24-11-2024 09:41 PM Jerusalem Timing

Sleïmane attendra longtemps Assad

Sleïmane attendra longtemps Assad

Michel Sleïmane a jeté sa petite et a tourné le dos: «J’attends que le président Bachar al-Assad entre en contact avec moi».

Michel Sleïmane a jeté sa petite et a tourné le dos: «J’attends que le président Bachar al-Assad entre en contact avec moi».

Les propos du chef de l’Etat ont été expliqués de diverses manières. Certaines explications avancent que Sleïmane a «glissé» à cause des rôles de conseillers qui prédisent la chute prochaine et inéluctable d’Assad, et qui pensent que même dans des centaines d’années, la Syrie n’aura plus aucune influence au Liban.

D’autres avis pensent que Sleïmane n’a pas «glissé» mais qu’il a tenu ces propos intentionnellement, comme pour demander au président Assad de ne plus jamais l’appeler, alors que les deux hommes se parlaient régulièrement. Sans doute que l’attitude du président libanais est motivée par sa conviction que les jours d’Assad au pouvoir sont comptés.
Un haut responsable libanais estime que Michel Sleïmane aurait mieux fait de laisser l’affaire Samaha prendre son cours judiciaire normal afin de porter un jugement.

«Est-ce de cette façon que les chefs d’Etat se parlent entre eux», s’interroge ce responsable avant d’ajouter: «Lorsque Sleïmane dit qu’il attend un appel d’Assad, pense-t-il sérieusement qu’il va recevoir cet appel? Et si Assad n’appelait pas que fera-t-il? Aura-t-il recours à l’escalade ou reculera-t-il et c’est lui qui appellera ou dépêchera un émissaire auprès d’Abou Waël? Et que fera-t-il s’il obtient une réponse du style: «La personne que vous demandez n’est pas disponible.»

A part les commissions rogatoires que la justice syrienne compte émettre, Damas s’est senti provoqué par l’attitude de Sleiman. Une personnalité très proche du commandement syrien rapporte l’évaluation suivante de l’attitude du président libanais: La position de Sleïmane est une attitude agressive non moins grave que ce dont est victime aujourd’hui la Syrie; depuis le début de la crise, Damas s’est habitué à un Sleïmane donneur de leçon au mauvais moment, porte-parole des Américains, Français, saoudiens, qataris et Turcs, et de tous ceux qui sont les ennemis de la Syrie; Damas estime qu’en adoptant cette approche dans l’affaire Semaha signifie que

Michel Sleïmane a pris d’emblée la décision d’une rupture diplomatique. Aussi, il n’a nul besoin d’appels pour des éclaircissements autour de cette affaire; en affirmant qu’il attendait un appel du président Assad est une tentative qui n’est pas inNabil Haythamnocente de mêler le nom du président syrien à une affaire qui suscite de nombreuses interrogations; les propos de Sleiman dénotent une méconnaissance totale du président Assad. Il attendra longtemps l’appel qu’il espère recevoir.

Nabil Haïtham, journaliste libanais proche de la majorité
Source : As Safir