Pour Joumblatt, si les forces du 8 Mars remportent les élections, il n’y aura plus de place à la diversité et à un Liban indépendant de l’alliance irano-syrienne.
Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, n’a pas surpris les Libanais par ses positions inconstants.
Il a estimé samedi que l’obscure équation peuple-armée-résistance ne peut se poursuivre aux dépens de l'Etat, de l'armée, de la sécurité et de l'économie.
Joumblatt a dit soutenir la libération des fermes de Chebaa, tout en rejetant "la mentalité de la libération qui sert des intérêts non-libanais."
Le chef du PSP avait réclamé il y a quelques jours l’adoption d’une stratégie de défense qui prendrait uniquement en considération les intérêts du Liban et non pas la défense du détroit d’Ormuz ou de n’importe quelle autre région", selon ses propres termes.
Si les 14 Mars gagnent…
S’agissant de la nouvelle loi électorale adoptée par le gouvernement, Joumblatt a prétendu qu’"il n'y aurait pas de place à la diversité et à un Liban indépendant de l'alliance irano-syrienne si les forces du 8 Mars remportent les élections. Il n'y aurait pas de place à une justice, armée et président indépendants, si l'autre camp sort victorieux".
En revanche, a estimé Joumblatt, "si le PSP gagne avec les composantes du 14 Mars et des indépendants, il restera l’espoir du pluralisme, du dialogue, du refus de l’élimination de l’autre au sein d’un État uni ; l’espoir en la présence d’un chef d’État indépendant, d’une armée indépendante, d’une justice indépendante. Il y aura un minimum de tranquillité d’esprit à l’ombre d’un État rendu fort après l’absorption (des armes du Hezbollah) et d’un gouvernement d’union nationale ".
Armement qualitatif de l’ASL
Abordant la situation en Syrie, Walid Joumblatt a renouvelé son appel à permettre un armement qualitatif de l’Armée syrienne libre, notamment en missiles sol-air et en roquettes antichars.
Et de lancer : « La barbarie du régime (syrien) face aux hommes et à la pierre, face à l’homme syrien et à la civilisation unique de Syrie a dépassé toutes les limites de l’imagination. Mais le peuple syrien a résisté, il résiste encore et continuera de résister. Il ira d’épopée en épopée et de confrontation en confrontation avec ce régime de la mort soutenu par le dragon chinois, l’ours russe et Cyrus le Perse ».
S’agissant des répercussions au Liban des événements en Syrie, M. Joumblatt a rendu un hommage appuyé au président Sleiman pour « son action répétée destinée à contrer des parties politiques ou des services de sécurité déterminés à remettre des militants syriens au régime, ce qui équivaut à signer leur arrêt de mort ».