Pour des raisons d’économies budgétaires, le plus grand centre de haute sécurité des États-Unis élève des chiens croisés avec des loups pour prévenir les évasions.
Des loups pour remplacer des hommes. La dernière trouvaille aux États-Unis pour répondre aux problèmes budgétaires d'une prison est originale: former un groupe de chiens-loups hybrides pour les gardes de nuit. Le centre pénitentiaire de l'État de Louisiane devait à tout prix réduire sa masse salariale. «Chaque prison essaye d'être la plus créative possible pour dépenser au mieux chaque dollar qu'elle a», explique George Camp, membre de l'association des administrations correctionnelles d'État au Wall Street Journal . Si, dans le Michigan, les patrouilles à véhicules ont été remplacées par des miradors équipés de caméras à détecteurs de mouvements, la Louisiane a opté pour un investissement animalier.
La prison, qui est le plus grand centre de haute sécurité des États-Unis, s'étend sur une superficie de 73 km2. La moitié des 5000 détenus ont tué quelqu'un et les trois quarts font de la prison à vie. Avec la réduction du budget - moins 20 millions de dollars en cinq ans -, la direction a limogé 105 de ses 1200 gardiens et 35 de ses 42 agents de surveillance dans les tours de garde. Et a introduit en 2011 des chiens-loups dans le périmètre de sécurité de la prison. L'entretien des 80 chiens coûte seulement 48.000 euros par an, quand le salaire annuel d'un gardien est de 27.000 euros en moyenne.
«Vous pouvez toujours courir…»
Ces chiens-loups sont pour la plupart des croisements entre la race des malamutes de l'Alaska et des loups gris et pèsent plus de 55 kilos. Comment élève-t-on un loup? «En faisant très attention et en les mêlant avec beaucoup de chiens au sang chaud, explique le capitaine et éleveur Robert Tyler. Ça prend beaucoup de temps. Et c'est difficile de gagner leur confiance», ajoute-t-il.
Une fois formés à leur mission de sécurisation de l'enceinte de la prison, les chiens-loups sont capables de garder les grilles électrisées hautes de 4 mètres qui font le tour des sept complexes du centre. Si les évasions sont rares, le risque existe, et Burl Cain, le directeur de la prison, le sait. «Il me faudrait cent officiers pour couvrir les ruisseaux, les rivières et les routes. Je dois payer tous ces gens en heures supplémentaires», explique-t-il, avant d'ajouter qu'une journée de recherche d'un évadé coûte plus de 15.000 euros. Chaque animal doit couvrir plus de 300 mètres de terrain au-delà des grillages et le fait plus rapidement qu'un gardien en voiture qui n'a pas développé les mêmes facultés olfactives qu'un chien-loup formé. «Vous pouvez toujours courir, mais ils vous rattraperont», admet un détenu à vie, Lou Cruz.
Source : Le Figaro