24-11-2024 09:21 PM Jerusalem Timing

Les raisons de l’impuissance saoudienne face à l’axe de la résistance

Les raisons de l’impuissance saoudienne face à l’axe de la résistance

L’avis est d’un chroniqueur libanais du journal An Nahar proche du camp du 14 mars hostile à la résistance

Sarkis NaoumComment l’Arabie saoudite espère-t-elle atteindre ses quatre objectifs régionaux, à savoir: en finir avec le régime d’Assad, avec l’hégémonie du Hezbollah, avec la menace iranienne et ramener l’Irak dans le giron de l’arabité sunnite? Avant de répondre à cette question, il vaudrait mieux analyser l’état des «cibles saoudiennes».

Des sources diplomatiques arabes estiment que le régime syrien dispose toujours de quatre facteurs qui font sa force et lui permettent de résister:
1-Les rebelles sont toujours divisés et ne parviennent pas à créer une structure politique et militaire unifiée.
2-L’armée syrienne reste solide et forte. De plus, le régime dispose de dizaines de milliers de miliciens, bien armés et entrainés, qui combattent aux côtés de l’armée.
3-La Russie de Poutine apporte un soutien illimité au régime Assad. La position de Moscou s’explique par sa volonté de défendre ses intérêts dans la région et par crainte pour sa stabilité interne, à cause du prosélytisme islamique fondamental, sunnite, wahhabite.
4-La disposition de l’Iran à fournir une aide jusqu’au bout à Assad, tant qu’il ne cède pas à la peur, aux pressions ou aux promesses. L’Iran est une grande puissance régionale, à forte population, disposant d’une importante économie, en dépit des sanctions, d’armes et d’ambitions.

L’Arabie saoudite, elle, a autant de pétrole que l’Iran mais n’a pas d’autres ressources naturelles. Elle a une faible démographie, de modestes moyens militaires.
La force du Hezbollah dépend de celle du régime syrien et de l’Iran. Mais ses ennemis ne doivent pas s’imaginer qu’en cas de chute du régime syrien, le parti sera affaibli à un tel point qu’il sera facilement vaincu. Non, il restera assez fort pour détruire le Liban et son peuple s’il est attaqué.
Reste le bonus, c’est-à-dire l’Irak. Il serait également illusoire pour l’Arabie saoudite de croire qu’elle peut récupérer ce pays. Les sunnites arabes y sont très minoritaires, et les chiites arabes y sont largement majoritaires.

Sarkis Naoum, chroniqueur libanais proche du 14-Mars
Source : journal An Nahar, proche du 14 mars- Mediarama