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S.Nasrallah: Le peuple a le droit de se défendre lorsque l’Etat se rétracte

S.Nasrallah: Le peuple a le droit de se défendre lorsque l’Etat se rétracte

".. il est du droit des gens de libérer eux- même leur terre qui est toujours sous occupation israélienne"!

Le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a fustigé « les envieux et les vaniteux» qui ont prétendu que le Hezbollah n’a pas présenté une stratégie de défense nationale !

Ainsi, Sayyed Nasrallah a présenté un bref exposé des faits de la période 2005-2006, lorsque la Hezbollah a présenté sa stratégie de défense nationale autour de la  table de dialogue nationale alors que personne des participants n’avaient proposé quoique ce soit sur ce sujet !

Puis dans la deuxième partie de son discours, son éminence a évoqué la question de la stratégie de libération, mettant en garde l’Etat libanais de ne point renoncer à son devoir national de définir une stratégie de libération nationale. " sinon ce sont les gens qui agiront car c’est leur droit de libérer leur terre, parce que l’Etat s'était désisté de ses devoirs", rappelle-t-il.

 

Principaux points de son discours :


En cette Journée qui nous rappelle les jours de la guerre de juillet 2006, et qui coincide avec la Fête nationale de l’armée libanaise, j’adresse mes salutations et mes félicitations à l’armée libanaise,  son commandement, ses hauts-officiers, ses généraux  et ses soldats : ces fils du peuple libanais qui sacrifient leur vie pour la sécurité et la stabilité du Liban..

1-La stratégie de défense nationale

Il faut souligner que personne nie que l’entité sioniste, son armée ont été vaincue en l’an 2000 : l’occupation israélienne s’est retirée du Liban-sud humiliée, sans conditions, sans aucune contre-partie, sans aucune récompense et toute parole qui prétend le contraire provient des envieux et des présomptueux..

De même, nul  ne nie que la  Résistance bénéficie du soutien et de l’affection d’une grande partie du peuple libanais, qu’elle a été bercée par le peuple libanais sachant que ce sont ses fils qui sacrifient leurs vies pour défendre le Liban des agressions de l’ennemi israélien, et toute personne qui  nie cela fait partie des envieux et  des présomptueux..

Nul ne nie, voire tout le monde sait que cette Résistance a offert et offre toutes ses victoires au peuple libanaise, à l’Etat, et qu’elle ne demande rien en échange..

Après la défaite israélienne en l’an 2000, les israéliens ont exigé d’en finir avec la Résistance : ils ont explicitement demandé le désarmement de la Résistance.. et donc derrière la question du désarmement des milices ce qui était visé en fait sont les armes du Hezbollah. 

L'armement de la résistance était visé car il a imposé une nouvel équilibre de la terreur, un nouvel équilibre de dissuasion. Il est devenu le sujet principal de la communauté internationale, du Conseil de sécurité..

Là, je tiens à souligner que certains membres du bloc du 14 Mars ont adopté cette position, ou inconsciemment ou par adhésion à la une volonté israélienne.

A partir de là,  la bataille des volontés a été déclenché : la bataille pour le désarmement de la Résistance..
Après l’an 2000, les Américains ont offert au Hezbollah des  compromis alléchants liés au pouvoir, à l’argent, voire de nous rayer de la liste des terroristes..  Nous avons refusé parce que pour nous  il n’est pas question de renoncer à notre terre, notre peuple, et notre dignité…

En 2004,  cette fois c’est la Syrie qui s’est vue offrir des compromis des plus attrayants, or sachez qu’au moment où  le bloc du 14 Mars se rendait aux Etats-Unis  pour se réunir avec certains responsables américains, ces mêmes américains tenaient des négociations avec la Syrie sous la table !

A l’époque, un responsable arabe a proposé au président Bachar AlAssad  de rester au Liban des centaines d’années et de violer les lignes rouges du Liban-sud en y envoyant deux unités syriennes spéciales !

Le président Bachar a alors demandé  quel était le prix à payer en échange d’une telle offre,  alors ce responsable arabe a répondu : «  le désarmement du Hezbollah  et des Palestiniens, il faudra que l’armée syrienne désarme le Hezbollah et la Résistance palestinienne, seulement alors le Liban sera à vous, même les lignes rouges au Liban-sud  tomberont ! »

Voyez comment la question du désarmement du Hezbollah est cruciale et importante..

Le président Bachar a refusé, non parce que la Syrie est une société caritative, tout simplement parce que la Syrie a une stratégie, une logique, une vision..

Et donc le président Bachar a répondu à ce responsable arabe par une question à savoir : «  si l’entité sioniste décide un beau jour pour sa sécurité nationale d’occuper le Liban,  certes nos unités à la frontière seront balayées par l’armée de l’air israélienne, car nous ne disposons pas d’une couverture aérienne, alors que  les combattants de la  résistance libanaise qui sont les fils du peuple du Liban-sud, sauront mieux défendre leur terre, et donc la Résistance libanaise  fait partie de la stratégie nationale arabe".
 

 En l’an 2005 , la résolution 1559 a vu le jour, cette résolution censée désarmer la Résistance, cette résolution qui est de l'aveu de  Sylvain Shalom le fruit des efforts conjugués des américains et des israéliens…

A cette époque nous tenions des réunions avec le martyr Rafic Hariri et nous avions évoqué avec lui la question des armes de la Résistance, nous étions parevnus à nous entendre de garder les armes de la résistance, jusqu'au réglement définitif avec l’ennemi israélien..

Puis l’homme a été assassiné et il s’est passé beaucoup de choses dangereuses depuis au Liban ,  et donc notre accord de discuter les armes de la Résistance s’inscrit uniquement dans le cadre de notre volonté d’épargner au Liban toute instabilité ou zizanie communautaire, juste pour ne pas être accusé à tort que nous refusons le dialogue,  sachant que dans notre logique,  la question des armes de la résistance n’est pas sujet à discussion car c’est une question nationale nécessaire pour défendre notre peuple  des agressions israéliennes..

A cette époque, le président de l’Assemblée nationale, Nabih Berri a appelé à la tenue d’une table de dialogue nationale et nous y avons participé sans hésitation ou condition.  Nous avons accepté de discuter notre vision d’une stratégie de défense nationale  et nous étions très sérieux voire  optimistes  surtout qu’il y avait un accord sous-jacent entre nous et Saed Hariri sur tout  ce que son père s’était mis d’accord avec nous.

Certes beaucoup de points ont été discutés autour de cette table mais quand nous sommes arrivés à la question des armes de la Résistance, là Nabih Berri a demandé aux participants de proposer leur projet ; personne n’a proposé quoique ce soit, c’est à ce moment que j’ai décidé de prendre la parole en premier et j’ai exposé  notre stratégie de défense nationale : j’ai défini l’identité de l’ennemi, puis j’ai exposé  ses capacités, ses formes d’agression, ses point forts et ses points faibles..

J’ai parlé du Liban :  ses points faibles et  points forts parce que, le Liban a des atouts de force dont entre autre le peuple libanais, l’individu libanais, sa volonté , son endurance, mais aussi la géographie du Liban : ses montagnes et ses vallées et même ses routes mal construites..

Nous n’avons pas exposé une stratégie de défense national exclusivement militaire, mais tout autant politique, diplomatique économique, éducative, sociale..

Et quand j’ai évoqué le volet militaire, j’ai insisté sur le tandem armée-résistance. Er j’ai  démontré l’expérience réussie de la coopération entre la résistance, l’armée et même la diplomatie lors de l’agression israélienne "Raisins de la colère" mettant en échec toute tentative israélienne de marquer un point !

Enfin, j’ai conclu avec les propos du l’ex-Premier ministre Sélim Hoss, dans lesquels il avait souligné que « le véritable problème de la question des armes de la Résistance est qu’elles sont entre les mains d’une seule confession, or nous disposons d’une armée forte et nous avons une résistance et donc nous voulons une bonne coopération entre l’armée et la résistance mais il ne faut pas que la  résistance soit sous les ordres de  l’armée car cela la mettra en danger, nous voulions garder une marge pour à la résistance dans ses actions ».

Si je fais cet exposé, c’est pour adresser un message à certains menteurs au Liban qui  prétendent que nous n’avons pas proposé de stratégie de défense nationale, je rappelle ces faits pour dénoncer leurs mensonges !

A l’époque de la table de dialogue national,  monsieur Walid Joumblatt avait déclaré à la fin de mon exposé que mes propos sont à tenir compte et qu’il faudrait y réfléchir..Quelques jours la guerre de 2006 a éclaté..

Or, tout ce que nous avons affirmé  concernant notre stratégie de défense nationale a été appliqué durant cette guerre voire tous nos arguments se sont avérées verdicts de l’aveu même de l’ennemi israélien.

Par exemple nous avons indiqué que l’armée de l’air israélienne est capable de  détruire n’importe quelle armée classique mais elle est incapable de détruire la  résistance.

Or, après leur défaite durant la guerre de 2006, les israéliens ont constaté et ont avoué que leur armée de l’air ne peut pas détruire la résistance !

Autre exemple, quand nous avons souligné que l’un des  points faibles de l’ennemi israélien sont ses colonies : durant la guerre israélienne de 2006, nous avons visé les colonies sionistes, nous avons forcé la population israélienne à se réfugier dans les sous-sols, nous avons provoqué leur panique, du coup elles sont devenuse un instrument de pression entre nos mains contre le gouvernement israélien !

Après la guerre, le président Souleiman a demandé une nouvelle réunion de la table de dialogue nationale avec comme unique sujet de débat  la stratégie de défense nationale !

Durant ces séances et jusqu’à ce jour, aucun document n’a été présenté par les participants argumentant ou critiquant notre stratégie de  défense nationale, personne nous a débattu ou discuté !

Personne nous a dit que par exemple sur ce point faible concernant l’ennemi israélien vous avez tort et a apporté la preuve..

Jusqu’à ce jour personne a discuté ni pendant les séances de la table de dialogue ni en dehors,  les arguments de notre stratégie de défense, et la raison  c’est qu’au fond ils ne souhaitent ni pendant ni ailleurs en discuter ou en débattre car leur seul but c’est de désarmer la Résistance..

On tente de leur parler avec raison et logique en invoquant des exemples de l’histoire de la résistance comme  le cas du Vietnam ou le cas de l’Algérie, mais c’est comme vous parliez  à des sourds : ils ne veulent vous écouter, ils ne veulent qu’une seule chose, désarmer la Résistance..

Ils ne sont pas soucieux de protéger le Liban et j’assume mes paroles en ce mois de Ramadan, dans ce bas monde et dans l’Au-delà !

Personne n’est soucieux de la sécurité du Liban-sud, de ses villages, de ses habitants..

Certains documents du bloc du14 mars sur la stratégie de défense nationale ont été publiés :   lisez-les pas un seul point évoqué sur notre stratégie de défense nationale !!

Un des cadres du bloc du 14 mars a déclaré au président Souleiman : «  Cessez de vous préoccuper, quand le régime de la Syrie tombera alors le Hezbollah présentera ses armes », celui-là ne se soucie guère de la population du sud qui vit à la frontière de la Palestine occupée.

Et quand un autre cadre du bloc du  14 mars affirme que le dialogue sur la Stratégie de  défense nationale est un dialogue de sourds, il dit vrai car personne ne  veut nous entendre..

Et nous le réaffirmons nous ne voulons pas que la table de dialogue échoue,  mais nous refusons que la participation de cette équipe se retourne contre le président, et devient un instrument de chantage  pour imposer ses conditions comme par exemple la question de la data du ministère des télécommunications. 

Le Hezbollah refuse de telles actions, car cela ouvre la porte à toute partie qui souhaite imposer des conditions ou a des exigences  de pratiquer le  chantage..

Si le but du dialogue est la défense du pays, cela est une cause des plus nobles, elle est  plus importante que la question économique ou sociale.

Certains prétendent que le gouvernement dépend de la table de dialogue c’est faux de dire que la table fera voler le gouvernement, car ce dernier est né d’une entente politique..

Certains affirment que deux solutions se présentent, la première consiste à renforcer l’armée, or tel est le défi  système libanais, ce dernier doit avoir l’audace de vouloir renforcer les capacités de l’armée libanaise.

Malheureusement, ce système craint les Etats-Unis et pas seulement dans le dossier de l’armée, même dans  le dossier de électricité : ainsi il est interdit  au Liban de recevoir de l’aide de l’Iran ou même de coopérer avec elle, sachant que  l’Iran est prête à investir des milliards dollars au Liban.. Mais non, c’est interdit !

Parce qu’il y a le veto américain et la menace américaine de paralyser notre système financier et monétaire !

Autre proposition avancée, donner les armes de la résistance  à l’armée, ses missiles, ses systèmes antimissiles etc. et là une question s’impose : où cacher toutes ses armes ? Où les déposer ? Où les mettre hors d’atteinte de l’armée de l’air de l’ennemi israélien ?
Sans compter que cette armée ne dispose pas d’une couverture aérienne, elle n’a pas une armée de l’air, elle ne peut se cacher comme les gens de la Résistance dans leurs villages, leurs montagnes leurs vallées !

Celui qui veut se débarrasser des armes de la résistance se cache derrière l’armée !

Autre solution proposée que la résistance soit dirigée par l’armée.

Là, il faut savoir que ce qui protège le Liban est cet équilibre de la terreur que la résistance a imposé à l’ennemi israélien.  En effet, tout comme le craint la puissance de l’armée de l’air israélienne,  l’ennemi israélien craint  les  missiles de la résistance qui peuvent frapper n’importe quel point dans l’entité sioniste. Et donc, si un village, un port, une route  est détruite au Liban par l’ennemi israélien, ce dernier sait parfaitement que le Hezbollah ripostera autant..
Ainsi  les israéliens sont conscients du mal  que la résistance peut leur provoquer !

Non pas à cause des armes de la résistance mais à cause de luer force de dissuasion, et cette force provient du courage  et de l’audace dont jouit la résistance dans toute riposte face à toute agression.

Autrement si les armes de la résistance sont placés sous l’autorité de l’Etat libanais,  la question qui se pose : est-ce que l’Eta libanais aura suffisamment l’audace et le courage de les utiliser contre l’ennemi israélien en cas d’agression ??
Déjà il est incapable de résoudre la question de l’électricité, alors de là à frapper l’entité sioniste ! 

Certes  ces armes perdront leur puissance dissuasive entre les mains de l’Etat, car un simple coup de fil de la part des Etats-Unis suffirait à dissuader le gouvernement de riposter à une agression israélienne !

L’ennemi doit rester en état d’alerte, se sentir toujours sous la menace, sous tension et compter mille fois  avant de nous agresser !

Et donc la parfaite stratégie  de défense nationale, en tenant compte des circonstances régionales et locales, consiste en une   coopération entre l’armée et la résistance !

 


2- la stratégie de libération

Autre point que j’aurais souhaité élargir avec vous mais faute de temps je me contenterai d’évoquer ses grandes lignes : la  stratégie de libération !

Cette question n’est pas nouvelle, nous l’avions évoqué lors de notre exposé sur notre stratégie de défense nationale!

Or, tant qu’il une parcelle de notre occupée par l’ennemi israélien, cette stratégie est nécessaire, surtout qu’ il y a les fermes de Chebaa, les collines de  Kafar Chouba et une partie  du village de Ghajar qui sont toujours occupés par l’ennemi israélien!

Et la je m’adresse à tous ceux qui affirment être les défenseurs de la souveraineté du Liban : quand la bande frontalière au Liban-sud était occupée, y-a-t-il quelqu’un qui s’est soucié des habitants de cette bande, de leur vie sous occupation israélienne, de l’humiliation qu’elle leur faisait subir, de la terreur qu’elle leur faisait vivre sans distinction entre femmes, enfants ou vieillards, alors quid les collines de Kafar Chouba ?!

Par conséquent, nous demandons à ce que la stratégie de libération soit discutée autour de la table de dialogue nationale.

Et si l’Etat libanais refuse de définir une stratégie de libération alors il est du droit des Libanais, du peuple libanais  du Libanais du sud de prendre les choses en main..

Si l’Etat ne  veut rien faire alors nous allons faire notre devoir, mais sachez que l’abandon par l’Etat à déterminer une stratégie de libération  est  un désistement de ses fonctions , si l’Etat se démet de sa fonction de libérer sa terre occupée, il est du droit des gens de la libérer..

Et si vous vous demandez,  pourquoi refuser une stratégie de libération, et c’est parce qu’elle enracine la résistance alors que la stratégie de défense annule la résistance !
 
Nous, qui avons déclenché cette résistance,  nous ne sommes pas des adorateurs de la terre ou des adorateurs du pouvoir ou encore des armes, nous sommes des adorateurs de Dieu qui nous a ordonné de défendre notre dignité, de défendre notre humanité, de nous défendre face à tout agresseur, la résistance est une question, essentielle ,existentielle , religieuse, et spirituelle….

Fin