Et les Américains pensent que les Irakiens ont besoin d’eux
Les violences en Irak ont fait au moins 409 morts et 975 blessés au cours du mois de jeûne musulman du ramadan, selon un décompte effectué par l'AFP sur la base de sources sécuritaires et médicales.
L'Irak a connu deux journées particulièrement sanglantes qui sont venues émailler ce mois sacré.
Le 23 juillet, 113 personnes ont péri et 259 autres ont été blessées lors d'une série d'attaques qui ont touché tout le pays. Et le 16 août, une nouvelle vague d'attaque a fait 82 morts et 270 blessés.
"Les terroristes sont plus enclins à mener (des attentats-suicide) pendant le ramadan car c'est une période de l'année pendant laquelle le martyr et le sacrifice ont une résonance particulière", explique John Drake, spécialiste de la sécurité au sein du groupe AKE.
Si les violences ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent encore très fréquentes en Irak, souvent sur fond de fortes tensions confessionnelles.
Les Américains pensent y revenir
Pour sa part, le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey pense que les Irakiens ont besoin des Américains.
"Je crois qu’ils ont pris conscience d'avoir raté une opportunité de nouer des relations plus normales avec nous", a déclaré, à propos du commandement militaire irakien, le chef de l'état-major interarmes américain à bord d'un avion qui l'emmenait en Afghanistan.
Les forces américaines ont du quitter l'Irak depuis 8 mois après que le gouvernement irakien a refusé d'accorder aux soldats américains les avantages réclamés par l'administration américaine.
Le général Dempsey devait se rendre cette semaine en Irak. Il s'agit de la visite du plus haut responsable américain depuis la fin officielle des opérations américaines dans le pays au début de l'année.
"Je ne suis pas en train de dire que nous allons revenir en Irak. Ils (les responsables irakiens) reconnaissent que leurs capacités nécessitent peut-être un soutien supplémentaire et je pense qu'ils se tournent vers nous pour voir si nous pouvons les y aider", a dit Martin Dempsey.
L'Irak a notamment évoqué des manœuvres militaires conjointes, l'entraînement des officiers irakiens et d'autres champs de "coopération dans la sécurité", a-t-il ajouté.
Entretemps, Washington s'inquiète du rôle de l'Irak dans le contournement des sanctions internationales par l'Iran ou l'aide apportée par Téhéran au régime syrien.
Selon le New York Times, l'Irak aide son voisin iranien à faire passer du pétrole en contrebande et laisse Téhéran participer à des opérations d'échanges de devises vendues aux enchères sous couvert des banques irakiennes.
Le mois dernier, le président américain Barack Obama a accusé la banque irakienne Elaf Islamic Bank d'avoir effectué des transactions de plusieurs dizaines de millions de dollars avec des banques iraniennes soumises à des sanctions pour leurs liens présumés avec le programme nucléaire de Téhéran.
Le général Dempsey n'a pas directement réagi aux informations du New York Times. L'Iran, a-t-il toutefois affirmé, "cherchera à renforcer son influence en Irak" si ses positions reculent en Syrie.