Le président Sarkozy annonce le début d’une action militaire internationale parrainée par la France
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé samedi le début d'une action militaire menée par Paris contre la Libye, en accord avec Londres, Washington et des partenaires arabes qu'il venait de réunir à Paris, alors que la bataille faisait rage dans le bastion anti-Kadhafi de Benghazi.
"En accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D'ores et déjà nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville", a déclaré Nicolas Sarkozy, à l'issue d'un sommet extraordinaire d'environ deux heures avec une vingtaine de dirigeants internationaux.
"D'ores et déjà, d'autres avions, français, sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés", a-t-il ajouté. Selon des sources militaires, ce sont des avions de chasse Rafale qui survolaient la Libye.
Dans un nouvel appel au colonel Mouammar Kadhafi, le président français a dit qu'il était "encore temps" pour lui d'"éviter le pire", à condition de respecter "sans délai et sans réserve" toutes les exigences de la communauté internationale.
Ce sommet intervenait 48 heures après le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force pour protéger les civils de l'offensive du régime contre les rebelles.
A souligner que c’est Paris qui assure "le leadership" de l'intervention militaire, selon le Premier ministre belge Yves Leterme.
La France dispose d'une centaine de Rafale et Mirage 2000, en plus d'avions de surveillance Awacs. Un porte-hélicoptères de type Mistral était de plus récemment sur zone. Les bases aériennes de Solenzara, en Corse, et de N'Djamena, au Tchad, sont en alerte et pourraient servir de point de ralliement. Le porte-avions Charles de Gaulle, actuellement à Toulon, pourrait être rapproché des côtes libyennes.
Cela dit, le Qatar et plusieurs pays européens, dont la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège, ont confirmé lors du sommet leur volonté de participer aux opérations militaires, en fournissant des avions, ignorant les mises en garde du régime de Kadhafi.
Par ailleurs, l'Italie offre "pour le moment" ses bases militaires en vue de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, mais n'exclut pas une participation plus importante dans un second temps, a déclaré à Paris Silvio Berlusconi, cité par l'agence Ansa.
"L'Italie, pour le moment, met à disposition les bases et, à travers notre participation à la coordination des opérations, on pourra demander une participation de nos moyens", a déclaré le chef du gouvernement italien au cours d'une conférence de presse à l'ambassade d'Italie à Paris à l'issue du sommet convoqué à l'Elysée sur la Libye.
"En ce qui concerne le moment auquel l'Italie pourrait participer directement aux opération militaires, nous avons encore l'espérance, au vu des prises de positions non seulement en Occident mais aussi dans le monde arabe, que le régime libyen puisse revenir sur ses positions", a-t-il ajouté.
La coordination des opérations "sera probablement effectuée depuis la base de l'Otan à Naples", a-t-il assuré.
Côté britannique, le Premier ministre David Cameron a annoncé le déploiement d'avions de combat Tornado et Eurofighter (Typhoon en anglais) vers des bases proches de la Libye. Il pourrait s'agir de Chypre, où étaient récemment stationnés trois avions radar Awacs. Londres dispose également de bases à Malte mais La Valette a refusé qu'elles servent aux opérations.
Le Royaume-Uni dispose également d'avions Sentinel, Nimrod et Awacs, précieux pour la reconnaissance et la surveillance. Deux frégates britanniques sont actuellement en Méditerranée, le Westminster et le Cumberland.
Enfin, le président américain Barack Obama, a affirmé que sa coalition est prête à agir", a affirmé sans préciser le degré de la participation des Etats-Unis. Sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, présente à Paris a promis des "capacités uniques".
Dans ce contexte, des F-15 et F-16 américains sont déjà déployés sur la base de Sigonella (Sicile). Sur le plan naval, le porte-hélicoptères Bataan et deux navires de soutien doivent être dépêchés à partir de mercredi vers la Méditerranée pour relever d'autres navires.
Les Etats-Unis disposent également de deux destroyers lance-missiles en Méditerranée orientale, le Barry et le Stout. Tous deux sont équipés de missiles de croisière Tomahawk.