Un haut gradé de la Royal Air Force a affirmé que les forces aériennes libyennes n’existent plus comme force de combat. Kadhafi jure de vaincre!
L’intervention étrangère en Libye rappelle celle de l’Irak en 1990, quand les forces de la coalition avaient imposé une zone d’exclusion au dessus de l’Irak, ce qui a permis à Saddam (ex-président irakien) de s’imposer sur le terrain et de commettre des massacres supplémentaires à l’encontre de son peuple.
Le président américain Barack Obama a lui-même reconnu, dans une interviews à CNN, que Mouammar Kadhafi pourrait "se tapir" et attendre la fin de l'intervention militaire internationale.
Sur le terrain, un responsable militaire de la coalition a déclaré que L'aviation libyenne "n'existe plus comme force de combat"
"En réalité, leur forces aériennes (libyennes) n'existent plus comme force de combat", a expliqué le général britannique de la Royal Air Force, Greg Bagwell lors d'une visite aux pilotes de la RAF sur la base de Gioia del Colle, dans le sud de l'Italie.
C'est de cette base que décollent une partie des appareils de la RAF, qui participent aux opérations de la coalition en Libye.
A Tripoli, le colonel Mouammar Kadhafi, dont les forces continuent à bombarder l’est du pays, est apparu mardi soir en public, dans sa résidence-caserne où ses partisans se pressent depuis plusieurs jours pour servir de boucliers humains en cas d'éventuelles attaques.
Kadhafi a promis la défaite aux forces internationales en Libye. "Nous ne nous rendrons pas", a lancé Kadhafi à la foule. "Nous finirons par vaincre", a-t-il dit dans ce discours retransmis en direct à la télévision. "Cet assaut est mené par une bande de fascistes qui finiront dans les poubelles de l'histoire", a-t-il martelé.
Depuis samedi, les forces occidentales ont effectué plus de 300 sorties aériennes et plus de 160 missiles Tomahawk ont été tirés sur la Libye pour imposer une zone d'exclusion aérienne.
Les forces de Kadhafi continuent leurs bombardements
Sur le terrain, les rebelles sont revenus aux portes d'Ajdabiah, carrefour stratégique à 160 km à l'ouest de Benghazi dont ils avaient été chassés la semaine dernière, sans pouvoir déloger les forces kadhafistes, qui continuent par ailleurs à pilonner Misrata, troisième ville du pays à 200 km à l'est de Tripoli.
Un nombre de civils ont été tués, dont 3 à 4 enfants, selon la chaine AlJazira. Les habitants de Misrata ont déclaré que les chars gouvernementaux avaient poursuivi le pilonnage de la ville et fait 40 morts dans la seule journée de lundi.
La situation à Misrata, ville tenue par les rebelles et assiégée depuis des semaines, est de plus en plus désespérée, notamment à l'hôpital où les équipes sont épuisées et manquent de médicaments. La petite ville de Zintane, près de la frontière tunisienne, a également été bombardée.
Débats sur le transfert du commandement des opérations à l’Otan
Sur le plan diplomatique, la coalition est engagée dans un vif débat sur le bien-fondé de transférer le commandement des opérations à l'Otan et les critiques des frappes aériennes se poursuivent, en particulier dans les pays émergents.
Obama s'est entretenu mardi avec le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron et un accord a été trouvé, selon la Maison blanche.
L'idée est de s'appuyer sur les structures de commandement de l'Alliance atlantique tout en plaçant l'opération sous la direction politique d'un "organe de pilotage" constitué de pays occidentaux et arabes. Paris a précisé que ce "pilotage politique" de l'opération ferait l'objet d'une réunion des pays de la coalition dans les jours qui viennent.
Plusieurs experts s'inquiètent d'un risque d'enlisement du conflit, que le débat enfle aux Etats-Unis sur la durée et le coût de cette mission mandatée par l'Onu mais menée essentiellement par les Occidentaux.
REUTERS+ASSAFIR