Loyalistes égorgés, journalistes enlevés et exécutés, policiers jetés par les toits... L’insurrection ne sait quoi inventer pour martyriser ses opposants!
Ils auraient pu le tuer, tout bonnement, d’une balle dans la tête, puis le trainer dans les rues comme ils l’ont fait fréquemment, sous les yeux des gens. Ils auraient pu aussi le mitrailler comme ils ont fait avec les membres du clan Berri, lorsqu’ils ont ouvert le feu contre eux, durant de longues minutes. Mais non, cette fois-ci, les miliciens ont choisi d’égorger leur victime puis de le décapiter. « Un chabbiha » selon leurs dires. Après avoir murmuré un « bismillah ». Sans manquer bien entendu de médiatiser leur acte, via une vidéo amateur sur You Tube. Le crime odieux a eu lieu dans une région d’Alep, signale Syrian Documents. (Attention, les images sont très dures)
Même constat pour les membres des forces de sécurité qui gardaient le bâtiment de la poste dans la région de Bab, également dans la province d’Alep. Les miliciens auraient pu se contenter de les tuer. Mais non. Après avoir rassemblé des gens, ils sont montés sur le toit de l’immeuble et les ont jetés l’un après l’autre, alors que les spectateurs, comme hypnotisés prenaient en photos les victimes. Par la suite, les images étaient diffusées sur la toile. ( Les images sont moins horribles que les précédentes)
Cette scène rappelle ce qui s’était passé dans la localité de Douma proche de la capitale avant d’être nettoyé. La victime était ce jour-là un civil connu pour ses positions hostiles à l’insurrection. Les insurgés ont quant à eux dit qu’il était un informateur. En somme, il a été jeté vivant de la fenêtre de sa maison, sous les yeux de sa famille et de ses voisins. Les images de l’assassinat ont été directement diffusées sur la toile.
Les images du chef de la tribu des Berri, Zéno et de ses trois fils, torturés et humiliés avant d’être mitraillés dans une frénésie sadique sont encore toutes fraiches.
Traumatiser pour changer les positions
Ce genre de pratiques sadomasochistes soigneusement médiatisées sur la toile par leurs auteurs sont loin d'être l’effet naturel d’une insurrection en ébullition aux pratiques de vengeance incontrôlables. En perpétuelles progressions, il parait fortement qu’elles sont dictées par une stratégie sciemment développée : celle de produire un traumatisme chez la population surtout chez ceux qui soutiennent le pouvoir dans le but de changer leur position. Cette politique de la terreur à coup de liquidations odieuses et de tortures médiatisées, est pratiquée par les insurgés dès qu’ils se sont rendu compte que leur « révolution » n’est pas populaire et que la majeure partie de la population soutient le pouvoir.
Toujours des liquidations de journalistes
Entre temps, les liquidations de journalistes aussi se poursuivent. Dimanche ont eu lieu les obsèques d’un directeur d’information de la télévision syrienne, Ali Abbas, qui a été abattu à domicile samedi, dans la région Jdeit Artouze, dans la province de Damas.
De même, ont été publiees sur la toile les images de l’équipe de la télévision Ikhbariyya de la correspondante Yara Saleh kidnappé vendredi dans la même région. y apparaissent Yarra voilée, ainsi que le cameraman et le chauffeur. Alors que l’assistant du cameraman Hatem Abou Yahia, originaire de Souwayda, dans le Golan, y est absent. La télévision syrienne en a conclu qu’il a été exécuté. Dans la vidéo, le ravisseur dit qu’il a été tué dans un pilonnage de l’armée régulière dans la ville de Tall dans la province de Damas et dit négocier avec les autorités syriennes via un médiateur se trouvant à Riad en Arabie saoudite en vue de les libérer.
Version AFP-OSDH
((Des vidéos particulièrement horribles montrant des rebelles syriens jetant des corps du toit d'un bâtiment ou égorgeant sauvagement un homme ont circulé lundi sur internet et suscité l'indignation des ONG des droits de l'Homme et de militants.
Ces trois vidéos postées sur Youtube, qui n'ont pu être ni authentifiées ni datées et qui semblent avoir été tournées dans la région septentrionale d'Alep, montrent aussi un homme assassiné froidement.
Régime et rebelles qui s'opposent depuis 17 mois en Syrie sont accusés de violations des droits de l'Homme et de meurtres.
Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane a indiqué que si ces vidéos étaient authentifiées, il condamnait fermement ces "atrocités".
L'un des documents montre une foule hurlant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) en se rassemblant autour de plusieurs corps gisant sur la chaussée avant que trois autres victimes ne soient jetées du toit d'un bâtiment.
"Ce sont les 'héros d'al-Bab' qui sont dans le bâtiment de la poste" assure le vidéaste et lorsque le premier corps est jeté, la foule crie "c'est un chabbih" (un milicien pro-gouvernemental).
Les faits se déroulent dans la ville d'al-Bab, au nord d'Alep, près de la frontière avec la Turquie, mais il n'a pas été possible d'obtenir la date de cette scène atroce.
Dans une autre vidéo amateur, un homme, les yeux bandées et les mains liées dans le dos, essaie de résister alors qu'un groupe le force à s'allonger sur la chaussée.
Les combattants lui crient "Assieds-toi" et l'un d'eux crie: "Je préfère qu'on le tue par balle" mais un autre lui rétorque: "Non, tais-toi".
Alors que des gens crient aussi "Allah Akbar", un homme apparaît avec un petit couteau, l'égorge et son sang se répand sur la chaussée. "C'est le sort de tous les chabbiha et ceux qui soutiennent Bachar (al-Assad)", assure le cameraman.
Ce dernier ajoute "Hamdoulillah" (louange à Dieu) et demande à l'égorgeur de s'arrêter ce qu'il ne fait pas. "O Bachar, c'est le sort de ton armée et de tes chabbiha", ajoute le caméraman.
Dans le troisième clip, tourné à Azaz dans la province d'Alep, un homme portant une barbe est sorti d'une voiture avec les mains attachées derrière le dos et jeté à terre.
Un homme tire sur lui avec un pistolet et un autre l'achève avec un fusil mitrailleur. Ils tirent sur lui à plusieurs reprises et la victime meurt face au sol.
"Si cette vidéo est authentifiée, ces atrocités portent atteinte à la révolution. Cela bénéficie au régime et aux ennemis de la révolution à l'intérieur et à l'exterieur" de la Syrie, a souligné à l'AFP M. Abdel Rahmane.))
Terrain
A Alep, citant les sources de l'OSDH, l'AFP a signalé que l'armée syrienne est entrée lundi dans un second quartier tenu par les miliciens dans l'ouest d'Alep, celui de Seif ed-Dawlé, avec des chars, et des affrontements se déroulent avec les rebelles et ce cinq jours après l'offensive de l'armée sur le fief rebelle de Salaheddine. la chaine de television mayadine a signalé pour sa part que les miliciens ont tenté pour la énième fois de s'emparer du batiment de la radio-télévision, mais en vain. Des dizaines de miliciens ont été tués selon la chaine Al-Alam. Le site Arab Press quant à lui assure que l'ASL a effectué un repli tactique du quartier Sukkari.
Les sources médiatiques syriennes ont aussi affirmé pour le site que l’armée régulière contrôle depuis dimanche la totalité du quartier Machad situé aux confins de la ville. Elle avait pilonné dimanche un point de rassemblement des miliciens dans l’école Saoura dans la région Bazzaa, aux confins d’Alep. Les habitants de la localité Saffira ont appelé l’armée après avoir tenté d’expulser les miliciens qui voulaient s’y installer. Des accrochages ont alors eu lieu au cours desquels, des miliciens ont été tués et 5 de leur véhicules à mitrailleuses détruits.
Dans la province de Damas, et plus particulièrement à Jdeidet Artouze, où les miliciens sèment toujours la terreur, 10 cadavres mutilés et les mains liés au dos ont été retrouvés ce lundi. Quatre d’entre eux n’ont pas été identifiés.
Dans la capitale syrienne, les forces de l’ordre étaient parvenues samedi à liquider un chef de la milice d’al-Qaida « Jabhat-Nusrat » Wael Mohammad Majdalawi. C’est l’agence Sana qui donné cette information sans plus de détails.
Dimanche, informés par les habitants des vieux quartiers de Damas, les forces gouvernementales ont trouvé un tunnel reliant plusieurs de ses maisons entre Bab Sreijé et Bab Jabiyé. Des miliciens y ont été arrêtés et de grande quantité d’armements et de munitions ont été perquisitionnées, dont des bombes israéliennes, des jumelles de vision nocturne, et des appareils de communication satellitaires. Des cartes sur lesquelles étaient désignées les cibles de prochaines attaques ont aussi été retrouvées.
Lourdes pertes à Homs
A Homs, les sources de l’insurrection parlent ce lundi d’un pilonnage intensif contre le quartier Jouret-Chiah.
Dimanche, des accrochages dans le quartier Chammas de la ville se soldés par la mort d’une cinquantaine de miliciens. En fin de journée, l’armée régulière a déclaré avoir nettoyé le quartier qui se trouve aux abords du quartier Bâb Amro et constitue l’une des entrées de la ville a été libéré. Des activistes sur le terrain ont rapporté pour Syrian Documents que des miliciens ont ouvert le feu contre un bus qui sortait du quartier tuant trois enfants, et blessant 8 adultes ont des femmes. La milice de l’ASL a dû subir d’autres revers douloureux dans la province de Homs. Elle a perdu trois voitures équipées de mitrailleuses Dochka dans le quartier Hamidiyyé, et deux de ses repères et dépôts d’armements y ont été découverts et détruits, alors que 10 de ses combattants ont péri dans une embuscade a proximité de la localité de Kseir et 26 autres qui ont été arrêtés à Talbissé. Dimanche matin, 7 soldats syriens ont été blessés dans des accrochages violents dans les vieux quartiers de Homs.
A Idleb, les cadavres de deux éléments des forces de l’ordre ont été retrouvés, après une attaque perpétrée contre leur poste. Alors que les forces de l’ordre ont perquisitionné dans la ville d’Ariha 4 ateliers pour la confection des charges explosives, ainsi que trois dispensaires. Elles ont également démantelé une quarantaine de charges entre 200 et 400 Kg chacune et confisqué de grandes quantités d’armes.
Dans l'est de la Syrie, un avion de combat de l'armée syrienne s'est écrasé lundi matin dans l'est de la Syrie, lors d'un entraînement, a affirmé l'agence officielle Sana.
"Un avion de combat a subi une panne technique lors d'un entraînement de routine sur la région est. La subite panne technique a paralysé les instruments de navigation et a rendu impossible la poursuite du vol, ce qui a conduit le pilote à s'éjecter avec son siège. Les recherches se poursuivent pour le retrouver", a affirmé l'agence citant une source militaire.
Selon l'AFP, une vidéo amateur mise en ligne par des militants sur Youtube avec un logo "la jeunesse révolutionnaire du pays de l'Euphrate" montre un appareil apparemment touché avec le bruit de tirs nourris.
Une boule de feu s'échappe de l'avion, suivie par une traînée de fumée grise. L'avion continue à voler mais il semble que la queue de l'appareil a été touchée.
Si l'avion a été touché par des tirs de la rébellion, ce serait la première fois que les rebelles réussissent à abattre un avion et pourrait signifier qu'ils disposent désormais de missiles sol-air.
Défection du représentant syrien au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU
Le diplomate représentant la Syrie au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève a fait défection et a rejoint l'opposition, estimant ne plus être en mesure dans cette fonction d'aider le peuple syrien.
"Tout simplement quand j'ai senti que je ne pouvais plus continuer à aider le peuple syrien, je me devais d'avancer", a déclaré Danny Al-Baaj dans un entretien téléphonique lundi avec l'AFP à Genève.
"Quand j'étais impliqué dans des négociations sur la Syrie, ma préoccupation était de protéger le peuple syrien pas le gouvernement", a-t-il précisé.
Il a ajouté qu'il était depuis un certain temps en contact avec le Forum démocratique syrien, un groupe de l'opposition basé à Paris. Il était en poste à Genève depuis deux ans.
Cette annonce, faite d'abord vendredi via un site de l'opposition, intervient avant la diffusion mercredi d'un nouveau rapport sur la situation des Droits de l'Homme en Syrie, commandé par le Conseil à une commission d'enquête indépendante.
M. Al Baaj espère qu'un consensus finira par se dégager sur la Syrie au Conseil à condition que "certains pays renoncent à leur propre agenda afin d'aider le peuple syrien".