La Pologne demande à la Cour européenne des droits de l’Homme à ce que sa position reste entièrement secrète.
La Pologne a présenté mercredi à la Cour européenne des droits de l'Homme des précisions, en demandant à ce qu'elles restent secrètes, sur son enquête concernant un détenu de la prison de Guantanamo qui aurait été torturé dans une prison secrète présumée de la CIA en Pologne.
La Pologne a demandé à la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) à ce que sa position reste entièrement secrète "compte tenu du fait que sa publication nuirait à l'enquête préliminaire menée en Pologne", selon le communiqué du ministère polonais des Affaires étrangères.
La justice polonaise avait lancé en 2008 une enquête sur l'existence présumée sur le territoire national de prisons secrètes de la CIA où seraient détenus des responsables de l'organisation Al-Qaïda.
Les explications présentées par la Pologne à la CEDH concernent la plainte d'un détenu de Guantanamo Abd al-Rahim al-Nashiri contre la Pologne, précise le ministère dans son communiqué.
M. al-Nashiri dit avoir subi des tortures dans une prison secrète présumée de la CIA en Pologne. En 2010, le parquet polonais lui avait attribué le statut de victime.
En 2011, les avocats de M. al-Nashiri se sont plaint devant la CEDH de "la lenteur et de l'inefficacité de l'enquête polonaise" sur les prisons présumées de la CIA en Pologne.
Le parquet polonais cherche depuis 2008 à déterminer une éventuelle responsabilité des dirigeants polonais de l'époque pour avoir permis l'installation d'une base américaine secrète en 2002-2003 à Kiejkuty, dans le nord-est de la Pologne.
Les autorités polonaises ont longtemps rejeté les allégations du Conseil de l'Europe et les révélations de médias selon lesquels des responsables de l'organisation Al-Qaïda avaient été détenus dans ces lieux par la CIA.
En mars, un ex-chef des renseignements polonais Zbigniew Siemiatkowski a toutefois été mis en examen dans le cadre de cette affaire.