de fer), financé en partie par les Etats-Unis.
Il faisait notamment allusion aux sanctions économiques et aux pressions diplomatiques exercées sur l'Iran pour qu'il abandonne son programme nucléaire.
M. Panetta a également proclamé que l'engagement des Etats-Unis pour la "sécurité d'Israël et de ses habitants était solide comme un roc".
"Il est de ma responsabilité en tant que Secrétaire d'Etat à la Défense de fournir une large gamme d'options, y compris des options militaires au cas où la diplomatie échouerait. Le président Barack Obama a clairement fait savoir qu'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire constitue une priorité pour la sécurité nationale des Etats-Unis et que toutes les options sont sur la table", a ajouté M. Panetta.
M. Barak a pour sa part estimé que "la probabilité que l'Iran renonce à son programme (nucléaire) est extrêmement faible", réaffirmant que la "décision ultime" concernant une éventuelle attaque israélienne contre l'Iran relevait "uniquement du gouvernement israélien".
"Il est important de noter qu'au moment où l'on recourt aux sanctions et à la diplomatie, les Iraniens continuent quotidiennement à enrichir l'uranium nécessaire pour leur armes. Nous avons clairement quelque chose à perdre en laissant ainsi le temps passer", a ajouté M. Barak.
Lundi, M. Panetta avait estimé que les sanctions imposées par la communauté internationale avaient "un réel impact sur l'économie iranienne" et ce "même si les résultats peuvent ne pas paraître évidents pour le moment".
M. Netanyahu, beaucoup plus sceptique sur l'impact des sanctions, a pour sa part affirmé mardi qu'il n'avait pas encore pris de décision concernant une éventuelle attaque contre l'Iran, soulignant que le "sort d'Israël dépend uniquement de nous et d'aucun autre pays, aussi amical soit-il".
Avant son arrivé, M. Panetta avait affirmé qu'il ne comptait pas discuter "d'éventuels plans d'attaque" contre Téhéran.
"Il serait erroné de dire que nous allons discuter de plans d'attaque éventuels, ce dont nous allons parler est la façon dont nous répondrions à différentes situations", avait-t-il ajouté.
Selon le quotidien israélien Haaretz, le conseiller américain à la sécurité nationale Tom Donilon a informé M. Netanyahu d'un plan des Etats-Unis concernant des frappes préventives contre des installations nucléaires iraniennes, lors d'une visite en Israël à la mi-juillet. Les affirmations d'Haaretz ont ensuite été démenties à l'AFP par un responsable israélien s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Reprenant la position tenue depuis de longs mois par Washington, le secrétaire à la Défense a affirmé que les Etats-Unis continuaient de "travailler à un certain nombre d'options", qu'il n'a pas voulu préciser.