23-11-2024 02:50 AM Jerusalem Timing

Le monde arabo-musulman s’enflamme contre le film anti-islam

Le monde arabo-musulman s’enflamme contre le film anti-islam

Des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs pays arabes contre le film diffamatoire envers l’Islam.

Au Yémen, des milliers de manifestants, scandant "O prophète, O Mahomet", et "Khaybar Khaybar (nom d'une bataille entre les premiers musulmans et les juifs) O juifs, l'armée de Mahomet est de retour", avaient pris d'assaut le complexe de l'ambassade, entouré cependant de strictes mesures de sécurité.
  
Ils avaient escaladé la grille et pénétré dans l'enceinte de la chancellerie où ils avaient mis le feu à des voitures diplomatiques, selon des témoins.
  
La police a tiré en l'air et a fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants qui n'ont pas opposé une grande résistance.
  
A l'heure où a été rédigé ce rapport, les autorités signalent un mort et 5 blessés au cours des heurts avec la police, et de la fumée s'élever du complexe de l'ambassade.
  
Dans un communiqué publié par l'agence officielle Saba, le président Abd Rabbo Mansour Hadi s'est déclaré "extrêmement navré" par cette attaque et a présenté ses "excuses au président américain Barack Obama ainsi qu'au peuple américain".
  
Il a également donné l'ordre de former une commission d'enquête sur l'incident et d'en châtier les coupables, selon l'agence.
 
En Tunisie, la police a procédé à des tirs de gaz lacrymogène pour disperser quelque 300 militants salafistes qui ont tenté de forcer le périmètre de sécurité autour de l'ambassade américaine sur les Berges du Lac nord (10 km
au nord de Tunis).
  
Les manifestants --hommes et femmes portant les étendards noir et blanc de cette mouvance-- s'étaient d'abord rassemblés dans le calme. Ils ont ensuite brûlé le drapeau américain aux cris de "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) et scandé des slogans hostiles aux Etats-Unis.
  
Cinq personnes ont été arrêtées à l'issue d'affrontements, selon des sources officielles. Un responsable des forces de l'ordre a fait état de deux policiers blessés.
  
Les protestataires dénonçaient le film américain "Innocence of Muslims", qui se veut une description de la vie du prophète Mohammad (P), et évoque les thèmes de l'homosexualité et de la pédophilie. 
 
Au Maroc, entre 300 et 400 personnes ont manifesté pour les mêmes raisons à proximité du consulat des Etats-Unis à Casablanca, la plus grande ville du pays.
  
Ces manifestants, des jeunes dans leur grande majorité, se sont regroupés à 200 mètres du consulat, sous forte présence policière, en scandant "Mort à Obama", le président américain Barack Obama.
  
Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum, selon un responsable à l'ambassade qui a précisé que personne n'était entré dans l'enceinte du bâtiment.
  
Les manifestants, rassemblés à l'initiative d'un groupe se présentant sous le nom de "Jeunes Soudanais", "réclamaient des excuses immédiates et le retrait immédiat de la vidéo du film sur YouTube".
  
Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères a estimé que la tolérance envers ceux qui insultent le prophète Mahomet "déclenchera de la haine (...) et compliquera la co-existence inter-religieuse".
  
Dans l'enclave palestinienne de Gaza, des dizaines de personnes ont manifesté contre les Etats-Unis, incendiant devant le siège de l'ONU à Gaza des drapeaux américains et des photos de Terry Jones, pasteur américain qui a
appuyé le film et s'est rendu célèbre pour avoir brûlé en public un exemplaire du Coran.
  
"Ce film est la preuve manifeste qu'il y a une politique occidentalo-sioniste pour insulter l'islam de toutes les manières possibles", a déclaré un des organisateurs du rassemblement, Khaled al-Azzabat.
  
Un porte-parole du Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, Fawzi Barhoum, a condamné "la diffusion d'un film contre notre prophète Mahomet, un acte honteux, raciste".

En France, les responsables musulmans de France ont appelé jeudi les membres de leur communauté au "calme", alors que l'"effervescence" montait dans les mosquées après la diffusion d'un film jugé hostile à l'islam et l'attaque de Benghazi.
  
"Il est indigne de prétendre défendre la dignité de l'islam en portant atteinte à la vie de personnes innocentes", écrit le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui dans un communiqué.
  
De même, la Grande mosquée de Paris a appelé les musulmans de France "au calme et à la vigilance afin d'éviter cette provocation sciemment perpétrée contre l'Islam."
  
"Il y a une effervescence certaine autour de cette affaire, j'espère qu'il n'y aura pas de manifestations en France", a déclaré  le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, qui se dit "inquiet" des répercussions en France. "Il suffirait d'un fanatique ou deux pour que ça dégénère", a-t-il ajouté.