24-11-2024 02:51 PM Jerusalem Timing

Bahreïn : le régime naturalise, massivement, les Sikhs et les Boudhistes !

Bahreïn : le régime naturalise, massivement, les Sikhs et les Boudhistes !

"La répression constante de la liberté d’expression dans ce pays va à l’encontre du droit international et des normes internationales prévoyant qu’un individu ne peut être poursuivi en justice pour l’expression de ses opinions.."

La répression secoue le Bahreïn, mais le pays semble désintéresser les médias internationaux. Les activistes bahreïniens accusent les Etats-Unis et le Royaume Uni, alliés du royaume de maintenir la dictature islamiste en place.  « Le Bahreïn est aujourd’hui oublié et a été oublié dès le début du Printemps arabe, car ce qui arrive à Bahreïn n’est pas le fruit de l’action du régime uniquement, mais celui des intérêts conjoints de différents pays », souligne Lamees Dhaif, un journaliste et activiste, interviewé par CNN la semaine dernière.

Pis encore...

Le régime des Al-Khalifa, qui bénéficie, ces derniers jours, du soutien massif des pays occidentaux, (ndlr France et Grande Bretagne viennent de l'accueillir avec tous les honneurs), a décidé, dans le sens d'un changement radical du tissu démographique, de naturaliser, massivement, les Sikhs et les Boudhistes .

il s'agit d'une seconde vague de naturalisation importante, après celle des Salafistes, qui, envoyés, par l'Arabie saoudite, ont réussi à obtenir, très facilement, la nationalité bahreïnie. Alors que certains Chiites vivent, depuis plus de 40 ans, à Bahreïn et sont nés de mères bahreïnies et sont mariés à des Bahreïnies, mais ne réussissent toujours pas à acquérir la nationalité, car leurs pères sont des Chiites saoudiens.

"Naturaliser des Sikhs et des Boudhistes est un autre acte hostile, à l'encontre de la majorité chiite de Bahreïn" estime les principales forces de l'opposition bahreïnie .

Sur le terrain, un groupe d'experts indépendants des Nations Unies a exprimé ses profondes préoccupations devant la campagne de persécution menée par les autorités du Bahreïn contre les militants des droits de l'homme dans le pays, appelant à la libération immédiate de l'un d'entre eux, récemment condamné à trois ans de prison.

« Il est temps pour les autorités de Bahreïn de se conformer aux droits d'expression, de réunion et d'association pacifiques et de libérer immédiatement les personnes se trouvant en détention arbitraire pour avoir exercé leurs libertés fondamentales », ont déclaré les experts dans un communiqué de presse du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.

Les experts appellent à la libération immédiate de Nabeel Rajab, condamné à trois ans de prison pour association illégale pour sa participation à un rassemblement pacifique en faveur des libertés fondamentales et la démocratie, notamment à une manifestation visant à dénoncer la détention d'un autre militant, Abdulhadi Al Khawaja.

« La condamnation de Najeel Rajad représente une nouvelle tentative flagrante du gouvernement de Bahreïn de museler les défenseurs des droits humains de base », a affirmé la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l'homme, Margaret Sekaggya. « Il doit immédiatement cesser sa campagne de persécution des militants des droits de l'homme dans le pays », a-t-elle ajouté.

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté de réunion et d'association, Maina Kiai, a souligné de son côté que « l'exercice de la liberté de réunion et d'association n'a pas à obtenir l'agrément préalable des autorités ». Il a relevé que la condamnation d'individus participant à des assemblées pacifiques au seul motif qu'ils n'ont pas fait la demande d'une autorisation était contraire au droit international.

M. Rajab purge actuellement une peine de trois mois de prison pour diffamation sur un site de réseau social. Après une série de reports, une décision devrait être rendue aujourd'hui sur cette condamnation par la Haute Cour d'Appel de Bahreïn.

« La répression constante de la liberté d'expression dans ce pays va à l'encontre du droit international et des normes internationales prévoyant qu'un individu ne peut être poursuivi en justice pour l'expression de ses opinions politiques », a rappelé de son côté le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue.

« Les autorités doivent maintenant prendre toutes les mesures afin de garantir la libre expression de tous les individus à Bahreïn, que ce soit sur les réseaux sociaux ou ailleurs », a-t-il ajouté.


 Par ailleurs, le mouvement pour la libération de Bahreïn a condamné la visite du roi Hamad Ben issa Al-e Khalifa, à Londres, et a demandé aux autorités britanniques de ne plus soutenir le régime dictatorial des Al-Khalifa, à Bahreïn.

A Londres, pendant que le roi de Bahreïn s’entretenait, jeudi, avec le Premier ministre David Cameron, des activistes bahreïnis se sont rassemblés, devant le 10 Downing Street, pour condamner la visite du roi de Bahreïn, en Grande-Bretagne.

Le mouvement pour la libération de Bahreïn a annoncé que le régime de Bahreïn est irrécupérable et qu’il n’a tenu aucune de ses promesses de réformes faites aux citoyens, depuis le début de la révolution.