La coalition internationale s’en est prise à nouveau à la résidence de Kadhafi à Tripoli, tandis que les violences se poursuivaient à Misrata, troisième ville du pays, faisant 40 mort parmi les révolutionnaires.
Lundi soir, des tirs de la défense anti-aérienne suivis d'explosions ont retenti à Tripoli près de la résidence du dirigeant libyen, selon un journaliste de l'AFP. La nuit précédente, des missiles avaient détruit un bâtiment au sein de cette résidence-caserne dans le sud de Tripoli.
Offensive internationale et attaques des forces pro-Kadhafi:
Une base navale située à 10 km à l'est de Tripoli a été touchée par des bombardements lundi soir, selon des témoins qui ont vu des flammes s'échapper de la base.
Malgré l'offensive internationale et le nouveau cessez-le-feu annoncé par Mouammar Kadhafi dimanche, les violences se sont poursuivies lundi sur le terrain, faisant au moins 40 morts et 300 blessés à Misrata, à environ 200 km à l'est de Tripoli, selon un porte-parole des révolutionnaires dans la ville et une source médicale.
Selon le porte-parole, des forces de Kadhafi ont pénétré dans la ville et y ont déployé des snipers et trois chars, tirant sur des manifestants.
Le porte-parole du régime libyen a affirmé pour sa part que la ville avait été "libérée il y a trois jours" mais que les forces du régime continuaient à y rechercher des "éléments terroristes".
Dans l'Est, les forces gouvernementales libyennes, qui avaient attaqué Benghazi samedi matin, ont reculé lundi jusqu'à Ajdabiya, à 160 km au sud.
Au sud-ouest de Tripoli, les forces loyalistes pilonnent depuis trois jours la région d'Al-Jabal Al-Gharbi, en particulier les villes de Zenten et Yefren sous contrôle de la rébellion, selon des habitants de la région évoquant des raids "très intensifs".
Divisions au sein de la coalition internationale:
Entrée en action samedi en vertu de la résolution 1973 de l'ONU adoptée jeudi, la coalition internationale montrait toutefois des signes de division.
Plusieurs hauts responsables ont assuré que la coalition ne cherchait pas à viser directement le colonel Kadhafi.
"La position américaine est que Kadhafi doit partir", a affirmé lundi le président américain Barack Obama.
Le Premier ministre britannique David Cameron n'a pour sa part pas caché qu'il "pensait que la Libye doit se débarrasser de Kadhafi", tout en soulignant qu'il appartenait "au peuple libyen de choisir son propre avenir".
Au sein de la coalition --à laquelle participent du côté de l'UE la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Belgique, le Danemark, la Grèce, et l'Espagne-- des voix dissonantes se font entendre, notamment au sujet du commandement de cette opération que plusieurs pays souhaiteraient voir confié à l'Otan.
"L'OTAN jouera un rôle" dans la nouvelle phase militaire en Libye, a affirmé Obama, ajoutant que cette phase débuterait dans un délai "de jours, non de semaines".
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a réclamé que "le commandement des opérations passe à l'Otan".
La Norvège a fait savoir que ses six F-16 dépêchés lundi en Méditerranée pour participer à l'opération n'entameront leur mission que lorsque cette question du commandement aura été clarifiée.
De son côté, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero demandera mardi le soutien du Parlement pour la participation du pays, pendant une période d'au moins un mois, à l'opération militaire. Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi une réunion pour débattre de la situation en Libye.
Erdogan: La Turquie ne participera pas aux frappes
De son côté, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a indiqué que la Turquie ne figurera pas parmi les pays qui participent aux frappes de la force multinationale en Libye mais pourrait contribuer aux opérations humanitaires sur place.
Il a souligné que la contribution annoncée de son pays en Libye serait d'assister avec sa marine aux efforts de "contrôle" en Méditerranée et d'assistance humanitaire sur le terrain, notamment à Benghazi, bastion rebelle au colonel Kadhafi dans l'est libyen.