Un émissaire britannique a pressé Netanyahu de ne pas attaquer l’Iran.
Le gouvernement israélien a de nouveau demandé lundi avec insistance à l'administration Obama de fixer "une ligne rouge claire" pour empêcher le régime iranien de développer son programme nucléaire, faute de quoi "les déclarations ne serviront à rien".
"Sans une ligne rouge claire fixée à l'Iran, celui-ci poursuivra sa course à l'arme nucléaire. Aucune déclaration visant à l'en dissuader ne servira à rien et il continuera à faire tourner ses centrifugeuses", a prétendu un haut responsable israélien sous couvert de l'anonymat.
Le département d'Etat américain a aussitôt rétorqué qu'il n'était "pas utile" d'imposer "une ligne rouge" à l'Iran.
La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, avait auparavant indiqué que Washington n'avait pas imposé de date butoir à l'Iran, répétant à l'adresse d' « Israël » que les Etats-Unis privilégiaient la voie de la diplomatie et des sanctions contre Téhéran.
Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé à la chaîne canadienne CBC qu'"Israël" et les Etats-Unis discutaient de la nécessité de définir des "lignes rouges claires" à ne pas franchir par l'Iran dans son programme nucléaire.
Interrogé sur les actions que pourraient prendre Washington afin de déterminer la limite à ne pas franchir par l'Iran, Netanyahu est cependant resté évasif, se contentant de réitérer l'importance de la force de dissuasion de cette "ligne rouge".
"Je pense que la question n'est pas seulement celle des sanctions ou des mesures qui pourraient être renforcées pour augmenter la pression sur l'Iran. C'est aussi (la question) d'une délimitation claire de la ligne que l'Iran ne peut pas franchir dans la poursuite du développement de ses capacités nucléaires", a-t-il répondu.
Selon les médias israéliens, ces déclarations témoignent des frictions persistantes entre les alliés israéliens et américains sur le dossier nucléaire iranien.
Ces mêmes sources ont fait état d'une rencontre particulièrement "tendue" fin août entre Netanyahu et l'ambassadeur des Etats-Unis en « Israël », Daniel Shapiro, à Tel Aviv.
Lors de vifs échanges, "Bibi" Netanyahu aurait reproché au président Barack Obama d'exercer des pressions sur « Israël », pour l'empêcher d'agir, sans pour autant imposer les sanctions les plus dures contre l'Iran.
Netanyahu a récemment multiplié ses appels à la communauté internationale, et en particulier à l'allié américain, à fixer une "ligne rouge" au régime iranien, une preuve de fermeté, seule capable, selon lui, d'éloigner la menace d'une offensive contre l’Iran.
Un émissaire britannique a pressé Netanyahu de ne pas attaquer l'Iran
Sur un autre plan, le journal israélien Haaretz a révélé mardi qu’un envoyé spécial du gouvernement britannique est récemment secrètement venu à Jérusalem pour convaincre les dirigeants israéliens de ne pas ordonner une prochaine attaque contre l'Iran.
Selon le quotidien, qui cite une source israélienne, l'émissaire était porteur il y a deux semaines d'un message personnel en ce sens du Premier ministre britannique David Cameron.
De même source, cet émissaire de haut rang a notamment rencontré Netanyahu, le ministre de la guerre Ehud Barak ainsi que des responsables de la sécurité et des diplomates israéliens pour leur faire savoir que Londres privilégie à ce stade une solution diplomatique au dossier nucléaire iranien.