La tension monte d’un cran au Yémen avec l’approbation par le Parlement de l’état d’urgence..
Le Parlement du Yémen a approuvé mercredi l'instauration de l'état d'urgence pour 30 jours, signe supplémentaire de la volonté du président Ali Abdallah Saleh de garder le pouvoir malgré les grandes manifestations appelant à son départ.
Le texte élargit les pouvoirs des forces de sécurité pour arrêter et détenir des suspects sans passer par la justice. Il suspend la Constitution, permet de censurer les médias et interdit les manifestations de rue.
L'adoption de la loi n'était guère qu'une formalité dans un Parlement dominé par le parti présidentiel. Plus de 160 députés étaient présents sur un total de 301, selon le Parlement, mais les élus indépendants et de l'opposition ainsi que plusieurs dizaines de membres du parti au pouvoir n'ont pas participé. Le décompte des voix n'a pas été fourni après un vote qui s'est déroulé à main levée dans une ambiance chaotique.
Les jeunes meneurs de la contestation sur la place de Sanaa devenue l'épicentre du mouvement ont rejeté le vote du Parlement.
"Maintenant, c'est la révolution qui décide de l'avenir de la nation. Nous ne faisons pas attention aux mesures" prises par le régime, a déclaré l'un d'eux, Jamal Anaam.
Le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a proposé mardi de quitter son poste d'ici à la fin de l'année, alors que son mandat s'achève normalement en septembre 2013, mais l'opposition a rejeté ce compromis, exigeant désormais qu'il parte immédiatement.
Plusieurs dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté en ce sens dans l'après-midi à Sanaa, la capitale.
Ali Abdallah Saleh, a estimé mardi que le Yémen risquait de plonger dans la guerre civile après la défection à l'opposition de plusieurs militaires de haut rang, dont son principal conseiller militaire, le général Ali Mohsen al-Ahmar.
L'Associated Press a recensé environ 80 morts dans tout le pays depuis le début du mouvement il y a plus d'un mo