30-11-2024 02:39 AM Jerusalem Timing

Faux semblants & faux durs…

Faux semblants & faux durs…

Lavrov a averti Washington que la Russie et la Chine ne permettraient pas une action unilatérale des Américains et Occidentaux contre la Syrie.

Hollande ET SaydaFrançois Hollande a reçu aujourd’hui une délégation du CNS dirigée par son président Abdel Basset Sayda, tenant à leur donner à chacun l’accolade sur le perron de l’Élysée. Nous ne mentionnons sur ce site ce non événement que pour en souligner le dérisoire diplomatique : 1) le France, dans le dossier syrien, n’est qu’un acteur de seconde et 2) Hollande n’a pas l’intention ni les moyens politiques, militaires ou financiers de faire ce que Sarkozy avait fait en Libye. Fabius a donné la mesure de l’ »effort de guerre » anti-syrien français : des menaces et des insulte à Bachar al-Assad, des téléphones cellulaires à l’ASL et une équipe de médecins militaires aux réfugiés de Jordanie. Gesticulation & jactance, comme « au bon vieux temps » de Sarkozy/Juppé.

On pourrait ajouter que le CNS est en plein déclin et que des grosses légumes comme Hillary Clinton ou William Hague ne cachent même plus qu’il lui cherchent une solution de remplacement : fidèle suiveuse des Anglo-saxons, la France de Hollande/Fabius accuse du retard sur eux, et elle sera probablement la dernière à accorder du crédit à cette coquille de plus en plus vide.

Cow-boys électoraux

Nous évoquerons aussi les déclarations menaçantes de Barack Obama sur la « ligne rouge » que constituerait aux yeux de Washington l’utilisation par Damas d’armes chimiques, prononçant même à ce sujet l’expression magique « intervention militaire« . Là, c’est – relativement – plus important mais tout aussi dérisoire dans les conséquences : pas plus que Hollande, Obama ne peut se permettre la moindre aventure contre un État ayant autant de « répondant » militaire que la Syrie, alors qu’une campagne électorale difficile s’engage : si les États-Unis attaquaient ce pays, non seulement ils le feraient sans l’aval de l’ONU, ce qui ferait désordre et isolerait Washington, mais, à coup sûr, des « boys » mourraient, et à un rythme plus rapide et conséquent qu’en Afghanistan. Si Barack hausse le ton, près d’un mois après les propos du porte-parole de la diplomatie syrienne sur l’éventuelle utilisation défensive par la Syrie de son stock d’armes chimique, c’est pour ne pas laisser à son concurrent républicain Mitt Romney le monopole du bellicisme de type évangélisto-sioniste. Mais c’est bien tout ce que lui autorise, vis-à-vis de la Syrie, sa situation politique intérieure.

Bref Barack menace Bachar pour contenir Mitt, et lui disputer une frange électorale de faucons et de sionistes.

Deux importants dirigeants occidentaux viennent donc, à quelques heures d’intervalle, de faire des effets de manche et de muscles à l’égard de la Syrie. On peut dire que l’un a de plus gros bras que l’autre, mais tous deux resteront les mains dans les poches, nous en faisons le pari. Même le cowboy ne dégainera pas.

 D’ailleurs, pour rester dans la métaphore « westernienne », un avertissement très net est venu de deux « vrais durs » – tough boys -, ce 21 août : à l’issue d’une réunion avec Dai Bingguo, conseiller d’État chinois chargé des affaires diplomatiques, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a averti ce mardi Washington que la Russie et la Chine ne permettraient pas une « action unilatérale » des Américains et Occidentaux contre la Syrie, qui constituerait une violation des lois internationales et de la Charte des Nations-Unies. « Fair warning » comme on dirait au Texas...

 

Source : InfoSyrie