A l’instar de ses alliés américains et israéliens, le gouvernement bahreini a accusé le Hezbollah d’être une soi-disant ‘organisation terroriste’.
Le gouvernement de Bahreïn a dénoncé dimanche comme une soi-disant "ingérence flagrante" les déclarations du chef du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah sur la crise dans ce pays.
"Nous condamnons tous les mensonges racontés par Hassan Nasrallah sur les événements dans le royaume de Bahreïn, qui sont une ingérence flagrante et ne servent que des objectifs étrangers", ont indiqué les Affaires étrangères dans un communiqué, accusant le Hezbollah d'être une "organisation terroriste".
Le ministère a affirmé qu'il rendait "le gouvernement libanais responsable de l'impact de ces allégations fausses qui affecteront sans doute les relations bilatérales".
Les commentaires de Nasrallah "auront également un impact sur les intérêts du Liban à Bahreïn et dans d'autres pays du Golfe", a-t-il averti.
Samedi, Sayed Nasrallah avait exprimé le soutien du Hezbollah aux révoltes populaires en Tunisie, en Egypte, au Bahrein, au Yémen, et en Libye.
"Nous sommes avec vous, nous vous soutenons, nous sommes prêts à venir en aide conformément à vos intérêts, aux nôtres et à nos capacités'", a notamment dit sayed Nasrallah à l'adresse des manifestants dans ces pays.
Bahreïn: le roi annonce la mise en échec d'un complot étranger
Le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a annoncé lundi que Bahreïn avait "mis en échec un complot étranger" qui était fomenté, selon lui, depuis au moins vingt ou trente ans (...) contre les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG)".
"S'il avait réussi, ce complot se serait étendu à l'ensemble des pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Qatar, Oman et Koweït)", a encore ajouté le souverain.
Le roi Hamad a tenu ses propos lors d'une rencontre dimanche soir avec le commandant et les officiers du "Bouclier de la Péninsule", la force commune du
CCG qui s'est déployée la semaine dernière à Bahreïn pour aider à la répression de la contestation populaire.
Le souverain n'a pas précisé qui était derrière ce complot, mais la déclaration du roi intervient alors que les relations sont tendues entre Bahreïn et l'Iran.
Le roi qui a ignoré les violations commis par les forces du Bouclier de la péninsule ayant couté la mort à cinq manifestants, a déclaré qu’elles "n'ont pas pour mission de préserver la sécurité intérieure, mais de défendre les pays du CCG".
Tension des relations entre Téhéran et Manama
Téhéran a demandé dimanche à un diplomate bahreïni de quitter l'Iran en représailles à l'expulsion d'un diplomate iranien de Manama.
"Après les actions illogiques et incompréhensibles du gouvernement bahreïni (...) en particulier le renvoi d'un de nos diplomates, par mesure de réciprocité l'attaché de l'ambassade de Bahreïn a été convoqué et il lui a été demandé qu'un des diplomates de l'ambassade quitte l'Iran", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.
L'Iran avait rappelé son ambassadeur à Manama mercredi pour protester contre la répression par le pouvoir bahreïni des manifestants.
Le chef de la diplomatie Ali Akbar Salehi a pour sa part demandé le départ des forces étrangères de Bahreïn, dans une référence aux forces du Golfe.
Le quotidien bahreïni al-Watan a rapporté lundi que les autorités avaient accordé 72 heures à un diplomate iranien pour quitter le pays, l'accusant de soi-disant "violations" dont l'acheminement d'armes à Bahreïn.
Or, sur le terrain, les manifestants bahreinis protestent d’une façon ultra-pacifique. Fleurs et drapeaux bahreinis contre les balles des forces de l’ordre.
L’opposition poursuit les protestations pacifiques et la grève
Le chef du puissant mouvement de l'opposition Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, a annoncé la poursuite des protestations pacifique contre la répression des manifestations et la grève dans le pays.
"Nous sommes en faveur du dialogue mais nous ne signerons pas des documents de reddition. Nous n'irons pas au dialogue avec une arme sur la tempe", a-t-il affirmé, lors d’une conférence de presse.
Il a en outre affirmé que 100 personnes étaient toujours portées disparues depuis le début de la contestation le 14 février au cours de laquelle 12 protestataires ont été tuées et des centaines blessées.
"Tous les jours nous découvrons qu'il y a de nouveaux morts (...)".
Selon le député de l'opposition Matar Matar, un citoyen, Abdel Rassoul al-Houjairi, a été retrouvé mort dimanche avec des traces de torture sur le corps, un jour après sa disparition.
Dimanche, la circulation était fluide dans le centre de la capitale et de nombreux commerces étaient encore fermés.