Ces défections ont été faites après celle de l’un des principaux officiers de l’armée yéménite, le général Ali Mohsen al-Ahmar, qui a décidé rejoindre le mouvement de protestation.
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a fait face lundi à un flot de défections dans son camp trois jours après la répression sanglante d'une manifestation à Sanaa.
Plusieurs ambassadeurs du Yémen en Europe ont écrit lundi au président Ali Abdallah Saleh pour lui demander de démissionner, a annoncé à l'AFP l'ambassadeur du Yémen en France, Khaled al-Akwaa.
Les ambassadeurs en poste à Paris, Bruxelles, Genève, Berlin et Londres, ainsi que le consul à Francfort "ont envoyé un message au président Saleh lui demandant qu'il réponde aux exigences du peuple et démissionne afin d'éviter les effusions de sang", a déclaré Khaled al-Akwaa.
L'ambassadeur du Yémen à Cuba s'est aussi joint à ce message, a-t-il indiqué.
"Nous comptons sur la sagesse du président pour qu'il mette l'intérêt du pays au-dessus du sien", a-t-il ajouté.
60 officiers de l'armée originaires de la province de Hadramout, dans le sud-est du Yémen, ont décidé de se joindre à la protestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, a annoncé lundi l'un d'eux, le général Nasser Ali Chouaïbi.
"Nous avons décidé de rejoindre la révolution de la jeunesse", a déclaré ce général, ajoutant que 50 officiers du ministère de l'Intérieur, ont fait de même.
A Sanaa, des dizaines d'officiers de l'armée ont annoncé qu'ils se joignaient à la contestation devant le sit-in de l'Université de la capitale.
Pour sa part, le plus important chef tribal au Yémen, cheikh Sadek al-Ahmar, a appelé lundi le président Ali Abdallah Saleh à une "sortie honorable".
Ces défections ont été faites après celle de l'un des principaux officiers de l'armée yéménite, le général Ali Mohsen al-Ahmar, qui a décidé rejoindre le mouvement de protestation qui agite le Yémen depuis fin janvier.
Les défections de responsables du régime se sont accélérées et le chef de l'Etat a limogé dimanche soir le gouvernement, après la démission de trois
ministres.
Cependant sur le terrain, des combats entre Houthistes et des unités militaires et tribales fidèles au régime de Sanaa ont fait vingt morts dimanche, ont annoncé lundi des sources militaires.
Les affrontements ont eu lieu dans la région d’al-Jawf, proche de la frontière avec l'Arabie saoudite, selon ces mêmes sources.
Par ailleurs, Le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh semble "incontournable", a affirmé lundi le chef de la diplomatie française Alain Juppé à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
"Il faut aujourd'hui aider ceux qui veulent faire avancer les droits de
l'homme, construire la démocratie. Ceci est valable pour tous les pays. Nous le
disons au Yémen où la situation est en train de se dégrader", a dit M. Juppé au
cours d'un point de presse.
"Il faut que le pouvoir en place en tienne compte", a-t-il insisté.
Le ministre français des Affaires étrangères a indiqué que Paris apportait
son soutien "à tous ceux qui se battent pour la démocratie" sans violences et a
dénoncé les "régimes usés par la corruption, la pratique dictatoriale, la
longévité excessive du pouvoir".