23-11-2024 11:38 PM Jerusalem Timing

Prisons secrètes de la CIA: les eurodéputés pour la relance des enquêtes

Prisons secrètes de la CIA: les eurodéputés pour la relance des enquêtes

Dans une résolution non contraignante adoptée à une très large majorité, les eurodéputés focalisent leurs critiques sur la Pologne, la Roumanie et la Lituanie, qui "sont encouragées à ouvrir, ou reprendre des enquêtes indépendante

  
Les députés européens ont de nouveau appelé mardi les Etats de l'Union européenne à enquêter sur l'existence éventuelle de prisons secrètes de la CIA sur leur territoire dans la décennie 2000, en regrettant leur "manque de transparence" sur ce dossier sensible.
  
Dans une résolution non contraignante adoptée à une très large majorité, les eurodéputés focalisent leurs critiques sur la Pologne, la Roumanie et la Lituanie, qui "sont encouragées à ouvrir, ou reprendre des enquêtes indépendantes".
  
Le rapport présenté au Parlement européen (PE) "étaye l'existence d'un vaste système secret et illégal ayant conduit à des actes de torture et de disparitions forcées" durant les années ayant suivi les attentats du 11 septembre 2001, a déclaré son rapporteur, la Française Hélène Flautre (Verts).
  
En 2007, le PE s'était déjà saisi de cette question, sur la base d'un rapport affirmant que la Pologne et la Roumanie avaient sciemment abrité des centres de détention de la CIA entre 2003 et 2005, sous la présidence de George W. Bush. Ces pays ont démenti mais des enquêtes ont été lancées, notamment en Pologne.
  
Cinq ans plus tard, la nouvelle résolution du PE "s'appuie sur de nouveaux faits, issus notamment des bases de données aériennes détenues par Eurocontrol", a précisé Mme Flautre. Elles apportent de nouveaux éléments sur des plans de vol présumés de la CIA entre la Roumanie et la Lituanie.
  
"Seuls les véritables motifs de sécurité nationale peuvent justifier le secret", affirme la résolution adoptée par 568 voix pour, 34 contre et 77 abstentions.
  
Pour l'eurodéputée britannique Sarah Ludford (groupe social-démocrate), "les retards et les obstructions délibérées dans les enquêtes nationales indépendantes et transparentes constituent un affront à la liberté et à la justice".
  
La Pologne a présenté le 5 septembre à la Cour européenne des droits de l'Homme des précisions, en demandant à ce qu'elles restent secrètes, sur son enquête concernant un détenu de la prison de Guantanamo qui aurait été torturé dans une prison secrète présumée de la CIA sur son territoire.