"les Allemands ont tout fait pour en finir avec cette histoire, à n’importe quel prix afin de ne pas perturber les Jeux Olympiques".
L'entité sioniste a publié cette semaine des dizaines de documents officiels relatifs à la prise d'otage et à l'assassinat d'athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich de 1972, dont certains mettent sévèrement en cause les services de sécurité et le gouvernement allemands.
Les archives étatiques israéliennes ont rendu publics mercredi 45 documents, certains spécialement déclassifiés, à l'occasion du 40e anniversaire du massacre de 11 athlètes israéliens par un commando de huit palestiniens membres de l'organisation "Septembre noir".
Ils comprennent des câbles du ministère des Affaires étrangères, des minutes de réunions du cabinet israélien et de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense ainsi que des correspondances entre responsables allemands et israéliens.
"Ils (les Allemands) n'ont même pas fait un effort minimal pour sauver des vies, ils n'ont pas pris le moindre risque pour sauver les gens, ni les leurs ni les nôtres", peut-on ainsi lire dans le témoignage déclassifié du chef du Mossad, les services de renseignements et de contre-espionnage israéliens, de l'époque, Zvi Zamir, à son retour de Munich peu après le massacre.
Il ajoute que les Allemands ont "tout fait pour en finir avec cette histoire, à n'importe quel prix afin de ne pas perturber les Jeux Olympiques".
M. Zamir se dit exaspéré par les erreurs de la police allemande: "Il y avait de quoi grimper aux murs", peut-on lire dans son témoignage. Il explique notamment que les tireurs d'élite étaient équipés de revolvers, que les blindés destinés à sauver les otages étaient arrivés en retard et que les policiers n'avaient pas de torches électriques pour suivre les mouvements des activistes palestiniens lors de la tentative de libération des otages, de nuit.
"Ils n'avaient pas de plan de suivi et aucun moyen d'improviser un plan alternatif", ajoute-t-il.
Certains documents déclassifiés mettent aussi en évidence des défaillances dans le dispositif de sécurité israélien.
Le rapport de la commission d'enquête étatique sur la prise d'otage, enterré par le cabinet israélien après sa publication, critique ainsi "un manque de clarté, des défaillances et des procédures contradictoires" et met spécifiquement en cause le responsable de l'époque de la sécurité de l'ambassade d'Israël en Allemagne, dont le nom n'a pas été dévoilé.
Huit membres de l'organisation palestinienne "Septembre noir" avaient pénétré dans l'appartement occupé par la délégation israélienne dans le village olympique le 5 septembre 1972 à Munich. Ils avaient immédiatement tué deux athlètes israéliens et en avaient pris neuf autres en otage, espérant les échanger contre 232 activistes palestiniens.
L'opération de sauvetages, organisée par les services de sécurité allemands s'était soldée par un fiasco. Tous les otages avaient été tués ainsi qu'un policier ouest-allemand et cinq des huit preneurs d'otages palestiniens. Trois autres activistes palestiniens avaient été capturés.
L'ouverture des archives israéliennes intervient alors qu'une polémique a fait rage, avant le lancement des Jeux Olympiques de Londres le mois dernier, sur la possibilité d'honorer la mémoire des athlètes israéliens tués en 1972 par une minute de silence lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux.
Le Comité international olympique a finalement observé une minute de silence lors d'une cérémonie d'inauguration du Mur de la Trêve olympique, en l'absence de tout représentant israélien, ce qui avait provoqué leur colère.