Le monde musulman manifeste sa colère contre le film diffamatoire sur le prophète Mohammad (P), toutes les ambassades amèricaines sont attaquées y compris européennes!
Vendredi, des dizaines de milliers de musulmans ont à nouveau manifesté à travers le monde arabe et l'Asie pour dénoncer ce film produit aux Etats-Unis, déclenchant de nouvelles violences.
En Tunisie, la police procédait à des tirs de sommation et de lacrymogènes pour disperser plus d'un millier de manifestants qui attaquaient avec des pierres et des cocktails molotov l'ambassade des Etats-Unis à Tunis au dessus de laquelle s'élevait une épaisse fumée noire.
La fumée, qui noircit le ciel sur des centaines de mètres, provient du parking à ciel ouvert de l'ambassade.
Selon un policier, des manifestants y ont jeté des cocktails molotov.
Plusieurs centaines d'entre eux continuaient de lancer des pierres sur les forces de l'ordre et tentaient d'atteindre le bâtiment. Un manifestant a réussi pendant quelques minutes à hisser sur l'un des murs d'enceinte le drapeau noir de la mouvance salafiste.
D'importants renforts de la police, de l'armée et de la garde nationale ont été déployés pour tenter de repousser les manifestants venus dénoncer, comme dans d'autres pays du monde musulman, un film dénigrant l'islam.
Les forces de l'ordre ont cherché en début d'après-midi à disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation.
Au Soudan, quelque 5.000 manifestants islamistes ont mis le feu à l'ambassade allemande à Khartoum, après avoir arraché le drapeau allemand pour le remplacer par un étendard islamiste.
Ils ont ensuite bloqué la route afin d'empêcher l'arrivée des pompiers, tandis que la police répliquait par des tirs de gaz lacrymogènes.
Des manifestants ont également attaqué l'ambassade britannique, à proximité, pour dénoncer un film dénigrant l'islam diffusé sur internet qui aprovoqué une vague de protestation dans de nombreux pays.
Selon le correspondant de la chaîne satellitaire arabe Mayadin, trois Soudanais ont été percutés par des voitures, aux environs de l'ambassade des Etats-Unis.
Au Yemen, la police a tiré en l'air pour repousser des manifestants qui s'approchaient de l'ambassade
américaine à Sanaa, au lendemain de la mort de quatre personnes dans la prise d'assaut de la chancellerie.
Les policiers ont également fait usage de canons à eau et de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui se sont rassemblés à quelque 500 mètres de l'ambassade à Sanaa, brûlant le drapeau américain et réclamant
l'expulsion de l'ambassadeur.
"Pas d'ambassade, pas d'ambassadeur", "Pars ambassadeur de Satan", "Mort à l'Amérique, mort à Israël",scandaient les manifestants dont le nombre grossissait à vue d'oeil et était évalué à environ 3.000 en début d'après-midi.
La police avait bloqué toutes les routes menant à l'ambassade des Etats-Unis pour empêcher la progression des manifestants.
Plus tôt vendredi, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées pour la grande prière hebdomadaire sur l'avenue Sittin à Sanaa, où ils avaient manifesté pacifiquement contre le film dénigrant l'islam.
Dans son prêche, l'imam a dénoncé l'attaque contre l'ambassade américaine à Sanaa, affirmant que "ceux qui ont commis ces actes ont porté préjudice à l'islam tout comme le film l'a fait", a-t-il dit.
"L'attaque contre l'ambassade américaine est une attaque contre l'islam", a-t-il encore dit.
La manifestation s'était déroulée à l'appel du "Comité d'organisation de la révolution", qui avait animé le soulèvement ayant abouti au départ du président contesté Ali Abdallah Saleh en février.
Au Pakistan, des manifestations à l'appel de mouvements islamistes ont eu lieu dans les grandes villes pour dénoncer le film hostile à l'islam, demander la mort de son réalisateur et l'expulsion des diplomates américains en poste dans le deuxième pays musulman.
Des manifestations à l'initiative du parti islamiste Jamaat-e-Islami et de l'organisation radicale Jamaat-ud-Dawa ont réuni des centaines de personnes dans les principales villes du deuxième pays musulman le plus peuplé, de
surcroît sur la ligne de front de "la guerre contre le terrorisme".
Dans la capitale Islamabad, environ 400 personnes ont manifesté devant la Mosquée Rouge après la traditionnelle prière du vendredi.
"Nous sommes tous unis pour condamner ce film. Les Etats-Unis doivent mettre fin à ces crimes haineux", a lancé à la foule Tariq Fazal Chaudhry un parlementaire membre de l'opposition.
Une grande bannière appelait aussi à l'expulsion de l'ambassadeur américain à Islamabad. Deux autres manifestations ont eu aussi lieu à Islamabad, dont une en face de "l'enclave diplomatique", un quartier protégé où est située l'ambassade américaine.
A Karachi, mégapole de plus de 17 millions d'habitants, des centaines de supporters de partis fondamentalistes ont manifesté contre la vidéo hostile à l'islam et au prophète Mahomet.
"Il faut pendre le cinéaste, pendre l'apostat", scandaient les quelque 700 manifestants réunis par le parti Jamaat-e-Islami. "Le djihad - guerre sainte - est le seul traitement possible pour sauver les Etats-Unis de son cancer",
criaient les manifestants.
A Lahore, deuxième ville du pays, environ 500 personnes ont manifesté sans heurts contre le film anti-islam dont le chef de l'organisation radicale Jamaat-ud-Dawa, Hafiz Muhammad Saeed, selon un journaliste de l'AFP sur place.
En Afghanistan, une manifestation pacifique s'est déroulée dans l'est de l'Afghanistan, y compris à Kaboul.
Dans la capitale, un dignitaire religieux, Enayatullah Baleegh, l'imam de la mosquée centrale de Pul-e-Khisti, remplie pour l'occasion, a dénoncé l'oeuvre de "deux Juifs américains, dont le film a blessé les musulmans dans le monde entier".
"Ces deux Juifs et le président (Barack) Obama devraient être tenus pour responsables de la mort de leurs diplomates (en Libye, NDLR). Cela montre l'incompétence de l'administration Obama, qui n'a pu contrôler des actes si insultants", a-t-il affirmé.
"Mais si vous souhaitez manifester, faites-le sans violence", a exhorté l'imam Baleegh.
Plusieurs centaines de personnes - jusqu'à 4.000, selon les organisateurs - se sont rassemblées à Jalalabad (est), où des oulémas ont mis à prix "la tête du réalisateur du film" contre 5 millions d'afghanis (100.000 dollars), a indiqué le mollah Zaher Ali, un cadre religieux local. "Nous avons aussi brûlé un portrait d'Obama", a-t-il raconté à l'AFP.
La communauté internationale et les autorités afghanes demeuraient néanmoins sur le qui-vive vendredi, par crainte de manifestations violentes dans le pays.
La plupart des ambassades ont pris des mesures de sécurité accrues pour protéger leur personnel et envoyé des messages à leurs ressortissants, les appelant à éviter de sortir de chez eux.
En Palestine occupée, des milliers de Palestiniens ont manifesté après la prière contre le film en question.
A Gaza, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui a pris la tête du cortège de plusieurs milliers de personnes, a de nouveau exhorté "l'administration américaine à présenter ses excuses à la nation arabe et
islamique pour ce film insultant et à traduire ces criminels en justice", en référence aux auteurs du film.
Il a appelé pendant son prêche du vendredi à "poursuivre ces manifestations et protestations pacifiques et civilisées".
Les manifestants, dans la ville de Gaza, mais aussi à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, brandissaient des drapeaux du Hamas et du Jihad islamique et scandaient "mort à l'Amérique, mort à Israël!".
A Jérusalem-Est, des échauffourées ont éclaté entre quelques centaines de Palestiniens et les policiers israéliens à l'entrée de la Vieille ville après la prière à la mosquée Al-Aqsa.
"La police israélienne a dispersé des manifestants qui lui jetaient des pierres à la porte de Damas", a déclaré le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.
Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades étourdissantes, blessant cinq personnes, selon des journalistes.
Des manifestants ont tenté de se diriger vers des bâtiments diplomatiques américains à Jérusalem-Est mais en ont été empêchés par la police, selon la même source.
En Syrie, près de 200 manifestants ont organisé vendredi après-midi un sit-in de protestation devant l' ambassade des Etats-Unis à Damas, fermée depuis plusieurs mois, contre un film jugé insultant pour l'islam.
Les manifestants arboraient des drapeaux syriens ainsi que des portraits du président Bachar al-Assad, en proie depuis un an et demi à une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression.
Silencieux, les manifestants portaient des pancartes dénonçant le film.
"Celui qui insulte le prophète Mahomet ne répand pas la démocratie", "Dieu et Mahomet aiment Damas", pouvait-on lire sur ces pancartes.
Déjà, une foule avait manifesté jeudi soir au même endroit dans le centre de Damas, selon la télévision officielle.
La chaîne a montré des images de plusieurs jeunes gens levant des pancartes hostiles au film, qui vise selon eux à "attiser le feu des conflits religieux", et accusant l'administration américaine d'avoir autorisé la production du film.
"C'est un complot impérialo-sioniste et les gens sont venus pour exprimer leur vif mécontentement face à cette agression contre tous les musulmans", a indiqué l'un des manifestants.
Au Kenya, quelques centaines de musulmans kényans ont manifesté i sans incident dans la plus grande mosquée de
Mombasa, deuxième ville du Kenya.
Les manifestants ont brûlé des drapeaux américains à l'intérieur de l'enceinte de la mosquée Sakina de Mombasa, capitale de la province majoritairement musulmane de la Côte et théâtre de plusieurs jours d'émeutes sanglantes fin août après l'assassinat d'un prédicateur musulman radical.
Ils n'ont pas défilé dans les rues, par crainte d'une réaction violente de la police et que des fauteurs de troubles profitent du cortège pour se livrer à des violences, a indiqué le secrétaire général du Conseil des imams et
prédicateurs du Kenya (CIPK), Khalifa Mohammed à l'origine de la manifestation.
"Nous condamnons ce film américain, dont le contenu insulte le prophète Mahomet", a-t-il affirmé, y voyant un "stratégie du président américain Barack
Obama et d'autres présidents européens pour ébranler" l'islam, alors que les manifestants criaient "Allah ô akbar".
Un autre responsable du CIPK, Idris Mohammed, a estimé que "Obama et ses amis avaient eu la haute main sur la production du film anti-musulman".