Les attaques meurtrières contre les chiites se sont multipliées ces dernières années.
Vingt membres de la minorité chiite ont été sortis de force d'un autocar et exécutés par des inconnus en armes jeudi sur une route du nord du Pakistan, la troisième attaque de ce genre dans cette région depuis six mois, ont annoncé à l'AFP les autorités locales.
Les attaques meurtrières contre les chiites, qui représentent 20% de la population, se sont multipliées ces deux dernières années dans ce pays. Elles sont attribuées à certains groupes armés extrémistes issus de la majorité sunnite et proches d'Al-Qaïda.
Le car, qui transportait des passagers de Rawalpindi (centre), tout près d'Islamabad, à Gilgit, l'une des principales villes du nord, a été arrêté par des hommes armés dans les collines de Babusar, dans le district de Mansehra, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Islamabad.
"Dix à douze hommes portant des uniformes de l'armée ont arrêté le car et forcé certains des passagers à descendre", a déclaré Khalid Omarzai, le chef de l'administration du district. "Après avoir regardé leurs papiers, ils ont ouvert le feu et au moins 20 personnes, toutes chiites, sont mortes selon les premières informations, mais le bilan pourrait être plus lourd", a-t-il ajouté.
Les attaques et affrontements contre les chiites se sont intensifiés cette année dans la région de Gilgit, sur les contreforts de l'Himalaya, une destination touristique populaire dans le pays, peuplée à majorité de chiites.
En février dernier, 18 chiites qui voyageaient également en bus entre Rawalpindi et Gilgit avaient été tués de la même manière dans le district du Kohistan, à quelque 200 km au nord d'Islamabad. Les assaillants avaient là aussi regardé les papiers d'identité des passagers, en recherchant les noms de famille chiites, avant de les abattre.
Début avril, une foule de sunnites avait tué neuf chiites qu'elle avait fait descendre de force d'un bus à Chilas, à 60 km au sud de Gilgit.
Plusieurs attaques meurtrières similaires ont également visé depuis deux ans des chiites dans le sud-ouest du pays, notamment des pèlerins qui se rendaient ou revenaient d'Iran en bus. Certaines de ces attaques ont été revendiquées par le groupe armé interdit du Lashkar-e-Jhangvi, proche des rebelles talibans et d'Al-Qaïda.
Le gouvernement pakistanais est de plus en plus critiqué par les groupes de défense des droits de l'Homme pour son incapacité à contrer l'augmentation des violences contre les chiites , voire pour ses liens troubles avec certains partis extrémistes favorisant selon eux l'impunité de telles attaques.