Pékin accuse l’Occident d’entraver la solution, Moscou tient à l’accord de Genève et Téhéran assure que la Syrie est une ligne rouge
Le site Arabs Press a assuré que le chef du Conseil militaire de la milice de l’Armée syrienne libre Kassem Ezzeddine a fait défection.
Dissident de l’armée régulière,cet ancien colonel a indiqué dans un communiqué avoir sous ses ordres dans la région de Homs 16 milles miliciens . Selon le site, cette décision est prise sous l’effet des défaites cuisantes infligées aux milices dans cette région.
En parallèle le rédacteur en chef du quotidien arabophone londonien AlQuds Al-Arabi Abdel Bari Atwane a assuré dans son éditorial de ce mercredi que le Conseil national syrien (CNS) est en train d’agoniser, signalant que les puissances occidentales qui l’avaient accrédité se démarque de lui et s’approchent de plus en plus des forces qui se trouvent sur le terrain, dont l’ASL. De plus constate Atwane, ce sont de plus en plus les forces islamistes djihadistes qui sont en train de prendre l’initiative sur le terrain.
Le Guardian aussi semble adopter cette version des faits assurant que les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France n’ont plus confiance en le CNS, rapportant qu’un envoyé britannique s’est rendu la semaine passée à Istanbul pour y rencontrer un éminent représentant politique de l’ASL et lui faire part que le respect des minorités est une condition préalable à toute collaboration future.
Un expert financier syrien lié à la rébellion a estimé pour le Guardian que l’ASL restera divisé tant qu’il dépend de plusieurs sources non coordonnées. Selon le journal britannique, à la foi de diplomates occidentaux, un cheikh koweitien jour un rôle important pour dépêcher les fonds des dons collectés dans les pays du Golfe aux groupes salafistes extrémistes.
Pékin: l'Occident entrave le compromis politique
A Pékin, le journal officiel du parti communiste « Le peuple » a accusé les puissances occidentales d’œuvrer pour entraver un compromis politique de la crise syrienne au Conseil de sécurité. « Les pays occidentaux n’ont jamais renoncé à leur but de renverser le régime en Syrie et ont consolidé d’une façon continue leur soutien aux forces hostiles au gouvernement », a écrit le journal dans son numéro par ce mercredi. Le journal a également imputé à ces pays la responsabilité de l’échec de la mission de l’envoyé des Nations Unies et de la Ligue arabe Kofi Annan. Cette position survient au lendemain de la visite de la conseillère du président syrien Boussayna Chaabane à Pékin.
Moscou: la plan de Genève surtout
Pour sa part, Moscou a appelé l'Occident à ne pas "saboter" l'accord de Genève sur la Syrie
"Nous sommes convaincus qu'il ne faut pas saboter ce qui a été fait à Genève", a déclaré Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov aux journalistes, au cours d'une visite au Bélarus. "Nous allons demander dans les prochains jours à nos partenaires (occidentaux) une réponse claire, s'ils soutiennent ce qu'ils ont signé à Genève. Si oui, pourquoi ne prennent-ils pas de mesures pour le mettre en œuvre", a-t-il ajouté.
"Il faut que tous les acteurs extérieurs fassent pression sur toutes les parties syriennes et arrêtent d'inciter l'opposition à poursuivre la lutte armée", a poursuivi M. Lavrov.
Son plan en six points étant resté lettre morte, la Russie avait aussi soutenu un accord sur les principes d'une transition en Syrie, adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par M. Annan. Ce texte ne contient aucun appel à M. Assad à renoncer au pouvoir.
Téhéran: la Syrie, une ligne rouge pour la résistance
A Téhéran, l'Etat-major iranien a assuré que "la Syrie est une ligne rouge pour la résistance et signalé que les indices sur le terrain montrent le regime et le peuple sont en train de vaincre en Syrie. " le sujet syrien revêt une grande importance, il constitue une ligne rouge pour la résistance, raison pour laquelle toute négociation le concernant devrait prendre en considération les intérêts de la résistance et du peuple syrien qui est victime d'une offensive agressive de la part des terroristes et de gouvernements arrogants et des agents des Occidentaux", a dit le générla Massoud Jazaïri qui est le directeur-adjoint du bureau médiatique de l'Etat-major iranien. Selon Jazaïri, "la guerre psychologique menée contre la Syrie par l'Occident avec la collaboration de leur alliés régressistes et certains pays voisins de la Syrie qui s'attellent a vouloir montrer qu'ils sont les vainqueurs de cette guerre, alors que les indices et les témoignages montrent que c'est le régime et le peuple syriens qui sont en train de l'emporter".
Destruction du siège de commandement de l'ASL
Sur le terrain, les forces gouvernementales ont détruit le siège de commandement des milices armées dans la localité Tell dans la province de Damas. Selon Arab Press plusieurs miliciens ont été tués dont leur chef Maher Ismail connu sous le pseudonyme Khattab. Dans un communiqué, le CNS a annoncé cette région assiégée par l’armée régulière de « région sinistrée » demandant aux Syriens de « lui venir en aide par tous les moyens disponibles », pour briser le siège dont elle fait l’objet.
Alors qu’à Damas, une explosion a eu lieu à 8 heures du matin, heure locale, dans le parking du bâtiment de l’ancien quartier général situé dans le quartier Abou Remmaneh à proximité du siège de l’Union générale des syndicats de travail et de l’hôtel Méridien. Il y a eu 5 blessés selon les sources officielles. Alors que les sources de la rébellion disent que l’explosion a été perpétrée dans le quartier général de l’état-major syrien et plus de 150 personnes ont été tués ou blessés. Selon le site Syrian Politics le lieu de l’explosion se trouve à près de 2-3 km du quartier général de l’Etat-major. Et de signaler que l’engin explosif a été déposé sur un camion-citerne de fuel dans ce parking.
Version AFP
((Un attentat à l'explosif dans un parking de l'état-major de l'armée syrienne à Damas, revendiqué par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), a fait cinq blessés, selon un militaire sur place.
L'aire de stationnement se trouve en face de l'hôtel Dama Rose, où sont logés les observateurs de l'ONU, qui sont tous sains et saufs.
"Nous remercions Dieu qu'aucun d'entre eux n'ait subi le moindre préjudice tout au long de leur présence en Syrie", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad en ajoutant devant la presse: "Nous réaffirmons que nous ferons tout notre possible pour assurer la protection de l'équipe et lui permettre d'accomplir au mieux sa mission".
Selon la journaliste de l'AFP qui s'est rendue place, la bombe était placée à l'arrière d'un camion-citerne, dont la cuve est éventrée. Plusieurs véhicules militaires ont été calcinés ainsi que les murs de l'immeuble mitoyen du Syndicat des ouvriers. Plusieurs fenêtres ont également été brisées.
"Des recrues faisaient leurs exercices physiques et recevaient leurs instructions, comme chaque jour, lorsqu'à 08H00 (05H00 GMT) il y a eu une énorme explosion et une boule de feu", a raconté à l'AFP un officier.
"Des militaires ont été projetés au sol par le souffle. Deux ont été brûlés, un troisième a été touché par un éclat de fer de la citerne, et deux autres jeunes ont été légèrement atteints", a-t-il ajouté.
Des pompiers sont arrivés immédiatement sur les lieux pour éteindre l'incendie.
Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont revendiqué l'attentat qui visait selon eux une réunion de militaires dans un bureau de l'état-major à Damas, a affirmé à l'AFP le commandant Maher al-Nouaïmi, chef du bureau de coordination du commandement de l'ASL en Syrie.
"L'opération de l'ASL contre un bureau de l'état-major général a été planifiée par des experts pour que deux explosions aient lieu à 08H05 (05H05 GMT mercredi) durant la réunion d'officiers et sous-officiers de l'armée et des chabbiha (miliciens pro-régime) où sont décidées les opérations du jour à Damas", a-t-il dit.
Selon lui, il y a sur place un dépôt de carburant, de munitions et d'armes qui approvisionnent les unités de la capitale.
"Cette opération vise à remonter le moral de l'ASL et à dire à Bachar al-Assad et à son commandement que nous pouvons mener des opérations bien étudiées car nous connaissons ce qui se passe dans leurs rangs", a-t-il ajouté.
"Je ne sais pas combien il y a eu de morts mais 150 personnes participaient à cette réunion, dont 10 officiers en charge de réprimer les manifestations à Damas", a-t-il souligné.
Un militaire sur place a affirmé à l'AFP qu'une seule explosion avait eu lieu.
Le 18 juillet, un attentat revendiqué par les rebelles avait visé une réunion de l'appareil sécuritaire à Damas, tuant quatre hauts responsables du régime, dont le beau-frère du président Bachar al-Assad, Assef Chawkat.))
Ailleurs
A Alep, un engin explosif a explosé a proximité du cinéma Ugarith dans le quartier Aziziyyé, tuant trois civils.
Par ailleurs, le site Syrian Documents a diffusé une vidéo amateur sur des accrochages armés qui ont eu lieu dans le quartier Bab-Nasr à Alep entre les forces régulières et la milice des Tawhid. Or les images ne montrent qu’un seul milicien retranché derrière un barrage ouvrir le feu contre une destination inconnue.
Mais la plus importante information venant de la province d'Alep a été celle du raid contre la localité d'Azzaz où les 11 pèlerins libanais sont séquestrés par une milice de l'ASL. Au début, il a été question de 4 Libanais tués. Mais plus tard, un porte parole de la milice a nié avoir des informations sur le sort des Libanais. Le bilan des victimes du raid est de 20 tués selon l'AFP, et de 30 selon la chaine qatarie AlJazira. Des sources de la rébellion ont dit que le raid est aérien alors que des sources mediatiques ont pour la New TV qu'il a été perpétrée par l'artillerie syrienne. A noter que la localité d'Azzaz est sous l'emprise de l'ASL.
Pour sa part la correspondante de la télévision Mayadine a effectué une tournée dans les quartiers libérés de la ville. Elle a constaté l'ampleur des destructions surtout dans les batiments piégés par les miliiens pour entraver l'avancée de l'armée régulière.
A la frontière avec le Liban, une tentative d’infiltration a été avortée, de nombreux miliciens tués et une douzaine de véhicules ont été détruits à Talkalakh. Mardi, le correspondant de la télévision AlAlam Ahmad Sattouf a été enlevé sur le chemin de retour à sa maison a proximité de la place Tadmor dans la ville de Homs. Les bureaux de cette chaine dans la ville ont également été saccagés et leurs contenus dérobés. Cet enlèvement est le sixième en l’espace de deux semaines contre des journalistes syriens.
A Idleb, les forces gouvernementales ont détruit un repaire de la milice de l'ASL dans la région Salkine, arrêté 8 miliciens et tué un de ses membres.
A Deraa, les miliciens armés ont tué mardi le directeur-adjoint de la santé du gouvernorat de Deraa.