Le film insultant le Prophète Mohammad (S) est à l’origine des protestations anti-américaines en Egypte et en Libye. Ce film provocateur a été réalisé par un israélo-américain.
L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, J. Christopher Stevens, et trois fonctionnaires américains ont été tués mardi soir dans l'attaque du consulat à Benghazi, dans l'est de la Libye, a déclaré mercredi le vice-ministre de l'Intérieur Wanis al-Charef.
La mort de Stevens a été confirmé par un tweet du vice-Premier ministre libyen, Moustapha Abou Chagour.
Des manifestants protestant contre un film israélo-américain insultant le Prophète Mohammad (S) et l’Islam se sont attaqués mardi soir au consulat et des roquettes ont été tirées sur le bâtiment, selon des sources officielles libyennes.
A Tripoli, le président du Congrès général national (CGN), plus haute autorité politique du pays, Mohamed al-Megaryef, a "présenté (ses) excuses aux Etats-Unis, au peuple américain et au monde entier pour ce qui s'est passé".
Mais, il a ajouté que le consulat a manqué à son devoir d’assurer sa protection.
Egypte : le drapeau américain arraché
En Egypte aussi, des manifestants musulmans et chrétiens, en colère ont protesté contre ce film, devant l'ambassade des Etats-Unis au Caire. Ils ont appelé les autorités américaines à poursuivre en justice le pasteur américain Thierry Jones. Certains d’entre eux, ont escaladé mardi les murs de l'enceinte, pénétré dans la cour et déchiré le drapeau américain.
Les protestataires ont remplacé le drapeau américain par un drapeau sur lequel était inscrit « La Ilaha illa Allah, Mohammad Rasouloullah ».
Les médias locaux ont rapporté que les gardes de la mission diplomatique étaient obligés d’ouvrir le feu sur la foule après que plusieurs Egyptiens aient tenté de pénétrer à l’intérieur du bâtiment bien protégé.
Selon des responsables de l'ambassade, aucun personnel de la représentation n'était alors présent dans le bâtiment.
Des chrétiens d'Egypte appellent à manifester contre le film
Toujours en Egypte, des militants chrétiens coptes ont appelé à un rassemblement mercredi au Caire contre le film provocateur.
L'Union des jeunes de Maspéro et la Coalition de l'Egypte copte ont, dans un communiqué, condamné "toute forme de mépris contre quelque religion que ce soit, de même que toute tentative de semer la discorde entre personnes de différentes confessions".
L'Union des jeunes de Maspéro a appelé sur sa page Facebook à un rassemblement dans la soirée devant l'ambassade américaine au Caire contre ce film "qui insulte l'islam et le prophète Mahomet".
Selon la presse égyptienne des Coptes vivant aux Etats-Unis seraient impliqués dans la réalisation de ce film.
Les Frères musulmans, ont pour leur part appelé mercredi à manifester à travers le pays vendredi. Le mouvement appelle dans un communiqué "à des manifestations pacifiques vendredi devant les principales mosquées d'Egypte pour dénoncer les insultes contre la religion et le prophète" (S).
La confrérie demande aussi à "toutes les forces nationales de rejoindre ces manifestations" vendredi, dans ce communiqué signé par son secrétaire général, Mahmoud Hussein.
La Ligue arabe et le mufti d’Egypte condamnent
Entre-temps, la Ligue arabe a condamné mardi le film le qualifiant de « provocateur et de criminel ».
Il a rappelé que la Ligue arabe estime que le respect des symboles religieux est un principe primordial garanti par les Nations Unies, appelant à la nécessité de poursuivre les responsables de ces comportements « provocateurs et criminels ».
De son côté, le mufti d’Egypte Ali Gomaa a condamné dans un communiqué ce film qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression.
Pour sa part, les ministre égyptien des wakfs, Talaat Afifi a dénoncé le film mettant en garde contre ces « actes irresponsables qui attisent la haine appelant la communauté internationale à barrer la route devant ceux qui portent atteinte aux symboles religieux.
Un israélo-américain à l’origine du film
Le film à l'origine des manifestations anti-américaines qui ont eu lieu mardi en Egypte et en Libye, a été réalisé par un Israélo-Américain qui décrit l'islam comme un "cancer", rapporte le Wall Street Journal.
Le film, "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans"), a été réalisé et produit par Sam Bacile, un promoteur immobilier israélo-américain de 54 ans originaire du sud de la Californie, rapporte le quotidien américain.
Sam Bacile a expliqué au WSJ qu'il était bien à l'origine du film en question, soulignant avoir levé cinq millions de dollars auprès d'une centaine de donateurs juifs, qu'il n'a pas identifiés, pour le financer.
Il assure avoir travaillé avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes pour tourner le film en trois mois l'an dernier en Californie. "C'est un film politique, ce n'est pas un film religieux", a-t-il estimé.
Le long métrage a reçu le soutien du controversé pasteur américain Terry Jones, qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du saint Coran en avril. Il prévoit d'en diffuser un extrait dans son église de Gainesville, en Floride, mardi soir.