Pour éviter les vagues de contestations qui frappent le monde arabe, le royaume wahhabite en place depuis 150 ans multiplie les initiatives d’aide à la population, tout en menaçant de frapper d’une main de fer.
Fidèle au credo des despotes arabes, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a brandi le bâton puis tendu la carotte, pour réduire à néant toute velléité de soulèvement au royaume.
« L’armée et la bouclier de la patrie, face à ceux qui tentent de déstabiliser le royaume. C’est la force frappante contre tous ceux qui envisagent de lui porter atteinte», a-t-il dit, d’un ton menaçant lors de sa courte allocution ce vendredi.
Le souverain saoudien a surtout remercié les ulémas et les intellectuels du royaume qui ont mené une campagne médiatique de grande envergure, tablée sur l’illégitimité de se soulever contre le Khalifa de son temps ; et ce pour empêcher tout mouvement de contestation contre la dynastie des Saoud, au pouvoir depuis plus de 150 ans, et qui s’accaparent les richesses et ressources de ce pays premier exportateur mondial de pétrole
En parallèle, le roi Abdallah annonçait un nouveau programme massif d'aides sociales, visant les chômeurs, le secteur de l'habitat et celui de la santé, et est estimée à 70 milliards de dollars.
"O peuple saoudien, je suis fier de vous", avait-t-il déclaré auparavant dans un rare discours télévisé, suivi par une série de décrets royaux proclamés par un présentateur
Dans ces décrets, le souverain a annoncé entre autre une aide mensuelle aux chômeurs, l'allocation de fonds pour la construction de 500.000 unités de logement à travers le pays, une prime de deux mois de salaire pour chaque fonctionnaire, et une enveloppe pour le secteur de la santé.
Le roi, a également décidé la création d'un comité de lutte contre la corruption qui serait directement sous sa supervision et pourrait contrôler tous les secteurs gouvernementaux et la création de 60.000 postes supplémentaires dans le domaine de la sécurité, sous contrôle du ministère de l'Intérieur.
Ce plan de subventions intervient moins d'un mois après un premier train de mesures d'un montant de plus de 36 milliards de dollars annoncé par le roi à son retour d'une longue absence pour raison de santé. Bénéficiant surtout aux fonctionnaires, aux étudiants et aux emprunteurs.
Le 11 mars dernier, les forces de sécurité s'étaient déployées en masse à Ryad et dans d'autres villes saoudiennes où pratiquement aucune manifestation n'a été signalée, en dépit d'un appel sur Facebook à une "Journée de colère" dans le royaume pétrolier.
Un nouvel appel a été lancé sur Facebook pour une journée de protestations le 20 mars.