Des miliciens de l’ASL l’ont confié à la correspondante du Times, lui assurant qu’ils sauront que faire avec eux.
Les miliciens djihadistes salafistes, venus des quatre coins du monde arabo-islamique pour combattre en Syrie aux côtés de la milice de l’Armée syrienne libre n’auront aucune place dans la Syrie de l’après Assad. C’est ce qu’on assuré de nombreux dirigeants de l’ASL à la correspondante du Times au Moyen Orient Rania Abou Zeid, qui assure au centre Brookings avoir discuté avec certains d’entre eux.
« Nous saurons que faire d’eux plus tard, mais maintenant nous avons besoin d’eux », lui ont-ils affirmé aussi, selon ses dires. Abou Zeid révèle aussi qu’ils lui ont aussi signalé avoir adopté des pseudonymes islamistes, sunnites en particulier, pour faire plaisir à leurs financeurs du Golfe, particulièrement aux religieux.
Brossant le profil des groupuscules islamistes salafistes qui agissent en Syrie, la journaliste cite le plus célèbre, Jabhat Nusrat , qui a revendiqué des attaques suicide à Alep dernièrement. Il est dirigé par Abou Mohammad Jilani, et est formé de Syriens et d’Arabes qui veillent à ne pas se mélanger avec les populations locales.
Contrairement au groupe salafiste « Ahrar ash-Sham », financé par le Koweït et qui a interdit les boissons alcooliques dans les régions qu’il contrôle. la correspondante évoque aussi un troisième groupe dont il a été beaucoup ces derniers temps : les partisans de la Sharia, également lié à Al-Qaïda, qui a quitté le Yémen et s’est rendu en Syrie.
Les étrangers liquidés
Dans ce contexte, des sources syriennes militaires ont révélé pour le journal syrien (pro-régime) Al-Baas que des liquidations sommaires se font dans les rangs des miliciens, entre les Syriens et les étrangers. « Dans le quartier Abidine à Alep, certains miliciens étrangers blessés ont été exécutés », écrit le journal à la foi de ces sources.
Garder en vie les étrangers
Dans ce qui semble être une tentative de contrer cette tendance, l’armée syrienne régulière s’efforce de garder vivants les miliciens étrangers qui combattent en Syrie et comptent les livrer aux Nations Unies. Selon le journal arabophone londonien Al-Quds Al-Arabi, citant un responsable de l’armée syrienne régulière, les forces armées tentent tant bien que mal d’attraper vivants ces combattants de différentes nationalités arabes ou étrangères et les enferment dans des prisons à part, à l’écart des miliciens syriens.
De par leur nombre, les Tunisiens figurent en tête de ces miliciens qui combattent en Syrie. Ils sont suivis par les Libyens, les yéménites, les Saoudiens, les Koweitiens et les Algériens. Des Pakistanais ont aussi été attrapés. Selon cette source syrienne, ces combattants jouissent de hautes capacités combattives qui surpassent celles de leurs homologues syriens, vu qu’ils ont qu’ils ont dans le passé participé à des guerres contre leurs régimes. Soit parce qu’ils ont fait l’objet d’entrainements dans des camps avant leur venue en Syrie.
Les « djihadistes » courent derrière la balle illuminée
Ce constat rejoint celui du chercheur du centre « New America fondation », Brian Fischman, selon lequel « les djihadistes qui viennent en Syrie de l’Irak, de la Libye, de l’Algérie, et du Yémen apportent avec eux leurs tactiques nouvelles, et espèrent instaurer un État djihadiste après la chute de régime actuel ».
Selon ce chercheur cite par le quotidien britannique The Times « les djihadistes suivent la balle illuminée comme les enfants de six ans qui courent derrière la balle lorsqu’ils jouent au football ».
Les chiffres tus
Des sources médiatiques syriennes ont constaté que les sources des rebelles restent très discrètes sur le nombre des victimes des miliciens, aussi bien les étrangers que les Syriens. A Alep seulement, il s’élèverait à plus de 4000 depuis le début de l’éclatement de la bataille : dont 2000 durant les trois premières semaines.
Hélicoptère de Douma, images de Qaboune
Les sources des rebelles dont l’Observatoire syrien des Droits de l’homme qui siège à Londres ont fait état jeudi d’un hélicoptère de l’armée régulière abattu au sud-est de Douma. L’information a été confirmée par la télévision syrienne officielle qui donne toutefois une version différente sur les causes. Alors que l’OSDH dernier fait état de tirs de feu des insurgés contre l’appareil, la télévision assure quant à elle qu’il a percuté la queue d’un avion civil, avant de s’écraser, tuant son pilote.
Le site Tahtel-mijhar assure pour sa part que l'avion civil a dû attérir à l'aérport de Damas. À la différence avec l’hélicoptère abattu le mois dernier dans le quartier de Qaboune, limitrophe de Damas, dont l’attaque a été filmée et diffusée sur la toile, aucune image ne vient confirmer celui de Douma. Sur les sites syriens pro rebelles qui diffusent cette information, celle-ci est illustrée par les photographies de l’appareil abattu à Qaboune. Sans le signaler !
Terrain
Dans la province de Damas, et en particulier dans la région de Qadam, un charnier comportant 25 cadavres a été découvert ce vendredi, selon Arab Press. Les victimes avaient les yeux bandés et les mains ligotées derrière leur dos. Sana estime pour sa part qu’ils ont été tués par des miliciens délogés de cette région située au sud de la capitale par les forces régulières.
À Douma, les miliciens de l’ASL ont subi de lourdes pertes lorsque plusieurs d’entre eux ont été tués dans le bombardement de leur rassemblement. Les noms et les photographies de 6 d’entre eux ont été publiés sur Facebook. Selon Arabs Press, leurs véhicules ont également été détruits. Pour sa part, la télévision Mayadine a assuré qu’ils ont opéré un retrait tactique de Damas après 5 jours de combats intensifs.
Et dans le camp Yarmouk des réfugiés palestiniens dans la province Est de Damas, l’agence de presse syrienne Sana a rendu compte de l’arrestation de 100 miliciens jeudi.
Dans le gouvernorat d'Alep, des sources médiatiques ont révélé que 53 miliciens de la milice d’Al-Qaïda, Jabhat-Nusrat, dont de nombreux étrangers ont été tués mercredi dans un raid aérien contre l’école où ils s’étaient retranchés, « al-Fida al-Arabi », dans le quartier Kallassé à Alep.
Selon Arab Press, le quartier avoisinant Mayçaloune était jeudi le théâtre de violents combats au cours desquels 35 miliciens ont été abattus.
Toujours à Alep, deux membres de l’ASL ont été tués dans une attaque aérienne contre leur voiture dans le quartier Sukkari. L’un des deux tués et le cheikh takfiri Majed Said.
Par ailleurs, le site Syria Truth a fait part de la mort du médecin Tarek Raja Nasser lundi, durant des accrochages au nord d’Alep. Fils aîné du secrétaire adjoint du Comité de coordination national, le juge Raja Nasser, il militait dans les rangs de Jabhat Nusrat. Syria Truth assure que Tarek travaillait depuis six ans avec la filiale d’Al-Qaïda en Irak.
Dans le gouvernorat de Homs, les Comités de coordination de la révolution, instance qui relaie les informations de l’insurrection ont publié jeudi sur leurs sites les noms de 22 membres de l’ASL et de 8 civils qui auraient été tués dans plusieurs régions durant des accrochages avec les forces gouvernementales. Mercredi, le site Shukumaku a fait état de plus de 70 tués dans les rangs des miliciens ces dernières 48 heures, dans le quartier de Bab Houd.
Le site signale aussi que les forces gouvernementales ont détruit le siège des miliciens dans le même quartier, provoquant un incendie en raison des quantités de pétrole qu’il contenait.
Ce vendredi, l’agence Sana a fait état d’une riposte de l’armée à une attaque dans le quartier Der Baalabat, dans la province de Homs, tuant et blessant un nombre indéterminé de miliciens et en capturant d’autres. Alors que Syrian Documents a rapporté l’annonce des Comités locaux de coordination (CCL) de Homs de la mort de deux miliciens et de 8 autres blessés dans un pilonnage contre la localité de Houla.
A Deraa, les miliciens ont enlevé jeudi le directeur du legs islamique du gouvernorat Moammar Chahadate. Il avait l’objet de menaces pour se positions de soutien au pouvoir syrien. Les brigades al-Moatassem Bi-llah ont annoncé la mort d’un de leurs chef Adham Abboud dans des accrochages avec l’armée jeudi.
Dans la région de Rakka, les sources des insurgés ont annoncé la mort d’un chef milicien et ancien capitaine de l’armée régulière ayant fait défection, Amine al-Bawwab, dans des accrochages avec l’armée. Dans cette région, 54 personnes ont été tués dans l’explosion d’une station d’essence dans un bombardement de l’armée régulière.