Son Excellence a déclaré dans l’avion à des journalistes qu’il était comdamnée la livraison d’armes à la Syrie.
Arrivé vendredi à Beyrouth pour une visite de trois jours, le pape Benoît XVI,s'est prononcé contre le fondamentalisme et a lancé un appel en faveur de la tolérance. Il s'est également prononcé contre la livraison d'armes à la Syrie où le sang coule depuis mars 2011.
Deux jours après les incidents sanglants qui ont lieu en Libye et les manifestations violentes notamment en Egypte et au Yemen pour protester contre la diffusion d'un film anti-islamique produit aux Etats-unis, le pape a critiqué le fondamentalisme, estimant qu'il s'agissait d'une "falsification de la religion".
"Le fondamentalisme est toujours une falsification de la religion. La tâche de l'Eglise et des religions est de se purifier. Cette tâche doit rendre clair que chaque homme est une image de Dieu que nous devons respecter dans l'autre", a-t-il dit aux journalistes qui l'accompagnaient dans son avion entre Rome et Beyrouth.
Pour lui, "le message fondamental de la religion doit être contre la violence qui est une falsification, tout comme le fondamentalisme".
Pour ce qui est de la Syrie, pour le souverain pontife, "l'importation d'armes doit cesser une fois pour toutes. Car sans importation d'armes la guerre ne pourrait continuer".
"Au lieu d'importer des armes, ce qui est un péché grave, il conviendrait d'importer des idées de paix, de créativité, d'amour du prochain", a-t-il expliqué aux correspondants qui l'accompagnaient de Rome à Beyrouth.
"Il faut demander aux hommes politiques de s'engager réellement avec toute leur force (...) avec créativité, pour la paix, contre la violence", a-t-il ajouté.
Concernant le Printemps arabe , il a émis un jugement positif à condition que ce mouvement soit accompagné de tolérance.
"Le Printemps arabe est une chose positive, un désir de davantage de démocratie, de liberté, de coopération, d'une identité arabe rénovée", a-t-il dit aux journalistes.
"Ce cri de liberté, qui vient d'une jeunesse plus favorisée culturellement, professionnellement, qui désire participer à la vie politique et sociale est une promesse, une chose très positive. Et elle a été saluée précisément par nous chrétiens", a-t-il expliqué.
"Mais, a ajouté le souverain pontife, nous savons que le cri de la liberté si important, si positif, court le risque d'oublier un aspect fondamental de la liberté, la tolérance envers l'autre. Nous devons tout faire pour que le concept de liberté aille dans la direction juste".
Il a à ce propos vanté la coexistence entre les différentes communautés religieuses libanaises, la qualifiant d'"exemple" pour l'ensemble du Moyen-Orient.
"L'heureuse convivialité, toute libanaise, doit démontrer à l'ensemble du Moyen-Orient et au reste du monde qu'à l'intérieur d'une nation, peuvent exister la collaboration entre les différentes Eglises (...) et dans le même temps, la convivialité et le dialogue religieux entre les chrétiens et leurs frères d'autres religions", a affirmé le souverain pontife lors d'un discours à son arrivée à l'aéroport de Beyrouth
Le pape Benoît XVI, a confié n'avoir jamais envisagé de renoncer à ce voyage en raison de la violence qui secoue la Syrie .
"Personne ne m'a conseillé de renoncer à ce voyage, et pour ma part je n'ai pas pensé à cette hypothèse", a-t-il dit, bien au contraire.
"Comme la situation devient plus compliquée, il est encore plus nécessaire de donner ce signe de fraternité, d'encouragement, de solidarité. C'est le sens de mon voyage: inviter au dialogue contre la violence, aller ensemble pour trouver une solution au problème", a-t-il dit.