La purge du milieu militaire egyptien n’est pas de bonne augure du tout pour l’entité sioniste, déplore la presse israélienne.
Décidemment la venue du tout nouveau président égyptien n’a de cesse de faire parler d’elle.
Et la décision de Mohamed Morsi de faire le ménage dans ses responsables militaire n’est pas vue d’un très bon œil par l’entité sioniste.
Là-bas, responsables politiques et éditorialistes craignant les conséquences militaires et politiques de ce séisme.
« Il est prématuré de faire des évaluations car tout est en devenir en Egypte, mais nous suivons de très près et avec quelque inquiétude ce qui s'y passe », a affirmé un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.
La coopération militaire est plus nécessaire que jamais pour rétablir l'ordre à la frontière et dans le Sinaï. La nouvelle hiérarchie militaire égyptienne le sait mais la question est de savoir ce que veulent les dirigeants égyptiens, a-t-il souligné.
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Selon lui, cette question est sans réponse, car le nouveau gouvernement égyptien refuse tout contact avec "Israël". C'est inquiétant car l'absence de canaux de discussions pourrait avoir un impact très négatif dans le volet palestinien, où l'Egypte a toujours joué un rôle primordial.
Pour Alex Fishman, expert des questions de défense du quotidien Yédiot Aharonot à gros tirage, la nouvelle donne en Egypte est un séisme, dangereux pour Israël, tandis que le quotidien populaire Maariv y voit une purge qui n'est pas de bon augure pour Israël.
Pourtant il souligne que le nouveau ministre égyptien de la Défense, Abdel Fattah el-Sissi, est très familier des responsables israéliens de la sécurité, notamment de son homologue Ehud Barak et de Yitzhak Molcho, émissaire spécial du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Mais selon ces mêmes commentateurs, M. Sissi était considéré par ses interlocuteurs israéliens comme très critique et froid envers "Israël".
Le Chef de l'opposition et dirigeant du parti centriste Kadima, Shaoul Mofaz, visiblement pas très rassuré non plus, fait l’appel au Mea Culpa au président egyptien et n’hesite pas à lui chanter des louanges : C’ « est un homme rationnel et il sait qu'Israël et l'Egypte ont intérêt à coopérer dans le Sinaï (...) Israël peut aider l'armée égyptienne », a-t-il ajouté.
Egalement sur la radio, Shimon Shamir, ex-ambassadeur israélien au Caire, a jugé que M. Morsi est issu des Frères musulmans et, foncièrement, il ne peut pas admettre la légitimité d'Israël, même si pragmatiquement il doit s'en accommoder.
Pour Oded Granot, expert des questions arabes de Maariv, le problème principal dans les relations israélo-égyptiennes à l'ère Morsi demeure le refus de l'Egypte de nouer des liens politiques avec « Israël », hormis dans le domaine de la coopération militaire.
Le Pentagone espère
Aux Etats Unis, l’inquiétude est aussi de mise. Cette déclaration du Pentagone selon laquelle il compte poursuivre un "partenariat" étroit avec l'armée égyptienne, n’est pas anodine.
George Little, son porte-parole déclarait au lendemain du renvoi du puissant chef de l'armée et ministre de la Défense égyptien, le maréchal Hussein Tantaoui qu’ils s’attendaient aux changements au sein de la hiérarchie militaire et qu’une nouvelle équipe soit nommée.
Et de continuer : "Les Etats-Unis, et le département de la Défense en particulier, ont hâte de poursuivre une relation très étroite avec le CSFA", le Conseil suprême des forces armées, a-t-il ajouté.
"Nous connaissons le nouveau ministre de la Défense, il vient des rangs du CSFA et nous pensons que nous pourrons poursuivre le partenariat fort que nous avons avec l'Egypte", continue t-il d’affirmer.
Ouverture du terminal de Rafah
Pendant ce temps, on apprend que l'Egypte a décidé de rouvrir mardi dans les deux sens le terminal de Rafah, à sa frontière avec la bande de Gaza, qu'elle avait fermé à la suite de l'attaque meurtrière perpétrée dans le Sinaï le 5 août, a rapporté lundi l'agence officielle Mena.
Un responsable palestinien a toutefois dit que seuls les cas "humanitaires" seraient autorisés à se rendre en Egypte, et pendant trois jours.
"Les Egyptiens nous ont officiellement informés qu'ils ouvriraient le terminal dans les deux sens à partir de mardi matin pour trois jours, pour les cas humanitaires seulement", a dit dans un communiqué Ayoub Abou Chaar, le chef de la police du côté palestinien du terminal.
Les autorités égyptiennes n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour plus de détails.