07-05-2024 07:45 AM Jerusalem Timing

Maroc: le mouvement du 20 février critique le soutien de la France au roi

Maroc: le mouvement du 20 février critique le soutien de la France au roi

"La diplomatie française est en train de faire avec le peuple marocain la même erreur qu’avec le peuple tunisien. Il n’y a pas d’exception marocaine"!

   
 Les soutiens en France du mouvement du 20 février au Maroc, ont critiqué
mercredi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé qui a jugé
"visionnaire" le discours de Mohamed VI sur une révision constitutionnelle.
 
 "La diplomatie française est en train de faire avec le peuple marocain la
même erreur qu'avec le peuple tunisien. Il n'y a pas d'exception marocaine", a
estimé Ayad Ahram, secrétaire général de l'association de défense des droits de
l'homme (ASDHOM) lors d'un point de presse "du comité de suivi du 20 février".
 

  Le 9 mars, le souverain chérifien a prononcé un discours dans lequel il
annonçait, à la surprise générale, une révision constitutionnelle qui sera
soumise à referendum et prévoit la séparation des pouvoirs et un renforcement
des pouvoirs du Premier ministre ainsi que du Parlement.


   Le discours royal est intervenu peu après des manifestations qui avaient vu
des dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues du pays le 20
février, répondant à un appel lancé sur Facebook par de jeunes Marocains
eux-mêmes inspirés par l'exemple des Printemps arabes.
 

 Mais les organisateurs du mouvement du 20 février, qui réclament plus de
justice sociale et une évolution vers une monarchie parlementaire, sont
sceptiques sur la volonté de changement du roi et entendent poursuivre la
mobilisation.
 

  Pour Ayad Ahram, les annonces du roi sont "de la poudre aux yeux vendue à
l'étranger".
 

  "Il faut que la Constitution émane des forces représentatives du peuple et
non pas de celui qui y a intérêt. On rejette le fait du prince, nous ne voulons
pas d'une Constitution octroyée", a renchéri Mohamed Moubaraki, ancien exilé
politique.


   Le président de la Commission de révision, le constitutionnaliste Abdeltif
Menouni, nommé par le roi, doit faire des consultations avec les partis
politiques, des syndicats et des ONG.