SCB aurait dissimulé des transactions représentant "environ 250 milliards de dollars" avec l’Iran et David Plouffe aurait reçu 100 000 dollars de la part de la filiale d’une sud-africaine ayant des relations avec l’Iran.
Une autorité de régulation de l'Etat de New York a accusé lundi la banque britannique Standard Chartered (SCB), qui concentre son activité en Asie et dans les pays émergents, d'avoir dissimulé des transactions représentant "environ 250 milliards de dollars" avec l'Iran.
"Pendant au moins dix ans", selon le Département des Services financiers de l'Etat de New York, SCB a ainsi perçu "des centaines de millions de dollars de commissions".
Tout en se refusant à commenter une enquête en cours, le ministère américain du Trésor, en pointe dans les mesures de rétorsion contre l'Iran, a indiqué qu'il traitait la violation de sanctions "extrêmement sérieusement".
Dans son "injonction", l'autorité de l'Etat de New York a précisé qu'elle fondait ses accusations sur "plus de 30.000 pages de documents, y compris des courriels internes à SCB qui décrivent des infractions au droit délibérées et condamnables".
La direction de SCB a été sommée de venir s'expliquer le 15 août sur "ces infractions apparentes et pour démontrer pourquoi sa licence d'exploitation dans l'Etat de New York ne devrait pas être révoquée".
La banque devra notamment répondre d'accusations selon lesquelles "dans son zèle évident de gagner des centaines de millions de dollars pratiquement à tout prix, SCB a entrepris de falsifier ses documents financiers, (...) fait obstruction à l'action gouvernementale, n'a pas informé le département en temps voulu", entre autres "nombreuses" infraction, y compris pour échapper à des sanctions fédérales.
En particulier, "entre janvier 2001 et jusqu'en 2007, SCB a conspiré avec ses clients iraniens pour faire transiter près de 60.000 paiements différents en dollars par sa filiale new-yorkaise après avoir retiré les informations des messages de virements permettant d'identifier des pays, entités et individus frappés de sanctions".
Parallèlement, le conseiller à la Maison Blanche David Plouffe, qui fut le directeur de campagne de Barack Obama pour l'élection présidentielle de 2008, aurait accepté selon le Washington Post, 100.000 dollars de la filiale d'une entreprise ayant des liens avec l'Iran.
Selon les informations publiées par le quotidien, David Plouffe aurait reçu une rémunération de 100.000 dollars de la part de la filiale de l'entreprise de télécommunication sud-africaine MTN Group, pour deux conférences données en décembre 2010 au Nigéria, un mois avant de rejoindre la Maison Blanche.
MTN Group est surveillée de près par les autorités américaines en raison de sa présence en Iran et en Syrie, a souligné le Washington Post. En 2010, la société avait des relations commerciales avec une entreprise de télécoms contrôlée par l'Etat iranien.