Au Liban, on le présente comme étant « un envoyé spécial américain ».
Peu de Libanais connaissent le véritable titre officiel du diplomate américain Frederick Hoff, qui visite fréquemment la capitale Beyrouth, et que la presse présente comme étant « un envoyé spécial américain ». A l’issue de chaque visite, un communiqué officiel américain appelle, au nom de Hoff, le Liban à « poursuivre son action pour trouver une issue à la question de ses frontières maritimes ».
Mais il s’avère, à la grande surprise de tous, que Hoff n’est autre que « le coordinateur spécial américain pour la transition en Syrie » ! Quel est donc le lien entre les deux missions ?
Depuis plus de deux ans, Hoff est chargé de la mise en place d’une nouvelle carte géographique des frontières maritimes du Liban. Les efforts libanais pour accélérer la délimitation des frontières, et les multiples obstacles entravant l’action israélienne en ce sens furent deux facteurs qui ont poussé ce diplomate américain à l’acte.
Immédiatement, il s’est avéré que l’objectif déclaré de ce dernier est de convaincre le Liban de renoncer à la carte géographique officielle établie par les institutions gouvernementales sur ses frontières maritimes du Sud, et d’adopter une ligne frontalière qui offre à Israël 300 km², et qui laisse une zone controversé de 292 km²! En contrepartie, le Liban n’aura pas de frontières claires, ni de garanties internationales dans l’avenir, ni non plus d’immunité pour une exploration sûre du pétrole offshore.
Une source gouvernementale libanaise, alertée par le projet américain précité, a posé plusieurs questions sur cette affaire aux parties US chargées de poursuivre ce dossier.
A la question de savoir quel sera le sort de la zone grise, celle des 292 km², la réponse fut indirecte mais claire : Elle sera investie par « Israël » !
Par ailleurs, les Américains ont rejeté l’idée d’une implication onusienne pour dessiner une ligne bleue maritime semblable à la ligne bleue terrestre, et sont parvenus en fin de compte à imposer la modification des cartes officielles !
Une chose est sûre : d’importantes quantités de gaz se trouvent dans la zone maritime controversée entre le Liban et « Israël ».
Selon les sources du quotidien al-Akhbar, l’objectif de l’action de Hoff est de provoquer un conflit sur le gaz entre le Liban et Israël, et ce, afin de parvenir à un accord régional sur une « direction commune du gaz méditerranéen ». Une telle mesure permettra à « Israël » de commercialiser ses productions de gaz et de surmonter par la suite tous les obstacles sur ce plan.
De plus, le conflit autour du gaz facilitera la mobilisation de la communauté internationale dans la région : ce dossier viendra s’ajouter entre autre au conflit régional, à la crise syrienne, et à l’incapacité des Libanais de se mettre à l’écart des événements en cours.
Toutefois, le besoin international d’écarter le Liban de la crise régionale pour des raisons sécuritaires, militaires, voire énergétiques, constituera l’alibi pour maintenir le blocus sur le Hezbollah de l’Est et de l’Ouest, c’est-à-dire des frontières avec la Syrie et des frontières maritimes contrôlées.
C’est ainsi que les grandes puissances justifieront leur blocus sur le Hezbollah sous prétexte de préserver les intérêts du Liban et des Libanais !
Source: alAkhbar