L’Algérie ne s’oppose pas à la suspension de la Syrie de l’OCI.
Le sommet islamique de la Mecque, en Arabie saoudite, a prononcé à la fin de ses travaux tôt jeudi la suspension de la Syrie de l'Organisation de coopération islamique (OCI).
Les participants sont tombés d'accord sur "la nécessité mettre fin immédiatement aux actes de violences en Syrie et de suspendre ce pays de l'OCI", indique le communiqué final du sommet.
Un seul pays parmi les 57 membres de l'OCI, l'Iran, s'est ouvertement opposé à la suspension de la Syrie.
L'Iran, représenté par son président Mahmoud Ahmadinejad et M. Salehi, a rejeté cette décision "injuste", qui "va totalement à l'encontre de la charte de l'organisation".
"Selon nous, la coopération est plus logique" que la suspension, a dit M. Salehi, selon le site internet de la télévision d'Etat iranienne. "Nous devrions rechercher un mécanisme pour sortir les Syriens de la crise, grâce auquel opposition et gouvernement mèneraient des négociations" pour sortir de la crise.
"La Syrie aurait dû être invitée au sommet pour pouvoir se défendre", a en outre déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.
Cependant, l'Algérie a démenti mercredi des informations faisant état de son opposition à la suspension de la Syrie de l’OCI, selon une mise au point du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.
Entre-temps, le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a qualifié en conférence de presse la décision de "message fort adressé par le monde musulman au régime syrien".
"C'est aussi un message adressé à la communauté internationale, disant que le monde musulman soutient une solution pacifique (en Syrie), veut la fin de l'effusion de sang et refuse que ce problème dégénère en conflit confessionnel et déborde" sur la région, a estimé le chef de l'OCI.
Ihsanoglu a en outre souligné que « le scénario d'une intervention militaire étrangère en Syrie ne bénéficie pas du soutien nécessaire au sein des pays musulmans ».
Dans une deuxième déclaration appelée "Pacte de La Mecque", le sommet insiste sur la coopération entre les Etats musulmans, sur la lutte contre les divisions entre musulmans, la promotion d'un "islam modéré", la "lutte contre le terrorisme et la pensée qui y conduit".
Elle qualifie de "crime contre l'humanité" les exactions contre les musulmans de Birmanie, et rappelle son soutien aux Palestiniens.
Le "Pacte de La Mecque" se félicité également de la décision du roi Abdallah d'Arabie saoudite, hôte du sommet, de créer à Ryad un centre pour favoriser le dialogue entre musulmans sunnites et chiites.