29-04-2025 03:27 AM Jerusalem Timing

France/Liberté: manifestation interdite Caricatures islamophobes permises

France/Liberté: manifestation interdite Caricatures islamophobes permises

La liberté d’expression, la caricature, "un droit fondamental" (ministre Intérieur)

Jean-Marc AyraultLe Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a annoncé mercredi l'interdiction d'une manifestation à Paris contre le film islamophobe américano-sioniste.

Alors que des réseaux sociaux relaient un appel à manifester samedi contre le film insultant l’Islam et le prophète Mohammad (S), le chef du gouvernement français a indiqué à la radio RTL que ce rassemblement ferait l'objet d'une "interdiction".

"Une déclaration de manifestation a été déposée, cette déclaration sera suivie d'une interdiction", a-t-il dit.

Il n'y a "pas de raison qu'on laisse dans notre pays venir des conflits qui ne concernent pas la France", a prétendu le Premier ministre.

"Nous sommes dans une république qui n'a pas du tout l'intention de se laisser intimider par qui que se soit autour de ses valeurs", selon lui.

Cependant Ayrault a défendu la publication mercredi dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo de caricatures  portant atteinte au Prophète Mohammad (S). "Nous sommes dans un pays où la liberté d'expression est garantie, la liberté de caricature aussi".

"Chacun doit exercer cette liberté et respect", a-t-il dit, se contentant d’appeler ceux qui se sentent heurtés par ces caricatures de « saisir les tribunaux ».

L'hebdomadaire Charlie Hebdo publie mercredi des dessins satiriques représentant le Prophète Mohammad (S) --notamment nu--, après une semaine de protestations dans le monde contre le film islamophobe.

Le site de Charlie Hebdo inaccessible

 Le site internet de Charlie Hebdo était inaccessible mercredi matin, et sa page Facebook était submergée de commentaires, positifs ou négatifs, sur les caricatures du Prophète publiées par l'hebdomadaire.

Incident technique, trop grand nombre de requêtes, acte de pirates: les raisons du blocage du site n'étaient pas connues dans l'immédiat.

De nombreux commentaires soulignaient le contexte déjà très tendu actuellement.

La caricature, "un droit fondamental" (ministre Intérieur)

Pour sa part, le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls   a déclaré mercredi que la liberté d'expression, dont la caricature, est "un droit fondamental" encadré par la loi.

Valls a également appelé chacun "à faire preuve de responsabilité" et souligné qu'aucune manifestation troublant l'ordre public "ne sera tolérée".

Le ministre, qui a reçu les responsables du Conseil français du Culte musulman (CFCM), a refusé toute remise en cause du "droit d'expression, celui de l'information, de l'opinion, de la caricature dans le cadre évidemment de la
loi", expliquant que "les tribunaux sont là pour être saisis par ceux qui se considéreraient comme attaqués, offensés".

"Toute manifestation qui vise à troubler l'ordre public, à provoquer, à attiser les esprits, à semer la haine, ne sera pas autorisée, sera interdite et j'ai donné consigne à l'ensemble des préfets, pour que ces interdictions se
traduisent concrètement", a poursuivi le ministre.

Paris renforce la sécurité de ses représentations

Entre-temps, le porte-parole du Quai d'Orsay Philippe Lalliot  a indiqué que Paris a renforcé la sécurité de ses représentations à l'étranger et décidé de fermer ses ambassades et écoles dans vingt pays musulmans vendredi.

"Par mesure de précaution les ambassades, consulats, centres culturels et écoles seront fermés dans une vingtaine de pays de la zone", a-t-il indiqué, soulignant cependant qu'"il n'y avait pas de menace avérée sur un quelconque établissement".