Un groupe avait rompu le jeûune quelques minutes avant l’heure officielle!
Une bagarre a opposé lundi soir deux groupes de la mouvance salafiste, certains faisant même usage de gaz lacrymogène et d'armes blanches dans une mosquée à Béja, dans le nord-ouest de la Tunisie, a rapporté mardi l'agence officielle TAP.
Les membres d'un courant salafiste ont rompu le jeûne du ramadan quelques minutes avant l'heure officielle dans la mosquée Al-Hidaya de Béja, suscitant la colère d'un groupe intégriste djihadiste, explique la TAP, qui cite des témoins des faits.
Les deux groupes ont alors commencé à s'invectiver, une altercation qui a dégénéré en bagarre certains usant de gaz lacrymogène et d'armes blanches, selon la même source, qui ne précise pas s'il y a eu des blessés.
Les affrontements entre salafistes sont peu courants en Tunisie. En revanche, ces derniers s'en sont déjà pris à plusieurs reprises à des laïcs ou à des islamistes jugés trop libéraux.
Ainsi, un membre fondateur du parti islamiste Ennahda au pouvoir, Abdelfattah Mourou, a été violemment agressé et légèrement blessé à la tête dans la nuit de dimanche à lundi par un militant islamiste radical.
La mouvance salafiste se partage entre les piétistes, qui ne se mêlent pas de politique, les politiques et les djihadistes, pour qui la violence est légitime pour imposer la religion. Selon des experts, les salafistes et leurs sympathisants seraient une dizaine de milliers en Tunisie.
Ils sont à l'origine de plusieurs coups d'éclats violents ces derniers mois, de nombreux représentants de la société civile tunisienne craignant une montée en puissance de ces mouvances et accusant le gouvernement dominé par Ennahda de manquer de fermeté à leur égard.