24-11-2024 02:32 PM Jerusalem Timing

La capitale Manama transformée en une caserne militaire

La capitale Manama transformée en une caserne militaire

L’organisation Wefaq a enregistré 74 cas d’arrestations de mineurs de moins de 18 ans.


La capitale bahreïnie Manama s’est transformée samedi en une caserne militaire assiégée par la police anti-émeute et les forces de l’ordre. Les entrées et les sorties ayant été toutes bloquées. Le prétexte évoqué par les autorités : empêcher la tenue d’une manifestation à laquelle ont appelé les forces politiques de l’opposition. Sous le slogan « liberté aux détenus…nous revendiquons une justice indépendante », la manifestation n’a duré que quelques minutes avant qu’elle ne soit réprimée par les tirs de gaz lacrymogènes et les bombes sonores.

Bien que le ministère de l’intérieur interdise l’organisation de manifestations dans la capitale depuis mars dernier, plusieurs protestataires ont pris part à la marche. Mais le plus grand nombre de bahreinis ayant voulu participé n’ont pas pu pénétrer dans la ville fermée de toutes parts.

Le ministère de l’intérieur avait en effet déployé des milliers de policiers dans les anciennes ruelles de Manama, qui ont pointé leurs fusils sur les civils, alors que certaines maisons ont été la cible de tirs des bombes à gaz lacrymogènes. Plusieurs cas de suffocation ont été enregistrés et des manifestants ont été arrêtés. Dans un communiqué, ledit ministère a prétendu que l’interdiction de la manifestation avait pour objectif de « protéger la paix civile et les intérêts de la population ».

De leur côté, les partis de l’opposition « Wefaq », « Waad », « le rassemblement national », « le rassemblement de l’unité », et « la fraternité patriotique » ont insisté sur leur droit de manifester, affirmant que cette interdiction arbitraire est anticonstitutionnelle. Cette manifestation est survenue en réaction aux derniers verdicts « injustes » prononcés par la Cour d’appel du pays contre les dirigeants et des activistes de l’opposition. Certains d’entre eux ont été condamnés à perpétuité.

Sur un autre plan, l’opposition bahreïnie se prépare à l’examen du dossier juridique du Bahreïn, qui aura lieu le 19 de ce mois-ci à Genève. Dans une conférence élargie tenue à elJouffeir, les forces de l’opposition ont assuré que les autorités officielles ne sont pas sérieuses dans la mise en œuvre des recommandations du rapport de la commission d'enquête Bassiouni, annoncé neuf mois auparavant.

Selon le site d’informations Wassat, le membre de la commission organisatrice de la conférence, Jaafar Kazem, a déclaré que "le comité organisateur, composé des associations (elWefaq, le rassemblement national démocratique, Waad, le rassemblement de l’unité, et la  fraternité patriotique), ont fait un grand effort pour se préparer à une telle rencontre."

Il a accusé les autorités du pays de contourner les recommandations de la commission d’enquête Bassiouni et de leurrer l’opinion publique nationale et mondiale en feignant appliquer  ces recommandations.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’organisation Waad, Radi Moussaoui, a qualifié le rapport Bassiouni de « trésor précieux ». « Plus de 600 pages évoquent les exactions horribles commises entre février et mars 2011 », a-t-il expliqué.

De son côté, le chef du bloc parlementaire démissionnaire de l’association Wefaq Abdel Jalil Khalil a assuré que le rapport précité a démontré que l’Iran n’est point impliqué dans les événements qui ont débuté le 14 février dernier.

Par ailleurs, l’organisation Wefaq a enregistré 74 cas d’arrestations de mineurs de moins de 18 ans, sur fond des incidents dans les pays. Le Wefaq compte présenter ce dossier au Conseil des droits de l’homme affilié aux Nations Unies à Genève. 

Bon nombre d’organisations de droits de l’homme ont appelé le régime bahreïni à libérer les enfants détenus, alors qu’en mai dernier, plus de 60 pays ont exhorté depuis Genève les autorités de Bahreïn à libérer les détenus politiques et les enfants.