Le plus récent différend de Berlin et de Paris concerne le sauvetage de la Grèce. La France propose d’accorder à Athènes davantage de temps pour appliquer des réformes financières. Mais l’Allemagne s’y oppose catégoriquement..
Des divergences ne cessent de surgir entre la France et l’Allemagne, qui repoussent toujours à plus tard des décisions coordonnées en matière de lutte anticrise en Europe.
Le plus récent différend de Berlin et de Paris concerne le sauvetage de la Grèce. La France propose d’accorder à Athènes davantage de temps pour appliquer des réformes financières. Mais l’Allemagne s’y oppose catégoriquement, en exigeant des dirigeants grecs de réduire les dépenses budgétaires dans les délais prévus.
Afin de bénéficier d’une nouvelle tranche de crédit salutaire, la Grèce a jusqu’au vendredi pour réduire les dépenses publics de 11,5 milliards d’euros. Or Athènes ne parvienne pas toujours à le faire. Un commentaire de l’expert de l’agence analytique Investcafé, Anna Bodrova.
« La partie allemande se rend parfaitement compte de ce qu’en accordant un temps supplémentaire à la Grèce pour réaliser l’austérité budgétaire, pour consolider des moyens financiers, pour mettre en place de nouvelles démarches anticrises, on aura alors à assumer de nouveaux frais. Il est en fait question d’un troisième paquet d’aide. La zone euro ne peut pas se le permettre ».
Le problème de Grèce n’est pas la seule contradiction qui marque dernièrement les rapports entre la France et l’Allemagne. Les parties ne peuvent non plus s’entendre au sujet du lancement de l’unique régulateur bancaire sur la base de la Banque centrale européenne. Les Français prônent le faire dès cette année, tandis que Berlin insiste que ce processus ne soit pas rattaché à de quelconques délais. De l’avis de Vladislav Bélov, en charge du Centre des études allemandes à l’Institut de l’Europe, il n’y a rien de surprenant dans ces divergences franco-allemandes sur des problèmes économiques.
« Il n’y a pas là de confrontation dure. On sait depuis longtemps que la France et l’Allemagne ont des approches différentes des régulateurs, des mécanismes de régulation. Un rapprochement graduel s’opère. On le constatait sous M. Sarkozy, on le voit à présent sous la présidence de M. Hollande. Et les marchés sont prêts à une telle discussion, à une telle vive controverse ».
D’ailleurs, même si la crise s’aggrave, la Russie n’a rien à craindre. Comme on l’avait calculé dans la l’agence de notation S&P, la crise dans la zone euro aura de toute façon peu de retombées sur le système bancaire de Russie et des autres membres de la CEI.