Et des députés bahreinis dinent avec des miliciens de l’ASL
Le serial-killer des partisans du pouvoir et des employés de la fonction publique se poursuit en Syrie. Au matin de ce mardi, des inconnus ont tué un réalisateur syrien Bassam Mouhyeddine Al-Hussein (57 ans) dans sa maison dans la province de Damas. La victime était aussi membre de la fondation générale du cinéma relevant du ministère de la culture. Aucune partie n’a revendiqué cet assassinat imputable néanmoins aux insurgés qui suivent une politique d’élimination contre tous les personnes proches du pouvoir. La semaine passée c’est un animateur de la télévision syrienne Mohamad Saïd qui a été tué et un cameraman a été enlevé. Son sort demeure inconnu.
Des députés bahreïnis wahhabites chez l’ASL
Les sites des réseaux sociaux ont publié les images d’une rencontre avec des membres de la milice de l’Armée syrienne libre réunissant des membres wahhabites du parlement bahreïni dont le deuxième vice-président du parlement et membre du parti Assalat, Adel Maawdé, en plus du président du bloc de ce parti Abdel Halim Mourad, et les deux membres de ce parti Mohammad Mohannadi et Fayçal Ghreir. Les quatre hommes portaient les tenues des miliciens syriens.
Sur son compte Twitter, le député Mourad a écrit : « nous avons fait exprès de nous rendre nous-mêmes sur place pour faire parvenir de nos mains l’aide que les gens du Bahreïn ont envoyée pour équiper les moudjahidines nos frères dans l’ASL ». Signalant que le cout d’équipement de chaque combattant varie entre 1000 et 2660$. Mourad a ajouté que son groupe a aussi équipé trois dispensaires.
Terrain
A Alep, l’armée a repoussé une attaque perpétrée par la milice Tawhid de l’ASL qui avait pour contrôler le bâtiment de l’armée populaire dans le quartier Achrafiyyé. Selon le site aleppin Taht-l-mijhar, les miliciens venus à bord de 10 pick-up ont utilisé des obus RPG et des mitrailleuses. Ils ont été contrés par les avions militaires. En revanche, les miliciens ont incendié le poste de la police routière. Selon la correspondante de la télévision Mayadine à Alep, des tirs de feu sporadiques sont entendus de temps à autre dans plusieurs quartiers de la ville, surtout dans la rue Saad Allah Jaberi .
La télévision syrienne a assuré que l’armée syrienne a avorté une tentative d’infiltration via le Liban, de miliciens à Talkalkh, dans la province de Homs, et leur a infligé de lourdes pertes.
Par ailleurs, une vingtaine d'observateurs onusiens ont quitté Alep où ils s'étaient installés depuis la fin de la semaine passée. Leur porte-parole a attribué cette décision à 'la détérioration de situation sécuritaire".
A Hassaqé, les forces de l’ordre ont tué un milicien recherché Ahmad Chbib et saisi une quantité importante d’armements.
A Idleb, des accrochages ont eu lieu dans sa province, au cours desquels selon Syrien Documents 7 civils ont été blessés.
Par ailleurs, la télévision syrienne a diffusé les aveux de deux jordaniens, Mohammad Ibrahim, et Abdel Rahmane Titi qui ont reconnu avoir été recruté par le courant salafiste djihadiste lié à AL-Qaïda pour combattre le pouvoir en Syrie.
Divergences sein du CNS
Les sources d’armements de l’ASL font l’objet de différentes versions parmi les membres du Conseil National Syrien (instance regroupant quelques factions de l’opposition syrienne dont les Frères Musulmans). Alors que Bassma Kodmani avait assuré que l’Arabie saoudite, le Qatar et la Lybie sont les pays qui arment l’ASL, (ce que de nombreux médias assurent) un autre membre du CNS, Ahmad Ramadane est sorti contredire indirectement ces propos. Il a dit « l’armement de l’ASL est fourni par des sources internes que ce soit à travers les butins récoltés durant les batailles, ou en achetant des armements du marché intérieur, ou à travers les dépôts de l’armée syrienne confisqués grâce a la défection de leurs gardiens ». « Le CNS procure son aide de renforts logistiques pour les révolutionnaires via ses propres moyens et grâce a ses relations et ses activités et non à travers des Etats » a dit Ramadane, contredisant les propos de sa collègue. Kodmani avait été la semaine passée destituée du bureau exécutif du CNS, en raison de l’opposition acharnée du cheikh Araour, figure célèbre de l’insurrection syrienne.
Version AFP-OSDH
((Le centre d'Alep, la métropole du nord de la Syrie, était le théâtre mardi de violents accrochages entre les rebelles et l'armée qui bombardait l'est de la ville, enjeu crucial du conflit, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ces violences qui ont fait 51 morts mardi -- 30 civils, 13 soldats et huit rebelles--, surviennent au lendemain de la mort de 265 personnes, selon l'OSDH, qui tire ses bilans d'un réseau de militants et de témoins à travers la Syrie.
L'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) a attaqué entre 05H30 (02H30 GMT) et 09H00 (06H00 GMT) le quartier général de l'Armée populaire, qui regroupe des supplétifs de l'armée, dans le quartier kurde d'Achrafiyé (nord-ouest) où étaient retranché entre 300 et 400 membres de l'armée, des forces de sécurité et des miliciens pro-régime, selon l'OSDH.
L'interventon des hélicoptères a fait reculer les assaillants qui ont attaqué ensuite l'institut médico-légal, à proximité.
De violents combats ont eu lieu et les rebelles ont dû à nouveau se replier vers Achrafiyé, sous contrôle des miliciens kurdes de la branche syrienne du PKK, mouvement séparatiste kurde en Turquie.
"Ils ont laissé les rebelles passer mais leur ont interdit de rester dans leur quartier pour ne pas être bombardés par le régime", a ajouté l'OSDH.
Selon son chef, Rami Abdel Rahmane, les hélicoptères et l'artillerie bombardent avec une violence extrême les quartiers rebelles Salaheddine et Soukkari (ouest et sud-ouest) ainsi que Sakhour et Chaar (est).
"Cela semble préparer une offensive terrestre", a-t-il dit.
Une source de sécurité à Damas a affirmé à l'AFP que les frappes aériennes contre des positions rebelles dans l'ouest poussaient les insurgés à migrer vers le centre et l'est pour se protéger.
Mardi, des accrochages se déroulaient dans le centre d'Alep, dans les quartiers d'Antakia, d'Aziziya, de Bab Jénine, de Sabat Bahrat, et près du palais de justice à l'ouest, a précisé l'OSDH.
Lundi, 46 personnes avaient trouvé la mort à Alep, théâtre d'affrontements depuis le 20 juillet, où l'armée a achevé dimanche l'envoi d'importants renforts et est désormais prête pour la bataille "décisive", selon une source de sécurité.
D'après un responsable de la sécurité, au moins 20.000 militaires s'y trouvent et les rebelles comptent pour leur part entre 6.000 et 8.000 hommes, selon le journal al-Watan, proche du pouvoir.))